Les PINGUICULA de climat tempéré et leur culture D'après un texte du Dr Jürg F. STEIGER (CPN VOL. IV, N°1, 1975)
(Traduction et mise en forme libre E. PARTRAT)
1. Les deux types de croissance chez les grassettes
On rencontre deux types de cycle annuel de croissance dans le genre
PINGUICULA : un type de cycle de croissance dit « tropical » et un autre
de dit « tempéré ». Comme on peut le remarquer dans la partie supérieure
du tableau 1, les espèces de type « tempéré » forment un bulbe d'hiver
(hibernacle) chaque année à la fin de la période estivale. Un tel stage
est absent dans les espèces « tropicales », où la photosynthèse est
maintenue durant la saison froide et où quelques espèces connaissent
deux floraisons par an (Pinguicula moranensis par exemple). Pour les
deux types de croissance, le cycle commence généralement par la formation
d'une première série de feuilles, suivies par une floraison (c'est la
rosette générative). Un second groupe de feuilles est alors développé
pendant ou après la formation des graines (c'est la rosette végétative).
Pour la majorité des espèces, la forme et la taille des feuilles des
rosettes générative et végétative sont identiques (type homophylle, 33
espèces). Pour les autres espèces, les deux rosettes sont différentes
(type hétérophylle, 15 espèces) ; de même, 3 des 14 espèces formant des
hibernacles sont hétérophylles. Une classification par type de croissance
pour chacune des 48 espèces de PINGUICULA connues à ce jour est donnée
dans le tableau 1 ci-dessous.
TABLEAU 1 : Classification par type de croissance pour le genre PINGUICULA
2. Quelques remarques générales sur les espèces dites «tempérées»
Les espèces dites tropicales sont généralement plus populaires dans les
jardins botaniques aussi bien que chez les amateurs que celles dite
tempérées. Quelques espèces tropicales (P. moranensis, P. gypsicola par
exemple) sont en effet plus faciles à cultiver en comparaison de la
plupart des espèces dite tempérées. Cela peut paraître un paradoxe pour
des espèces au repos pendant 4 à 8 mois chaque année, à ne surveiller
que pendant la période de végétation le reste du temps alors que les
espèces tropicales toujours en végétation ont besoin de soins
ininterrompus toute l'année. Quantitativement c'est vrai mais le
problème est de façon qualitative : durant leur courte période de
végétation, la plupart des plantes dite tempérée ont besoin de conditions
de culture hautement spécifiques, qui ne sont pas facilement
reproductibles dans la plupart des serres à moins d'utiliser un
système efficace de refroidissement (voir chapitre 4). Un autre
élément vital pour toutes les espèces nordiques est de pouvoir
satisfaire une humidité suffisante du sol et de l'atmosphère. Mais
le stage sous forme d'hibernacle est aussi assez délicat. En effet,
j'ai connu la plupart de mes pertes pendant l'hiver plutôt que pendant
l'été. De plus, en l'absence de littérature sur la culture des
PINGUICULA nordiques, il est utile de faire quelques constats sur
les conditions de culture naturelles ou artificielles. Les remarques
suivantes sont donc basées sur les études de terrain de l'auteur et
des tentatives en culture avec des spécimens pendant des années. La
plupart des remarques sur la culture sont basées sur une culture durant
3 à 18 ans de 10 des 14 espèces de type tempéré. La culture des 4 autres
a aussi été tentée mais étant soit arrivées en mauvaise condition soit
que leur culture n'ai pas été assez représentative, j'ai estimé que
l'on ne pouvait pas en tirer des commentaires suffisamment valables
(c'est le cas pour P. algida, P. balcanica, P. ramosa, P. variegata).
Pour obtenir des informations supplémentaires, j'ai consulté également
des cartes de climat, des descriptions d'habitats, des cartes de
distribution et de la bibliographie. Le meilleur a été des observations
rapportées au cours d'épistolaires communications.
