Le complexe Drosera spatulata et comparaison avec quelques espèces de rossolis à rosette

(Robert Gibson)

Traduit par Philippe NAMOUR.

Fleurs de Drosera spatulata
(Photos S. Lavayssière)


"Australie"


"Hairy Sepals"


"Mt Bartle Frere"


Drosera lovellae


Drosera spatulata, Cairns,
Nord Queensland australien.


(Photos : S. Lavayssière)



Introduction

Cet article a pour objectif de décrire quelques formes cultivées de Drosera spatulata ainsi que certaines espèces de rossolis à rosette, parfois confondues avec le droséra spatulé. Ces descriptions se fondent sur un ensemble de sources : observations de plantes vivantes, dans leur biotope ou en culture, quelques informations publiées et l'étude d'herbiers. Vu le grand nombre de Drosera vivaces à rosette, et leurs diverses formes, ce texte ne prétend pas à l'exhaustivité. Il s'agit plutôt d'amorcer une recherche sur l'évaluation, ou la confirmation du nom attribué à une plante cultivée.



I. Le complexe Drosera spatulata

Un bref exposé du complexe Drosera spatulata présentera le contexte de cet exercice. Cette espèce colonise les marches occidentales de l'Océan Pacifique, de la Nouvelle Zélande et de l'Australie au Japon, s'étendant à l'Ouest jusqu'à Sumatra et la Péninsule malaise. Deux types de feuilles coexistent sur cette vaste zone : le type étroit cunéiforme ou spatulé de la forme "Kanto", et le type orbiculaire, à pétiole étroit et droit, des formes "Nouvelle Zélande" et "Kansaï". Cette dernière, originaire du Japon central, est issue d'une hybridation avec D. rotundifolia (Kondo, 1971), et en culture sa semence est si prolifique quelle peut devenir envahissante. Les trois différentes formes, selon Slack (1980), sont décrites plus en détails ci-dessous :


La forme "Nouvelle Zélande"


Drosera spatulata de Kopuati, Nlle Zélande
Cultivé par R. Gibson

Cette forme, originaire de la Nouvelle Zélande, produit typiquement une rosette prostrée, large de 30 mm. Les feuilles ont un pétiole caractéristique, étroit, à bord droit, large de 2 mm, se terminant par un limbe presque circulaire où la quasi totalité des glandes pédonculées sont regroupées. La forme des glandes périphériques est sphérique à ovoïde. Le dessous de la feuille présente une pubescence blanche, variable mais souvent clairsemée et inégale, non glanduleuse. La stipule triangulaire, à la base de la feuille, est divisée en 3 lobes inégaux, celui du centre est plus large avec un apex pouvant se ramifier. La hampe florale a typiquement une hauteur de 100 à 300 mm, pouvant se réduire à 30 mm chez une variante. Sa base forme une courbe faible à modérée avant de se redresser et présente généralement une faible pubescence blanche. Jusqu'à 20 fleurs naissent en racème unilatéral. Les cinq sépales, longs de 2 mm, sont oblancéolés à obovales avec un bord irrégulièrement denté, et couverts le plus souvent de petites glandes pratiquement sessiles. Les cinq pétales blancs, déployés pendant quelques heures seulement, sont obovales, à extrémité souvent tronquée, et peuvent atteindre 4 mm de long. Aucune floraison rose n'est connue. Trois, parfois quatre styles, naissent de l'ovaire, divisés pratiquement dès la base, puis ramifiés à l'apex en deux ou trois segments portant les stigmates. Chaque fleur est invariablement pollinisée et produit des graines noires, ovoïdes, de 0,5 mm de long pour un diamètre maximum de 0,2 mm de diamètre, ornées d'environ 10 rangées d'alvéoles allongées. Il existe de nombreuses variantes géographiques de cette forme (B. Salmon, 1999, com. pers.).


La forme "Kanto"

Cette forme, aux étroites feuilles cunéiformes, presque totalement couvertes de glandes pédonculées collantes, est présente du sud-est australien jusqu'au Japon central. Aussi en existe-t-il plusieurs variantes géographiques qui seront détaillées après une description générale de la forme type. La rosette a typiquement 25 à 40 mm de diamètre, avec d'étroites feuilles spatulées, au pétiole s'élargissant progressivement du centre de la rosette en un limbe ovale. Les glandes pédonculées couvrent pratiquement tout l'endroit de la feuille. Les glandes périphériques, au sommet de pédoncules plus longs, sont rondes à faiblement ovoïdes. Des poils blancs, non glanduleux couvrent l'envers de la feuille, particulièrement vers le centre. La stipule est de forme similaire à celle de la forme "Nouvelle Zélande" et d'une importance variable parmi les feuilles en croissance. La hampe florale, filiforme, modérément courbée à la base, est parsemée de poils blancs, clairsemés, et de rares et courts pédoncules glanduleux ; elle forme parfois une fourche près de l'apex, portant le nombre ordinaire de 5 fleurs, en racème unilatéral, à 20 fleurs. Les cinq sépales, de forme lancéolée à ovale, longs jusqu'à 2 mm, ont une extrémité pointue à arrondie, pouvant être irrégulièrement dentelée et une surface parsemée de glandes éparses pratiquement sessiles. Le fait que les sépales restent couramment ouverts après la fermeture de la fleur, ne protégeant pas ainsi la maturation du fruit, constitue une intéressante caractéristique de cette forme. Les pétales sont blancs ou roses, obovales, long de 3 mm et généralement à extrémité tronquée. L'extrémité des segments du style est diversement divisée mais les graines sont identiques à celles de la forme "Nouvelle Zélande".


