DIONÉE
Bourse de Graines

Byblis gigantea

Conseils pour le semis



Byblis gigantea : au feu ou à l'eau bouillante

(article paru dans Dionée 6, en 1985)

Le genre Byblis - plantes "arc-en-ciel" d'Australie - comporte deux espèces : B. liniflora et B. gigantea. Nous les décrirons dans quelque futur bulletin. Mais, au cas où vous pourriez vous procurer des graines de B. gigantea, voici à quels "mauvais traitements" il faut les soumettre pour obtenir la germination.

A. Slack préconise un procédé... " fumant " pour inciter ces graines rétives à germer. Une fois encore, et abusant de son aimable autorisation, j'extrais un passage de "Carnivorous plants" :

" Byblis gigantea est bien adapté aux feux de broussailles pendant la saison sèche. Je sème les graines dans la serre tempérée en avril ou mai. Compost : deux parties de sable pour une de tourbe de sphaigne. Ne pas enterrer les graines. Mettre la base du récipient duns l'eau jusqu'à ce que la surface du compost apparaisse humide puis drainer. Former au-dessus un cône de foin bien sec ou de papier de soie froissé et l'enflammer pour provoquer une vigoureuse combustion. Enlever ensuite autant de cendres que vous pouvez. La germination devrait se produire au bout de quatre à six semaines ".

Autre méthode, celle qu'utilise Bill Pamment, en Australie. Ce texte nous a été aimablement communiqué par Carol Van de Velde, des Carnivorous Gardens, Brisbane, Australie, où ce procédé a été expérimenté avec succès :

" Je mets les graines dans un petit bocal de verre, verse dessus de l'eau bouillante et les laisse dans cette eau pendant 48 h, bocal clos. Chaque fois que je passe par là, je secoue légèrement le bocal, en m'assurant que les graines ne restent pas collées au couvercle. Au début, les graines sont à la surface de l'eau mais, au bout des 48h, elles sont sous l'eau. Je prends alors un pot en plastique de 13cm de diamètre et le remplis avec un mélange de 2 parties de sable fin pour une partie de tourbe de sphaigne - le pH convenable devant être 5 1/2.
Egaliser la surface du compost sans tasser celui-ci; placer le pot dans suffisamment d'eau de pluie pour que l'ensemble soit mouillé, drainer puis semer les graines. Comme celles-ci sont encore humides, vous devez les placer l'une après l'autre en laissant des intervalles suffisants pour prélever les futures plantules avec une petite motte de terre sans endommager les racines.

A l'aide d'un couvercle de bocal, presser légèrement la surface ensemencée - sans recouvrir les graines - ce qui facilite la germination. Couvrez le pot d'une vitre; aucun nouvel apport d'eau n'est nécessaire jusqu'à la germinution, 5 à 6 semaines après. Les graines ne doivent pas être semées plus tard que mai ou juin; quand les plantules développent leur troisième série de feuilles, rempotez en pots plastique de 15 cm dans le même mélange que pour les graines. Ce transfert des plantules doit être effectué uvec précaution car le système radiculaire est extrèmement fragile et si celui-ci est dérangé avant que les plantes forment leur troisième étage de feuilles, la reprise échoue. En fait, il est possible de déraciner ces plantules avec un simple souffle de respiration !

Dans leur habitat naturel (Australie occidentale), ces plantes entrent en période de repos en automne. Aussi, vers le mois d'avril, si les plantes commemcent à hiberner, laissez les au sec jusqu'en hiver.

Début juin, quand l'apport d'eau peut reprendre, ne pas trop mouiller le sol car il y a, à ce stude, un risque de pourriture. Si les plantes n'entrent pas en repos, maintenir le traitemnent habituel, tout en les gardant à un emplacement sec. Si le rempotage s'avère nécessaire, le pratiquer juste avant la reprise des arrosages, en juin ".


N.D.T. : Pour la bonne compréhension de cet articie australien, tenir compte de l'inversion des saisons .

Les mois d'avril, mai et juin cités dans cet article correspondent respectivement pour l'Europe à octobre, novembre et décembre.


Pierre SIBILLE



Byblis gigantea : pour réussir la germination.

(Article paru dans Dionée 19, en 1990)

Byblis gigantea est rarement cultivé, ceci en raison de la difficulté à se procurer des plants ou à réussir les semis. En effet si l'on peut assez aisément obtenir des graines, les tentatives de les faire germer sont généralement vouées à l'échec.

Bien que de nombreux procédés aient été proposés (tel qu'un mini-incendie à la surface de la terrine de semis ou le trempage des graines dans l'eau bouillante) ces méthodes aboutissent, dans le meilleur cas, à une faible proportion de germination et, le plus souvent, à l'échec complet. Pour toutes les fois que j 'ai utilisé l'un ou l'autre de ces procédés, mon meilleur résultat fut de faire germer trois graines sur une cinquantaine, ceci à la suite d'un trempage dans l'eau bouillante.
L'une des plantules ayant pourri, je laissai le milieu de culture sécher légèrement, et les deux autres plantes vécurent plusieurs années et produisirent des graines. Pour le semis de celles-ci, j'ai utilisé une nouvelle méthode que m'a conseillé un autre amateur.

Le secret est le pré-trempage des graines dans une solution d'acide gibbérellique, pendant une durée de 24 à 36 heures. Un vingtième de gramme (soit 5 cg) d'acide gibbérellique à l0% est mis dans un très petit récipient avec les graines de B. gigantea et l'on ajoute 5 ml (soit 5 cm3) d'eau. Agiter le contenu pour faire couler les graines au fond, Après ce trempage de 24-36 heures, semer à la surface d'un pot empli de sable fin, puis couvrir le pot avec une vitre, Dès que les premières graines germent, retirer le verre pour éviter l 'étioleement des plantules. Placer le pot dans un endroit bien éclairé, exposé au soleil pendant toute la matinée. Quand les plantules atteignent 50 mm de haut, elles peuvent être transférées dans leurs pots définitifs, et après quelques jours, exposées au plein soleil. Le compost, formé principalement de sable fin auquel on ajoute un peu de tourbe, sera tenu humide sans être mouillé ni risquer le dessèchement. La plupart des échecs dans la culture de cette espèce tient à l'excès ou à l'insuffisance d'humidité du compost. Certains font allusion à une régression de cette espèce pour une période de repos, suivi d'une repousse à la saison suivante; je n'ai jamais constaté cela. Une plante que j'ai cultivée pendant environ 5 ans n'a jamais flétri; elle est restée verte continuellement.
Récemment, des graines produites par cette plante il y a 2 ans furent soumises au procédé décrit ci-dessus et le résultat fut environ 15 plantules qui ont de 10 à 70 mm au moment où j'écris. J'espère que ces plantes atteindront leur maturité fleuriront et donneront des graines.


Bruce PIERSON