Les PINGUICULA dites « tempérées » sont réduites à l'hémisphère nord
entre 25°N (Himalaya, P. alpina) et 73°N (Groënland, P. vulgaris ).
Leur implantation altimétrique s'étend depuis le niveau de la mer (la
plupart des habitats arctiques : P. algida, P. alpina, P. macroceras,
P. variegata, P. villosa, P. vulgaris) jusqu'à 4100 m (P. alpina,
Himalaya). P. nevadensis monte jusqu'à 3200 m (Sierra Nevada, Espagne)
et P. leptoceras à 3000 m (Alpes Suisses). Le diagramme en figure 2
donne une idée des zones climatiques préférées pour chaque espèce sur
la base de leur répartition altimétrique et de leur distribution du
nord au sud. Ce diagramme créera certainement une discrimination entre
les différentes espèces par l'ajout d'une troisième dimension indiquant
différents types de climats mais sans rentrer dans le détail
(Atlantique-pacifique, Méditerranéen, Continental ), c'est à dire que
cela ne tient pas compte du fait que le climat du cercle arctique de la
côte Norvégienne est différent du climat arctique de l'intérieur de la
Sibérie. De toute façon, le graphique fait clairement apparaître par
exemple que P. nevadensis pousse dans des conditions plus fraîches que
P. vallisneriifolia, dans des durées relatives d'éclairement journalier
plus courtes que P. villosa et dans une zone de climat plus restreinte
que P. alpina, P. macroceras, P. vulgaris ou autres.
3. Le cycle saisonnier de croissance
· Hiver : toutes les espèces dite « tempérées » hibernent sous forme d'un
bulbe d'hiver (hibernacle). Le plus petit hibernacle est celui de P.
villosa (diamètre 2mm, hauteur 6mm), le plus grand est celui de P.
vallisneriifolia (diamètre 15 à 20mm, hauteur 20 à 30 mm). Après les
premières gelées, les feuilles disparaissent. Pour 12 de ces espèces,
les racines aussi meurent en hiver. Pour seulement deux espèces, P.
alpina et P. variegata (?), les racines subsistent. Quelques espèces
forment à la base de l'hibernacle de petits bulbes végétatifs (gemmes)
d'une hauteur de 2mm. De tels gemmes sont particulièrement nombreux plus
de 50 par spécimen pour P. grandiflora et P. corsica. J'ai parfois
observé sur site des pieds de Pinguicula vulgaris dont les hibernacles
étaient dévorés par des souris ou des escargots et qui ne devaient leur
salut qu'aux quelques gemmes qui étaient restés en place et qui pouvaient
former de nouvelles plantes au printemps. A noter que des hibernacles de
taille anormale cachent des spécimens infectés par Ustilago Pinguiculae.
Un autre exemple est P. vallisneriifolia qui ne forme pas de gemmes mais
des stolons. Leur attache avec le pied mère finit par disparaître en
hiver. Le facteur clé de la pérennité des hibernacles est la température.
Toutes les 14 espèces poussent dans des habitats qui ont une température
de l'air occasionnellement ou constamment au-dessous du point de
congélation. Pour une hibernation réussie des grassettes, il est donc
vital de savoir que les températures du sol en hiver sont généralement
juste au niveau du point de congélation ou seulement très légèrement de
part et d'autre, ceci même si la température de l'air est bien en
dessous de 0°C. Cette remarque se vérifie pour tous les habitats isolés
par une fine couche de neige. C'est seulement pour des habitats nordiques
continentaux que la température du sol peut tomber assez en dessous du
point de congélation (NE Sibérie, NW Canada). Les hibernacles résistent
au gel mais une alternance de gel et dégel cause généralement leur mort.
Dans des zones connaissant des gels discontinus en automne ou au
printemps, les PINGUICULA préfèrent des niches microclimatiques avec
de petites variations journalières de températures. Pendant le stage
en hibernacle, le sol doit être maintenu humide mais pas détrempé. Aux
températures d'une pièce d'appartement, les hibernacles pourrissent.