Drosera "Kanto" en Australie

En Australie orientale, les variations les plus évidentes concernent la couleur des pétales, la forme de la feuille, la hauteur de la hampe florale et sa pilosité, le nombre de styles et le degré ultime de divisions du style en segments. Si la couleur rose ou blanche des pétales et le nombre de segmentations du style ne semblent pas significatifs d'un point de vue taxonomique, le second point fut toutefois utilisé pour définir Drosera lovellae, de l' le Fraser, avec ses quatre styles au lieu des trois plus typiques (Bailey, 1893). Dans le même ordre d'idée, des populations présentant majoritairement des feuilles étroites cunéiformes, peuvent voisiner avec des populations aux feuilles franchement spatulées, comme à Beerwah, dans le Queensland. La taille de la rosette est variable selon le milieu. Là où le sol est inondé par quelques mm d'eau, les rosettes peuvent atteindre 80 mm de diamètre. Elles retournent à une taille plus typique après la baisse de la nappe phréatique.

Il existe une collection référence de Drosera spatulata près de Southport, au Sud-Est de la Tasmanie. Dans le Sud-Est du Queensland, un certain nombre de variantes furent recensées. Cela inclut D. lovellae, mentionné plus haut, comme des plants aux plus longs pétales et aux segments terminaux s'étalant largement, ainsi qu'une variante particulière aux larges fleurs roses, avec une courte hampe et des sépales qui portent une pilosité glanduleuse laineuse.


Drosera "Kanto" en Asie du Sud-Est

Drosera spatulata semble très localisé à l'Asie du Sud-Est et est plus fréquemment recensé en montagne qu'en zones côtières. Quelques variations sont rapportées dans la littérature comme : «les spécimens de Sumatra et des Philippines diffèrent légèrement de ceux du Mont Kinabalu par des pétales ovales, non pointus avec une faible crénelure vers leur extrémité, de plus larges bractées et une inflorescence aux rares glandes globuleuses. Les styles se divisent parfois une seconde fois mi-hauteur» (van Steenis, 1953, p.379).



Drosera spatulata «sp. 8 Borneo»
Cultivé par S. Lavayssière

Une forme minuscule de D. spatulata est en culture depuis quelques années sous le nom de Drosera "Sp. 8 Bornéo". Les feuilles spatulées ont jusqu'à 5 mm de long et 3 mm de large près de l'extrémité ; la stipule n'est pas aussi importante que sur les autres formes. Les hampes florales présentent quelques glandes à courts pédoncules, éparses près de l'apex, et peuvent atteindre 30 mm de haut, avec une à trois fleurs à pétales roses. Les fleurs autofécondantes produisent en abondance des graines viables, ovoïdes et noires, ornées de 10 à 15 lignes d'alvéoles allongées.


Drosera "Kanto" au Japon

L'aire de la forme "Kanto" s'étend des îles Kyushu et Shikoku jusqu'au Honshu central (J. Seno, 1999, com. pers.). Cette forme semble très proche de la majorité des formes d'Australie orientale, toutefois les extrémités de leurs styles ne présentent généralement qu'un début d'étalement ou sont divisées en segments (Kondo & Kondo, 1983, p.73).


La forme "Kansaï" = D. tokaiensis


Drosera spatulata «Kansai»
Cultivé par P. Sibille

La forme "Kansaï" est endémique aux Shikoku et Honshu méridional (J. Seno, 1999, com. pers.). Cette forme produit une rosette pouvant atteindre 35 mm de large, au limbe nettement spatulé. Le pétiole, glabre, étroit et aux bords droits, d'une épaisseur habituelle de 1,0 à 1,5 mm, se termine brusquement en un limbe presque circulaire regroupant la quasi totalité des glandes pédonculées piégeuses d'insectes. Les glandes rouges des pédoncules les plus longs, situées en bordure, sont sphériques à légèrement ovoïdes. L'envers de la feuille présente, particulièrement au centre, une pubescence irrégulière, blanche et non glanduleuse. La stipule est étroite, triangulaire et divisée inégalement en trois segments. Les hampes florales, à la base modérément à fortement courbée, sont munies de glandes éparses, à court pédoncule, et ont leur base garnie de rares poils plus longs et blancs, non glanduleux. Les pétales sont toujours roses (Slack, 1980). Sépales et graines sont pratiquement identiques de ceux de la forme "Kanto", toutefois on ne connaît pas à la forme "Kansaï" de fleurs à quatre styles. Les extrémités des segments des styles sont faiblement épanouies à légèrement bifurquées.

