Fleurs de Pinguicula primuliflora...
(Photos : S. Lavayssière)
... et de Pinguicula caerulea

Charmantes Américaines !

(Eric PARTRAT)


Quel charme ont les habitantes du sud-est des Etats-Unis mais elles ne sont pas toujours faciles à apprivoiser. Les PINGUICULA du sud-est des U.S.A. produisent toutes, en effet des fleurs admirables aux couleurs variées que l'on ne peut s'empêcher de contempler longtemps lorsqu'elles nous gratifient d'une abondante floraison.

Elles ont malheureusement la réputation pas du tout usurpée d'être difficiles à maintenir en culture.


Malgré quelques incidents (présence indétectable de grosses limaces très gloutonnes et d'escargots, l'ensemble n'ayant aucun respect pour mes plantes), j'arrive à en maintenir la plupart dans un petit terrarium d'extérieur.


D'après mon expérience, la difficulté principale réside dans la régulation de l'arrosage et dans l'humidité atmosphérique qui doit entourer les plantes.

L'autre difficulté est, que suivant les espèces, toutes n'ont pas les mêmes besoins. On peut s'en accommoder facilement en les cultivant séparément les unes des autres mais c'est tellement plus esthétique de les faire pousser ensemble.


Le terrarium que j'utilise est un aquarium bas fabrication maison (45 cm x 45 cm et une hauteur de 20 cm).

Il est installé sur un balcon exposé plein Est sous le climat Parisien qui n'est pas si néfaste pour les plantes contrairement à ce que l'on pourrait penser.


Dans des expériences précédentes, j'ai remarqué que Pinguicula planifolia, Pinguicula ionantha et Pinguicula primuliflora se portaient bien mieux dans des conditions de forte humidité alors que Pinguicula caerulea et Pinguicula lutea préféraient des conditions de culture beaucoup moins humides. La difficulté était de satisfaire au même endroit les deux exigences.


Le fond de ce terrarium est rempli de 8cm de quartz pour servir de réserve d'eau et sur une moitié, le niveau de quartz est monté jusqu'à 12 cm. On peut utiliser aussi bien du sable, de la pouzzolane... mais pas de graviers calcaires.

Sur ce drainage, je place un mélange de culture d'une épaisseur de 3 cm composé de 50% de tourbe acide de sphaigne et 50% de sable de Loire.


Les premières plantes viennent de chez « Nature et Paysages » car il était plus facile de partir de plants adultes de qualité pour constater si ce terrarium pouvait leur convenir. Les plants adultes ont rapidement été complétés par des jeunes semis. L'ensemble est laissé sur le balcon toute l'année hormis lorsque la température fleurte avec de basses températures où le terrarium porte une « petite laine ».


Les grassettes Américaines contrairement à leurs cousines, apprécient le soleil du matin mais par habitude de la culture des grassettes Mexicaines, j'avais semé du gazon dans ce terrarium afin d'offrir un peu d'ombre à mes protégées.

Je suis maintenant obligé de régulièrement arracher le gazon excédentaire.

L'arrosage est abondant pendant la saison de croissance, c'est à dire que le niveau d'eau dans le drainage de quartzite affleure la surface du niveau bas (les 8cm) et régulièrement, je monte un peu le niveau d'eau pour très légèrement submerger les plantes. Ce niveau d'eau élevé permet de n'avoir qu'un sol légèrement humide dans le niveau haut (12cm) et l'évaporation offre une importante humidité à l'ensemble du terrarium. Il n'est pas couvert afin de ne pas faire sauna au plus fort de la canicule Parisienne estivale.


Les grassettes du bas (Pinguicula primuliflora, Pinguicula planifolia et Pinguicula ionantha) et les grassettes du haut (Pinguicula caerulea et Pinguicula lutea) prospèrent bien, fleurissent abondamment. Pinguicula primuliflora a même tendance à être trop envahissante, des bourgeons se formant en pagaille à l'extrémité des feuilles. Pinguicula ionantha fleurit abondamment, Pinguicula planifolia écarlate scintille sous le soleil et Pinguicula lutea égaille l'ensemble du terrarium de ses fleurs jaunes.


Un seul regret est le manque de place ce qui va me poser un problème pour installer les semis de Pinguicula pumila que je viens de réaliser. Cette dernière, d'après la littérature à son sujet préfère les conditions du haut du terrarium. Affaire à suivre.


DIONÉE 40 - 1998