· Printemps : Quand la période des neiges est terminée ou après les
derniers gels, les nouvelles racines et une nouvelle rosette de feuilles
commencent à se développer à partir de l'hibernacle. Un peu plus tard,
le même processus commence avec les gemmes, mais sous les feuilles déjà
développées de la plante mère, la majorité des petites plantules
adventives ne sont pas viables. C'est probablement du à un manque de
lumière. Pour P. vallisneriifolia, les gemmes en extrémité des stolons
germent à une certaine distance (3 à 10 cm) de la plante mère ce qui
est une garantie de croissance. Pour se développer, les gemmes doivent
donc impérativement être retirés de l'hibernacle mère et plantés à part.
Si pour quelque raison que ce soit, la collecte de spécimens de
PINGUICULA n'est pas envisageable en automne, il est possible de les
collecter au printemps mais de préférence avant que les rosettes
n'aient atteint leur plein développement.
· Eté : Toutes les espèces citées apprécient des températures estivales
modérées ou fraîches avec une humidité relative de l'air de 60 à 100%.
Les conditions microclimatiques requises sont spécifiques pour chaque
espèce. Les pires ennemis pour les PINGUICULA nordiques sont chaleur et
sécheresse du sol et de l'air. Pour quelques espèces, une température
de 20°C est déjà une température trop élevée. Il est donc préférable
de garder les PINGUICULA à l'ombre plutôt qu'en plein soleil. Après la
période de floraison les racines perdent leur faculté de regénérescence.
Ainsi, l'expédition de ces espèces n'est pas recommandé en été à moins
que les plantes ne soient déterrées avec assez de substrat autour pour
préserver les racines. Les gemmes commencent déjà à se former en été.
Ils ont pour origine les axils de la base des feuilles externes de la
rosette. Un autre point important est que certaines espèces ne poussent
pas dans des sites exposés à la pluie directe, alors que d'autres au
contraire sont indifférentes à cette exposition. Pour simuler le
brouillard ou la rosée rencontré sur les sites naturels, il est
recommandé d'asperger les plantes chaque nuit très légèrement avec
de l'eau distillée. Il faut utiliser un brumisateur produisant un
fin nuage. Toutes les espèces sont occasionnellement ou fréquemment
exposées au vent. Les ennemis biologiques des grassettes sont :
escargots, pucerons et Ustilago pinguiculae. Les spécimens infectés
par Ustilago (pollen violet au lieu de jaunâtre) doivent être supprimés.
Pour éviter les pucerons, la surface du substrat ainsi que les feuilles
doivent être pulvérisés avec un insecticide contenant soit Rotenon,
Pyrethrum et Piperonylbutoxide. Il est surprenant de constater que
les grassettes supportent un tel traitement. Apport artificiel de
nourriture sur les feuilles : deux fois par an les feuilles sont
aspergées avec un mélange intime de 40% de blanc d'oeuf et 60% d'eau.
· Automne : En automne les hibernacles commencent à se développer au
centre de la rosette. Chez les plantes adultes, ce processus commence
plus tôt que chez les plus jeunes. On a prouvé que chez Pinguicula
grandiflora, la transformation de la rosette en hibernacle était
induite par la combinaison du raccourcissement des jours et la baisse
des températures nocturnes. C'est vraisemblablement vrai aussi pour
toutes les autres espèces « tempérées ». J'ai remarqué aussi chez
différentes espèces que l'hibernacle n'était pas développé pour des
plantes maintenues au chaud en fin d'été ou au début de l'automne.