La forme "Kansaï" à été décrite en tant qu'espèce : D. tokaiensis (Nakamura & Ueda, 1991). C'est une forme intéressante qui semble être un hybride maintenant fertile, entre D. spatulata forme "Kanto" et D. rotundifolia.





Les caractéristiques clef de Drosera spatulata sont : feuilles cunéiformes à spatulées ; glandes périphériques rouges, rondes à légèrement ovoïdes ; stipule trilobée, relativement bien développée, émergeant au-dessus des feuilles en développement ; envers des feuilles présentant une pubescence éparse, blanche, concentrée sur la partie médiane ; hampe florale fine présentant une courbe modérée à forte à sa base, une pubescence éparse blanche et des glandes rouges sur pédoncule court ; sépales avec peu de glandes pièges, sur pédoncule court ;3 styles fourchus depuis la base et variablement divisés au sommet en 2 à 3 segments ; fruit plus court que les sépales et souvent exposé pendant sa maturation, du fait du retournement des sépales vers l'arrière ; graines ovoïdes noires de 0,2-0,3 mm de long et 0,10-0,15 mm de diamètre, ornées de 10 à 15 rangées d'alvéoles allongées.



II. Description de droséras à rosette apparentés

Plusieurs espèces de droséras à rosette, souvent semper virens et vivaces sont d'aspect très proche des formes de D. spatulata et délicates à dissocier. C'est spécialement vrai des plantes en culture depuis parfois plusieurs génération. L'identification est rendue plus difficile par le nombre limité d'informations publiées, de qualité par ailleurs inégale. L'introduction de nouvelles formes colorées ou géographiques et de lots de graines identifiés par des noms de station, ne peut qu'ajouter à la confusion. L'attribution à une plante du nom le plus pertinent nécessite l'observation de détails caractéristiques, qui sont pour ce groupe de rossolis : la forme de la stipule, de la feuille, l'extension des glandes pédonculées rétentrices, le type et le développement de la pubescence à l'envers de la feuille, le degré de courbure initiale de la hampe florale et son aspect, la forme des sépales et leur aspect, la structure de la fleur, la forme et la taille des graines. Attribuer un nom à une plante nécessite de vérifier de nombreux détails aussi une loupe ou l'accès à un microscope à faible résolution sont-ils d'un grand secours. Notons au passage que les monographies publiées sur nombre de rossolis à rosette d'Afrique et d'Amérique méridionales, et, dans une moindre mesure de la frange occidentale du Pacifique, omettent les espèces décrites ces 10 dernières années, voire plus. La clef de Schlauer (1996) est la plus complète pour ce genre.


Une sélection d'espèces

D'une correspondance avec de nombreux producteurs de plantes carnivores et de visites de collections autour du monde, il ressort que de nombreuses espèces de rossolis sont couramment confondues avec D. spatulata. Les traits distinctifs de chaque espèce, paraissent en gras dans la description générale suivante :


Drosera affinis


Drosera affinis de J.R. Laundon (1959)

Rossolis caulescent vivace d'Afrique tropicale, D. affinis a une tige longue de 10 à 230 mm. Les feuilles spatulées, pour la plupart dressées, sont arrangées en spirale autour de la tige. Les pétioles sont très minces, longs de 5 à 70 mm et supportent un limbe étroit de forme oblancéolée-oblongue à oblancéolée sur lequel les glandes pédonculées collantes se concentrent. L'envers de la feuille est glabre ou porte rarement quelques poils épars. La stipule a plus de 13 mm de long, est divisée en segments triangulaires. Les hampes florales, dont la taille peut atteindre 300 mm, sont glabres et émergent horizontalement de la tige avant de devenir droites. Elles portent jusqu'à 13 fleurs en racème unilatéral, portées par un pédicelle glabre ou faiblement pubescent. Les sépales sont oblongs-lancéolés, jusqu'à 5 mm de long par 2 mm de large et de pilosité variable. Les pétales, blancs ou pourpres, ont plus de 5 mm de long. Les 3 styles sont bifurqués pratiquement dès la base mais sans autres divisions. Les graines, noir-brunâtre, sont fusiformes, longues de 0,7 à 0,9 mm, avec une veinure réticulée organisée en crêtes et sillons (Laundon, 1959).