Dans ce cas, la rosette produit constamment de nouvelles feuilles de
taille de plus en plus petite pour finir quelques semaines plus tard
par brusquement succomber. L'automne est la meilleure période pour
collecter et expédier des grassettes «tempérées». La méthode la plus
simple est de les collecter au moment où les feuilles commencent à
disparaître. A cette période, il est encore possible d'identifier les
rosettes parmi d'autres plantes, mais l'hibernacle est déjà pleinement
développé et les dommages éventuels sur les racines ou sur les feuilles
causés par le prélèvement sont négligeables. Attention, ce n'est pas
le cas pour les espèces conservant leurs racines (P. alpina et sans
doute P. variegata).
4 . Notes spécifiques et données pour la culture
· Type de sol et climat
la figure 3 indique le type de sol préféré et pour une simplification de la figure 2 le type de climat pour chaque espèce dite «tempérée». Les espèces pétrophylles sont pour la plupart exclusivement limitées aux niches humides mousseuses et protégées de la pluie sur des falaises ou à l'abri sous des rochers. Quelques-unes des espèces non-pétrophylles peuvent occasionnellement se rencontrer sur des roches.
Fig.3 : Type de sol préféré et zone climatique pour les PINGUICULA de croissance type tempérée
La liste suivante donne quelques caractéristiques des habitats et quelques données de culture concernant les températures la durée de végétation et les compositions de sol recommandés (voir les pages suivantes) pour chaque espèce décrite. Les indications doivent être interprétées comme suit : la «période d'hivernage» indique le nombre de mois pendant lesquels l'hibernacle doit être gardé au frais dans un réfrigérateur à la température indiquée. Par exemple l'indication «3 à 5» ne signifie pas de mars à mai mais bien de trois à cinq mois. La «période de végétation» indique de même la durée de la période estivale on trouvera également des informations sur les «températures au milieu de l'été» pour le jour et pour la nuit. La valeur la plus haute ou la valeur la plus basse indique la moyenne des pics de températures qui peuvent survenir pendant quelques heures chaque jour en journée ou la nuit au milieu de l'été. Les plantes qui sont constamment gardées à ces pics (haut ou bas) de températures ne pousseront pas bien. Dans le cas où des variations de température journalières comme préconisées ne peuvent pas être simulées, la culture pourra éventuellement réussir dans bien des cas en faisant pousser les plantes à la température moyenne indiquée entre parenthèses. Dans la mesure du possible on doit toujours essayer d'avoir une différence de température entre la nuit et le jour de quelques degrés. Dans le premier et le dernier mois de la période de végétation les températures doivent être proches de la valeur la plus basse indiquée comme température au milieu de l'été. L'indication «substrat» indique les recommandations de l'auteur en tant que composition préconisée du sol. La plupart des recommandations sont basées sur ses expériences personnelles de culture. Ceci ne veux pas dire que d'autres compositions de substrat ne pourront pas réussir. Le mieux pour chaque espèce est bien entendu le substrat du site d'origine.
Culture des PINGUICULA dits «tempérés» - Liste des données
· Culture:
Après plusieurs années d'expérimentation en culture, beaucoup ayant été
des échecs, j'ai trouvé que le type de conteneur suivant était le plus
approprié : J'utilise des boites de polystyrène transparent de 17.5cm
(L) x 12.5cm (l) x 4cm (H) comme ceux utilisés par la société CIBA-GEIGY
Inc. pour l'expédition d'échantillons médicaux. Je réalise quelques
«boites» en utilisant du grillage métallique inoxydable que je modèle
afin d'obtenir un parallélépipède (17cm x 11.5 cm x 4 cm, à maille
carrée de 13 mm environ, et une épaisseur de fil métallique de 0.8mm)
lequel est disposé dans les boites de polystyrène. L'intérieur des
«boites» de métal est lui-même recouvert par un filet de Nylon de
1.5mm de maille pour prévenir la perte des petites particules de
substrat. Maintenant, le mélange de sol est introduit dans ces boites
jusqu'au bord. L'arrosage est effectué dans le petit intervalle entre
la boite en métal et le conteneur de polystyrène par de l'eau
déminéralisée pour les espèces calcifuges et par de l'eau du robinet
pour les autres. Le substrat doit être humide mais pas détrempé, les
boites de grillage ne devront généralement pas rester dans l'eau.
L'apport d'eau est nécessaire tous les 2 à 7 jours, dépendant de la
température et de l'humidité de l'air. Avec cette méthode, tous les
côtés et même le dessous des blocs de substrat sont constamment
exposés à l'air ce qui prévient de façon fiable tout risque de
moisissure. Pour des réalisations à l'extérieur, les boites de
grillage avec les plantes doivent être sorties des boites de
polystyrène et enterrées directement dans le sol humide, duquel
elle peut ainsi être retirée à tout moment. Les meilleurs résultats
à l'intérieur ont été obtenus en inclinant les boites d'un angle de
45°. L'arrosage est effectué par un tuyau relié à une pompe de
filtration d'aquarium: l'eau entre et quitte le substrat par deux
trous situés sur le haut ainsi que sur le bas de la boite de
polystyrène. Les boites elles-mêmes sont installées au dessus d'un
grand conteneur rectangulaire (matériel Eternit, strypor, aquarium).
Un minuteur est couplé avec la pompe, autorisant chaque heure une
période d'arrosage de 15 minutes. La masse filtrante du filtre est
faite de charbon actif et de mousse synthétique (pour retenir les
particules lessivées). Il est préférable d'utiliser de l'eau courante
si elle est disponible plutôt que recycler l'eau. Quoiqu'il en soit,
dans certaines régions, l'eau courante est trop chlorée ou trop
calcaire pour être supporté par certaines espèces.
· Substrat :
Dans la mesure du possible et lorsque c'est envisageable, le sol
d'origine des grassettes devra être utilisé. Si un mélange artificiel
est néanmoins nécessaire, il est préférable pour la majorité des
espèces de mélanger de la fine tourbe noire avec du sable et la
composition préconisée pour le sol (calcaire, granite, serpentine,
lave etc ) et 1/4 à 1/3 du volume en perlite. P. villosa pousse
exclusivement sur de la sphaigne.
Les espèces pétrophiles requièrent un sol plus sableux avec plus ou
moins de tourbe. Grâce au système de boite en grillage décrit ci-dessus,
je n'ai eu aucun problème de pourriture de sol quel qu'il soit. Pour
détruire les vers ou autres parasites, je congèle et décongèle le
substrat 2 à 3 fois chaque avant toute utilisation. (à -20°C).
· Température :
Pour passer l'hiver, les hibernacles et gemmes sont stockés dans un
réfrigérateur juste au dessus de la limite de congélation soit (1°C).
Ils sont gardés soit dans leur boite de grillage ou soit installés
dans des petits récipients de polystyrène de 5cm de profondeur pour
un diamètre de 4 cm entourés par de la perlite humide et quelques
milligrammes de poudre fongicide et insecticide. Les graines sont
gardées au sec et stockées entre 1 et 10 °C dans des petites boites
de polystyrène(40x40x15mm) après avoir été également saupoudrées par
du fongicide. En été, je garde les plantes dans une chambre de
croissance refroidie «fabrication maison» : Un congélateur (duquel
le sommet doit être retiré) sert de base pour soutenir une chambre
de bois de la même longueur et largeur et de 90 cm de haut. Cette
chambre peut être ouverte sur le devant par deux portes frontales
en acrylique. Les autres cotés de la chambre sont également en
acrylique. Au dessus, deux lumières artificielles sont installées
(voir ci-après). Un ventilateur relié à un minuteur permet dans la
chambre de produire une circulation de l'air de temps en temps. Les
plantes nordiques sont gardées au niveau de la zone froide quelques
centimètres au dessus du bord supérieur du congélateur. La bonne
température peut être ajustée en élevant ou abaissant les plantes
dans cette chambre. Le sommet, plus chaud de la chambre, sert aux
espèces (sub)tropicales. Une autre possibilité est d'utiliser un
système de climatisation, mais en faisant attention à ce qu'il
refroidisse assez et qu'en revanche, il n'assèche pas trop l'air.