Drosera aliciae


Drosera aliciae d'altitude
Cultivé par E. Green

Largement cultivé, Drosera aliciae est parfois confondu avec D. spatulata, mais c'est une espèce généralement plus vigoureuse, avec des feuilles plus épaisses, approximativement triangulaires ou fortement spatulées, atteignant 60 mm de long pour 10 mm de large et garnies de glandes pédonculées collantes sur toute la moitié distale de leur dessus. Les glandes pédonculées marginales sont nettement allongées. L'envers du limbe est totalement recouvert d'une pubescence blanche, modérément dense et non glanduleuse. La stipule triangulaire est divisée en trois segments triangulaires inégaux dont les extrémités peuvent à nouveau se diviser. L'épaisse hampe florale a une base notablement courbée et est modérément à densément couverte de glandes rouges à courts pédoncules jusqu'aux sépales ovales. Les larges fleurs roses, rarement blanches, ont une structure à trois styles bifurqués pratiquement dès leur base, chaque segment de style pouvant se diviser encore plusieurs fois depuis le milieu jusqu'à l'extrémité. Les graines sont étroites, fusiformes, brunes ou noirâtre-brun, mesurent de 0,5 à 0,6 mm de long pour un diamètre maximum de 0,1 mm (Exell & Laundon, 1956). Cette espèce varie sur son aire de répartition (Sud-Ouest de l'Afrique du Sud) et semble former des intermédiaires avec l'espèce étroitement apparentée D. natalensis.


Drosera arenicola

Ce rossolis vénézuélien existe sous deux formes, qui diffèrent principalement par la hauteur de leur hampe et leur distribution géographique (Maguire & Wurdack, 1957).

Drosera arenicola var. arenicola est un petit rossolis à rosette prostrée, aux feuilles étroites spatulées longues de 9 à 14 mm, au limbe étroit et oblancéolé porté par un pétiole à bord droit. L'envers du limbe est faiblement pubescent. La stipule, pouvant atteindre 3 mm de long, est divisée en plusieurs segments étroits et triangulaires. Les 1 à 3 hampes florales produites sont hautes de 10 à 20 mm, couvertes par d'abondants poils glanduleux très évidents, et portent 1 à 4 fleurs blanches. Les sépales sont pointus et à bord lisse. Les graines noires sont pratiquement globulaires, longues de 0,3 à 0,4 mm, et ornées de nombreuses lignes verticales.

Drosera arenicola var. occidentalis a une rosette pratiquement identique, avec des feuilles étroites et spatulées de 12 mm de long sur 2 mm de large. Les hampes florales, couvertes de longs poils glanduleux, atteignent 20 à 80 mm de haut, et portent 3 à 10 fleurs blanches. Ses sépales sont moins pointus que ceux de la variété précédente et ont un bord finement dentelé. Les graines des deux variétés sont identiques.


Drosera brevifolia

Drosera brevifolia est un rossolis à rosette des Amériques en végétation l'hiver, poussant souvent comme une annuelle ou repartant de racines persistantes. Cette espèce est caractérisée par d'étroites feuilles cunéiformes entièrement couvertes de pédoncules glanduleux collants sur les deux faces (ceux de l'envers étant courts), l'absence de stipule, des hampes florales droites dès la base, modérément à densément couverte de courtes glandes collantes. La plupart des fleurs sont blanches mais des formes roses sont connues, et toutes ont des styles à six segments non divisés à leur extrémité. Les sépales fermés protègent totalement la maturation du fruit. Les graines, gris-noir, ovoïdes de 0,3 sur 0,1 mm de diamètre ont une surface couverte d'environ 15 rangées longitudinales d'alvéoles allongées. Des hybrides avec D. spatulata sont connus (I. Snyder, 1999, com. pers.).


Drosera burkeana


Drosera burkeana de Anon

Compte tenu de son pétiole étroit à bords droits au limbe orbiculaire, où sont concentrés les pédoncules glanduleux collants, Drosera burkeana paraît proche des formes "Kansaï" et "Nouvelle Zélande" de D. spatulata. Les rosettes prostrées mesurent généralement 30 à 40 mm. Une légère pubescence blanche couvre l'envers du limbe et la stipule trilobée forme un petit cône sur les nouvelles feuilles. La hampe florale, à la base nettement horizontale, est densément couverte de glandes rouges, collantes, sessiles ou à courts pédoncules. Les étroites stipules triangulaires et les sépales ovales sont également couverts de ces glandes rouges. Les fleurs, roses, rarement blanches, s'ouvrent brièvement le matin et les sépales protègent la maturation du fruit. Les graines sont ovoïdes, de 0,4 mm de long et jusqu'à 0,2 mm de diamètre.


Drosera capillaris


Forme type de Drosera capillaris
Cultivé par B. McMorris

D'après la forme des feuilles et leur orientation, au moins deux formes de D. capillaris sont identifiables dans le milieu naturel. La plus répandue forme une rosette prostrée de 50 mm de large. Les feuilles spatulées ont un pétiole à bord droit de 2 mm de large et jusqu'à 20 mm de long, s'élargissant en un limbe obovale sur lequel se concentrent les glandes rétentrices pédonculées. Une pubescence blanche, sans glande, couvre le dessous du pétiole et le tiers adjacent de l'envers du limbe. La stipule trilobée, de 3 mm de long, n'est pas proéminente parmi les jeunes feuilles non déployées. La hampe florale est faiblement courbée à la base. Cette forme se révèle la forme dominante des Amériques.