Un tel équipement est plus recommandé pour des cultures imposantes
(c'est à dire par exemple pour créer une zone froide dans une serre).
Un dispositif préférable sur tous les autres est l'utilisation d'une
vitrine réfrigérée comme celles que l'on utilise pour présenter les
aliments dans les pâtisseries ou les boucheries. (On peut trouver de
telles vitrines d'occasion).
· Lumière :
Les plantes peuvent pousser soit à la lumière du jour (exposition
lumineuse mais à l'abri du soleil direct sur des façades donnant au
nord) ou sous des lampes à vapeur de mercure de type PHILIPS (type
HPLR-N, 125 Watt). Ce type de lumière possède une portion de spectre
mince dans l'ultraviolet et par contre pratiquement pas d'infrarouge
ce qui prévient l'échauffement de l'environnement éclairé. La distance
entre la lampe et les plantes doit être de 50 à 90 cm. La distance
entre l'ampoule et la couverture en acrylique de la chambre doit
être de 6 cm. Une distance plus réduite pourrait entraîner une
déformation de la couverture.
· Multiplication :
La pollinisation est effectuée avec une tête d'épingle n°0 ou 00
(tête en laiton ou en Nylon). Les épingles contaminées par du pollen
infecté par Ustilago doivent être jetées ainsi que les plantes
infectées elles-mêmes. Les graines sont semées dans le même substrat
que celui utilisé pour les plantes adultes et dans des boites
grillagées adaptées. Pour une bonne répartition du semis, les
graines peuvent être mélangées avec du sable fin ou de la poudre
de tourbe. Les gemmes sont retirés de l'hibernacle en automne ou
au printemps et cultivés avec les semis. Quelques espèces
(sub)tropicales comme P. gypsicola peuvent être multipliées par
la méthode des boutures de feuilles. Quoiqu'il en soit, cette
méthode n'est pas applicable pour aucune des espèces de type
tempéré. Une autre espèce subtropicale, P. primuliflora, forme
de nouvelles plantules sur la face supérieure des feuilles. Un
tel mécanisme végétatif n'a pas été observé chez les espèces à
hibernacles. Une particularité par contre chez les espèces de
type tempéré est la formation de stolons pour P. vallisneriifolia.
Le lien avec la plante mère déclinant généralement en hiver.
Remerciements
Nombreux sont ceux qui m'on fourni plantes, descriptions d'habitats,
conseils de culture ou adresses de scientifiques ou de collectionneurs.
Pour cet article, je remercie chaleureusement pour leur aide les
personnes suivantes (ordre alphabétique).: K. Ammann (Berne),
Mlle E. Bandli (Berne), A. Becherer (Lugano), M. Brosi (Solothurn),
S.J. Casper (Jena), Mme M. Conrad (Bastia),
Mme J.Contandriopoulos (Marseille), Mem E. Daugherty (Juneau, Alaska),
J. Glennon (Eureka, Cal), K. Hanabusa (Tokyo), J. Haldi (Genève),
Mme Y. Heslop-Harrison (London), M. Kondo (Nagoya), I. Kusakabe (Tokyo),
R.C. Magnuson (Crescent City, Cal.), L.I. Malyshev (Irkutsk),
J. Mazrimas (Livermore, Cal.), J.K. Mitchell (Anchorage),
V.N. Moloshnikov (Listvianka), D. Peev (Sofia), A. Rösvik (Trondheim),
D. Schnell (Statesville N.C.), Mme M. Siuruainen (Oulu),
O. Skifte (Tromsö), N. Söyrinky (Oulu), J.L. Terretaz (Genève),
A. Vaarama (Turku), A. Wanderka (Viernheim/Frankfurt),
D.A. Webb (Dublin), K. Yoshimura (Utsunomiya City)
Bibliographie :
DIONÉE 41 - 1999
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