Forme à feuilles érigées de Drosera capillaris
du sud-est des USA. Cultivé par R. Gibson

Une forme plus grande, originaire de l'extrême Sud-est des États-Unis, possède de plus longues feuilles, initialement semi-érigées, au pétiole étroit, long en moyenne de 30 mm et large de 1 mm, support à un limbe obovale de forme et de taille similaire à celles de la forme dominante. La distribution des poils, sous le pétiole et le tiers proximal du limbe, ainsi que l'insignifiant stipule trilobé, sont également identiques à ceux de la forme dominante. Les rosettes peuvent atteindre une largeur de 100 mm et deviennent fascinantes quand, rouge foncé, elles brillent de mucilage. La base des hampes florales peut nettement se courber. A la vue de la forme de la feuille et de l'architecture de la rosette, cette forme pourrait être un hybride introgressif entre D. capillaris et D. intermedia, bien que la surface et la forme de la graine soient typiques de D. capillaris. Les deux formes subissent dans le milieu naturel une dormance estivale induite par la sécheresse pour réapparaître l'automne suivant à partir des racines ou des graines.


Drosera capillaris "Georgia".
(Photos : R. Gibson)


Hampe, fleur et graine sont identiques dans les deux formes. Les hampes atteignent 250 mm de haut, et sont totalement glabres. Avec 1 mm de diamètre, elles ont une structure plus solide que la plupart des rossolis à rosette de taille comparable. Six à vingt fleurs apparaissent à l'extrémité de pédicelles de 0,5 à 1,5 mm de long. Les bractées triangulaires sont étroites et dépourvues de glandes. Les sépales sont lancéolés avec des bords lisses et quelques glandes à court pédoncule disséminées à la base. Les trois styles sont bifurqués pratiquement depuis la base et ne sont pas divisés à l'extrémité. Après une floraison rose pâle, rarement blanche, les sépales recouvrent le sommet de l'ovaire mais ils sont écartés par le fruit mûr lorsque sa taille dépasse la longueur des sépales. Les graines sont ovoïdes, gris foncé, d'une longueur approximative de 0,4 mm pour 0,1 mm de diamètre avec une surface marquée par 8 à 14 rainures longitudinales.


Drosera dielsiana


Drosera dielsiana
Cultivé par Th. Carrow

Drosera dielsiana est une espèce à rosette prostrée du Sud-Est africain. Les feuilles spatulées, d'une longueur pouvant atteindre 50 mm, sont constituées d'un pétiole s'élargissant et donnant naissance à un limbe obovale où se concentrent les glandes pédonculées. La stipule, à la base de la feuille, est longue de 2 à 3 mm et divisée en trois segments triangulaires. L'envers de la feuille présente une pubescence blanche, éparse surtout sous le pétiole.

La hampe est fortement courbée à la base, elle présente une faible pilosité de glandes collantes rouges, pratiquement sessiles et porte de 3 à 12 fleurs en racème unilatéral. Les sépales ovales, à extrémité obtuse, présentent un bord irrégulièrement dentelé et quelques glandes à court pédoncule. Les pétales sont rose pâle et possèdent trois styles bifurqués dès leur base portant des segments dont les extrémités sont également fourchues. Une graine ovoïde caractérise cette espèce, d'une longueur de 0,4 mm pour un diamètre maximal de 0,2 mm et une surface finement rainurée (Exell & Laundon, 1957).


Drosera esmeraldae


Drosera esmeraldae
Cultivé par I. Snider

Espèce à rosette prostrée d'Amérique du Sud, Drosera esmeraldae, a des feuilles dont la forme ressemble superficiellement à celles de D. burkeana. Les feuilles ont un pétiole étroit, à bord droit de 20 mm de long sur 2 mm de large qui s'élargit rapidement en un large limbe presque orbiculaire de 8 mm de diamètre. L'envers des feuilles est faiblement pubescent. Le stipule est généralement étroitement solidaire du pétiole avec une portion libre divisée depuis la base en 5 et 6 étroits segments triangulaires.

L'architecture de la hampe, avec une base faiblement courbée, des sépales à très petites glandes, et un fruit mature excédant la longueur des sépales, est quasi identique à celle d'un parent proche : D. capillaris. Toutefois les graines sont noires, brillantes, étroitement oblongues à elliptiques, d'une longueur de 0,3 à 0,4 mm, effilées aux deux extrémités et ornées d'environ 10 lignes verticales (Maguire & Wurback, 1957)


Drosera kaieteurensis


Drosera kaieteurensis d'un herbier
(Mass & Westra 4268, 12XI1979)

Drosera kaieteurensis est un autre petit rossolis prostré du Vénézuéla et de Guyane britannique (Maguire & Wurback, 1957). Il a des feuilles spatulées, longues de 10 mm et larges de 2 mm, avec un limbe oblancéolé sur un pétiole étroit à bords droits, et à port initial apparemment semi-érigé. L'envers des feuilles présente une pubescence blanche sur leur moitié distale. La stipule, brune, d'une longueur de 3 mm, est divisée depuis sa base en environ 6 étroits segments triangulaires. Les hampes érigées, hautes de 80 mm, ont une couverture modérément dense de longs pédoncules glanduleux et portent 1 à 4 fleurs largement espacées, dotées de sépales fortement velus et de pétales blancs. Les graines, ovoïdes, noires et brillantes, ont une longueur de 0,3 mm pour un diamètre de 0,2 mm avec 8 à 12 rangées d'alvéoles. La photographie en page 17 de Kondo & Kondo (1983) représente probablement cette espèce plutôt que D. arenicola, très similaire (F. Rivadavia, 1999, com. pers.).



Drosera montana var. tomentosa
Cultivé par P. Sibille

Drosera montana

Drosera montana, rossolis à rosette prostrée propre à l'Amérique du Sud, comprend de nombreux variants, distinguables par la nature de la pilosité de leur hampe et de leurs sépales. Ils forment une rosette prostrée typique, aux feuilles oblongues, oblancéolées à étroitement triangulaires, d'une longueur de 40 mm et d'une largeur pouvant atteindre 10 mm, totalement recouvertes de glandes pédonculées, excepté sur le cinquième de leur base. La première moitié de l'envers de la feuille et le dessus du pétiole, sont couverts d'une pubescence blanche, non glanduleuse. La stipule est fermement attachée à la base, avec une courte extrémité libre divisée en 6 à 10 étroits segments triangulaires. La hampe, dont la base présente une courbure insignifiante, porte un racème unilatéral d'attrayantes fleurs roses. D'après la description originelle de St Hilaire (1824), la hampe présente une pilosité glanduleuse, les sépales sont lancéolés à oblongs, les trois styles bifurqués pratiquement depuis la base s'épanouissent à l'apex de chaque segment. Les graines sont ellipsoïdales à ovoïdes. De nombreuses formes existent dans ce taxon aisément identifiable d'après la pilosité de la hampe florale (Schlauer, 1996) :

La hampe de Drosera montana var. montana est entièrement couverte d'une pilosité non glanduleuse.

La hampe de Drosera montana var. tomentosa est glabre à la base, mais l'apex peut avoir quelques glandes pédonculées. Les sépales sont glanduleux.

Drosera montana var. schwackei est le variant le plus singulier. Il a une rosette semi-érigée de feuilles jaune-vert et produit une courte tige, érigée avec le temps. La hampe présente une courbure plus importante de sa base que celle des autres variants. Elle est couverte d'une pilosité non glanduleuse sur la totalité de sa longueur et de glandes pédonculées sur les sépales et les pédicelles.


Drosera natalensis


Drosera natalensis, partie orientale du Cap,
Afrique du Sud. Cultivé par Th. Carow

Natif du Sud-Est africain, Drosera natalensis présente au moins deux formes, aux feuilles étroites triangulaires ou spatulées, ressemblant superficiellement aux formes de D. spatulata "Kansaï" et "Kanto", respectivement. La forme à feuilles étroites et triangulaires est la plus répandue et donne des rosettes mesurant typiquement 40 mm de large, mais pouvant atteindre plus de 80 mm chez certaines populations. Cette taille accrue étant atteinte en culture, elle paraît d'origine génétique. Les plantes à feuilles spatulées, longues de 30 mm, sont plus communes dans la partie orientale du Cap en Afrique du Sud. Des glandes pédonculées collantes couvrent la moitié de l'endroit des feuilles alors que l'envers est habituellement totalement couvert d'une pilosité blanche, dense, presque laineuse, non glanduleuse. Les petites stipules triangulaires sont divisées en trois segments triangulaires inégaux, dont les extrémités peuvent encore se diviser. La hampe présente une base notablement courbe et une couverture modérée de glandes rouges à courts pédoncules s'étendant aux sépales ovales. Les trois styles, bifurqués depuis la base, peuvent se diviser à leurs extrémités. Cette espèce possède des graines caractéristiques, noires, ellipsoïdes à fusiformes, longues de 0,5 à 0,6 mm pour un diamètre pouvant atteindre 0,2 mm. Elle semble très polymorphe sur son aire sud-africaine et justifierait une meilleure étude de la plante dans son biotope.


Drosera neocaledonica

Drosera neocaledonica
(Photos : R. Gibson et S. Lavayssière)


Drosera neocaledonica, dans son biotope.

Endémique à la Nouvelle Calédonie, au Sud-Ouest de l'Océan Pacifique, D. neocaledonica est un rossolis aux feuilles particulièrement velues pouvant atteindre un diamètre de 60 mm. Avec le temps il peut former dans son biotope, une rosette rameuse au sommet d'une colonne et conserver des feuilles sur une hauteur de 130 mm, toutefois, en culture, il constitue plus fréquemment une rosette prostrée au sol. Les étroites feuilles spatulées ont un pétiole linéaire généralement d'une longueur de 15 mm et large de 1 mm et un limbe ovale de 6 mm de long sur 2 mm de large, couvert de glandes pédonculées rondes. Une importante pilosité blanche, non glanduleuse, couvre les deux côtés du pétiole et l'envers du limbe. La stipule blanche est inégalement trilobée et non proéminente au centre de la rosette. La hampe typiquement unique, émerge précocement au printemps et atteint une hauteur de 200 à 300 mm. Sa base est faiblement incurvée. Sa tige, est faiblement couverte de poils blancs non glanduleux épars sur ses 20 à 40 premiers mm, laissant brutalement place à un revêtement dense de glandes pédonculées collantes rouges, qui couvre aussi pédicelles et bractées. Les fleurs naissent en racème unilatéral. Les sépales sont lancéolés à oblongs, d'une longueur de 3 mm et présentent une bordure lisse. Ils sont couverts de glandes rouges à court pédoncule et protègent toujours intégralement le fruit lors de sa maturation. Les pétales obovales, blancs, mesurent 10 mm sur 6 mm. L'ovaire, de couleur verte, est surmonté de trois, plus rarement quatre styles bifurqués depuis pratiquement leur base. Chaque apex de segment de style est d'autre part divisé en deux ou trois segments déployés finissant communément en un stigmate velu et bilobé. Chaque segment des styles est composé de tissu transparent, d'aspect vitreux. La graine, noire, brillante et ovoïde, longue de 1,0 mm pour un diamètre maximum de 0,3 mm, s'orne de 10 à 15 rangées d'alvéoles allongées.


Drosera oblanceolata

Drosera oblanceolata est un rossolis endémique de la Chine du Sud-Est, Hong Kong inclus. Il est très étroitement apparenté à D. spatulata qui pousse également sur cette aire ; les deux espèces cohabitent parfois (Clarke, 1998). La description suivante provient des travaux originels de Ruan (1981). Cette espèce forme une rosette prostrée à semi érigée, d'un diamètre de 90 mm. Les feuilles sont de longueur variable ; généralement deux longueurs distinctes dominent. Les plus courtes ont un étroit pétiole de 20 mm de long s'élargissant graduellement en un limbe obovale de 10 mm de long. Les plus longues ont un pétiole étroit de 50 mm de long qui s'élargit progressivement en un limbe oblancéolé de 12 mm de long et 4 mm de large. Les glandes pédonculées s'étendent depuis le limbe sur seulement une partie du pétiole. L'envers des feuilles est parsemé de poils blancs, épars, non glanduleux, principalement concentrés à proximité de la jonction du pétiole et du limbe. Les étroites stipules triangulaires sont divisées en trois segments inégaux, eux-mêmes parfois divisés à leur extrémité. La hampe présente une importante courbure à sa base, et s'élève à une hauteur d'environ 90mm. Les sépales sont oblongs à lancéolés, souvent irrégulièrement dentelés et à l'apex souvent obtus. Les pétales obovales et roses peuvent présenter un apex tronqué ou obtus. Les trois styles, bifurqués pratiquement dès leur base, se divisent en deux ou trois segments près de l'extrémité. Les graines ellipsoïdes sont approximativement longues de 0,3 mm et ornées d'environ 8 à 15 rangées d'alvéoles allongées.


Drosera roraimae


Drosera roraimae
Cultivé par E. Green.

Cette description de Drosera roraimae, rossolis des hauts plateaux guyanais, s'appuie sur l'observation de plantes en culture au Cap. Les plantes forment des rosettes prostrées, larges de 30 mm aux feuilles étroites spatulées. Le pétiole, étroit, à bords droits, généralement long de 8 mm et large de 1 mm, est terminé par un limbe ovale de 4 mm de long et 2 mm de large sur lequel les longs pédoncules glanduleux sont confinés. (Fig. 16). L'endroit du pétiole est glabre mais l'envers est couvert d'une pubescence éparse, blanche et non glanduleuse depuis son milieu et s'étendant à l'envers du limbe. L'étroite stipule triangulaire est divisée en environ cinq étroits segments triangulaires et reste insignifiant sur les feuilles en croissance. Les hampes, hautes de 150 à 250 mm, présentent une courte et faible base courbe et une couverture éparse de longs poils blancs, non glanduleux, et une densité croissante, quoique mineure, de glandes sessiles à l'approche de l'apex. Les pédicelles sont très courts et semblent quasiment inexistants sur les fleurs inférieures du racème unilatéral. Les sépales sont lancéolés, avec un contour souvent irrégulier et une couverture interne de courts pédoncules glanduleux. Les pétales blancs, ovales à obovales, ont une longueur de 5 mm, avec une extrémité obtuse, et virent au rose lorsque la fleur se ferme. Les trois styles sont bifurqués pratiquement dès leur base. Chaque segment de style s'épaissit à l'apex et peut être légèrement bilobé.

Cette espèce est mieux connue par les étonnantes photographies de la plante dans son biotope, où elle forme des tiges courtes mais remarquables, de quelques centimètres de haut (ex : Kondo & Kondo, 1983, p.68). D'après la description de Maguire & Wurdarck (1957) les graines sont noires, pratiquement en forme de massue, de 0,8 à 1,0 mm de long, et fortement marquées par 15 à 20 sillons verticaux, ou plus. Certaines fleurs peuvent avorter et paraître plus petites que la normale.




Les caractères suivants permettent de distinguer rapidement D. spatulata des quatorze espèces à rosette décrites ci-dessus : D. affinis, D. aliciae et D. natalensis ont des graines allongées ; D. brevifolia a un envers foliaire à pilosité glanduleuse ; D. arenicola, D. esmeraldae, D. kaieteurensis, D. montana et D. roraimae ont des stipules divisées en au moins 3 étroits segments triangulaires ; D. burkeana et D. dielsiana ont des hampes modérément à densément couvertes de glandes rouges pratiquement sessiles ; D. neocaledonica a un pétiole fortement pileux et des feuilles étroitement spatulées ; D. capillaris a une hampe glabre et un fruit excédant parfois la longueur des sépales ; D. oblanceolata a dans sa rosette des feuilles semi érigées au pétiole étroit et au limbe oblancéolé. Cette grille simpliste peut constituer un guide utile à la vérification d'un nom avant de se plonger dans le détail des descriptions données ci-dessus.



Avec le temps des espèces et variants nouveaux de rossolis à rosette prostrée se trouveront en culture et les descriptions fournies ici pourront se révéler insuffisantes à leur identification. Idéalement avant toute large diffusion de telles espèces, des descriptions publiées, des observations de terrain et des photographies devraient être aisément disponibles.



Conclusion

Dans le meilleur des cas, cet article vous guidera dans la vérification de l'identité de vos droséras à rosette. Ayez bien à l'esprit que seule la vérification des caractères chez des plantes adultes vous donnera les meilleures chances d'identification, mais il sera également possible d'éliminer certaines options par l'étude de la forme et taille de la graine, la forme des feuilles et la couverture de leur revers, la forme de la stipule, la surface de la hampe, la longueur du fruit mature comparée à celle des sépales et la forme des feuilles. Une fois leur identité vérifiée, il ne vous restera qu'à profiter de la culture de vos plantes.



Remerciements

Beaucoup de personnes m'ont aidé durant le long travail de collecte des informations nécessaires à cet article. Elles m'ont apporté une aide de diverses manières, notamment en me montrant leur collection, en me conduisant sur des stations d'espèces sauvages, en m'envoyant des photographies et partageant leurs réflexions et observations sur ce passionnant groupe d'espèces semblables. Je souhaite remercier plus particulièrement Eric Green, Franck Wolpert, Dot & Marck Cappaert, Pierre Sibille, Ivan Snyder, Stan Lampard, Thomas Carow, Phil Wilson, Wolfgang Bopp, Serge Lavayssière, Gerrit Braque, Guy van der Kinderen, Dr Jan Schlauer, Junichi Seno, Yves-André Utz, Matt Hochberg, Jim Bokowski, Phil Sheridan, Bob McMorris, Jerry Allmon, Ed Read, Art Terhovanessian, Art North, Leo Song, Fernando Rivadavia, Bruce Pierson et Bruce Salmon pour leur aide non comptée. Les directeurs et équipes du Compton herbarium (ville du Cap), du British Museum (Histoire Naturelle et Herbier de Kew, Londres) et les herbiers références de Paris, Berlin et New York, sont remerciés pour m'avoir facilité l'accès à leurs collections et pour les nombreuses heures de stimulantes discussions qu'ils m'accordèrent.



Références citées

  • Bailey, F.M. (1893) «Contribution to the Queensland flora». Queensland Department of Agriculture, 7, 61-62.
  • Clarke, C. (1998) «Postcard from Hong Kong: hunting for Drosera in Hong Kong», Bulletin of Australian Carnivorous Plant Society, 17, 9-11.
  • Exell, A.W., Laundon, J.R. (1956) «New and noteworthy species of Drosera from Africa and Madagascar».
  • Kondo, K. (1971) «A review of Drosera spatulata complex». Journal of Japanese Bot. 46, 321-326.
  • Kondo, K., Kondo, K. (1983) «Carnivorous plants of the world in colour». Ienohkari Association, Tokyo. 230pp.
  • Laundon, J.R. (1959) «Droseraceae in Flora of tropical east Africa».
  • Hubbard, C.E. & Milne-Redhead, E. (Eds), «Crown Agent for Overseas Government and Administration», Londres.
  • Maguire, Wurdrack, (1957) «Droseraceae. The botany of the Guyana Highlands part II», Memoirs of New York Botanical Garden, 331-336.
  • Nakamura, T., Ueda, (1991) «Acta Phytotaxonomic et Geobotanica», 42, 136.
  • Ruan, Y.-Z. (1981) «On the Chinese species of Drosera L». Acta Phytotaxononica Sinica, 19, 339-344.
  • Saint Hilaire, A. (1824) «Plantes remarquables du Brésil», 253-271.
  • Schlauer, J. (1996) «A dichotomous key to the genus Drosera L (Droseraceae)». Carnivorous Plant Newsletter, 25, 67-88.
  • Slack, A. (1980) «Carnivorous Plants». Sydney.
  • van Steenis, C.G.G.J. (1953) «Droseraceae in Flora Malesiana». van Steenis, C.G.G.J. (Ed) Series 1, 377-381


DIONÉE 46 - 2001