Une expérience sur les semis de Pinguiculas (Eric PARTRAT)
« On ne cultive réellement une plante que si l'on arrive à la
multiplier »
Cet adage se vérifie tout le temps, que l'on cultive des plantes
carnivores ou d'autres plantes. Quel amateur ne cherche pas en effet, un
moyen infaillible de multiplier ses plantes et quelle est sa joie lorsqu'il
y arrive. Lorsque l'on regarde la liste de graines disponibles en bourse de
graines chez Dionée par rapport à toutes les espèces cultivées, on se dit
qu'il y a encore du chemin à faire pour l'amateur. Même si beaucoup de
chemin a été parcouru depuis les premières listes.
Il est vrai que la fécondation est parfois compliquée avec certaines
plantes et que celles se multipliant par auto-fécondation sont les
bienvenues.
Pour nos grassettes, une fois que l'on connaît la méthode de fécondation,
c'est relativement facile d'obtenir des graines; encore faut-il passer
quelques écueils comme une stérilité mâle ou femelle suivant les clones en
culture (P. moranensis, P. esseriana, P. ehlersae), pouvoir réaliser une
fécondation croisée avec deux plantes différentes qui en plus doivent
fleurir en même temps... .
Les graines obtenues doivent être conservées au froid afin de préserver
le plus longtemps possible leur pouvoir de germination.
L'article ci-dessous récapitule les expériences et les méthodes que j'ai
employées ainsi que les types de graines semées.
Semis de grassettes tempérées chaudes :
J'utilise pour chaque semis, deux pots de yaourt en verre superposés
afin de garantir une très forte humidité ambiante et une luminosité
convenable. Une température autour de 24°C est facilement obtenue dans un
terrarium à l'intérieur d'un appartement.
Le mélange pour tous mes semis de grassettes tempérées chaudes est un
mélange de 50% de perlite et 50% de vermiculite, le tout tamisé assez fin.
Ce mélange est bien humidifié et le semis est effectué directement sur le
mélange.
Les premiers signes de germination apparaissent à partir de la première
semaine mais plus fréquemment à partir de la deuxième semaine. Pour tous
ces semis, il n'a pas été besoin d'ajouter un produit anti-moisissures,
celles-ci n'apparaissant dans aucun des pots.
Seul petit regret pour les espèces ci-dessous malgré des graines de
toute première fraîcheur (production personnelle)
Semis de grassettes Européennes :
Pour mes semis de grassettes Européennes, la méthode diffère de la
précédente car j'utilise des pots en terre cuite remplis du mélange choisi.
Soit acide, à base de tourbe et de sable, soit basique à l'aide de calcaire,
de tourbe, de sable et de terreau suivant les espèces de grassettes.
Je sème les graines directement sur le substrat. Le substrat doit être
bien trempé afin de faciliter la phase suivante : exposition aux rigueurs
de l'hiver (gel, neige). Il faut par contre préserver les pots de la pluie
celle-ci pouvant éparpiller les graines hors des pots.
Les espèces suivantes ont toutes germé avec succès :
Semis de grassettes Américaines :
La méthode se rapproche de la première en utilisant toujours deux pots
transparents. Le substrat change en revanche ; j'utilise un mélange de 1/3
de tourbe tamisée et 2/3 de sable fin (type Fontainebleau). Ce substrat est
bien humidifié et les graines sont semées dessus. La température est autour
de 24°C. Contrairement aux semis de grassettes tempérées chaudes, les semis
de graines de grassettes Américaines semblent être facilement sujets aux
attaques de moisissures (fatales), d'où l'ajout impératif d'un produit
contre ces dernières.
Les espèces suivantes ont toutes germées avec succès :
Ces expériences ne sont, sans doute pas les seules réussies pour des
grassettes, mais en tout cas je suis très satisfait de mes méthodes.
J'espère maintenant arriver à obtenir des graines des autres Pinguiculas
que je cultive afin de pouvoir, j'espère, augmenter la liste les graines
disponibles à la bourse de graines.
DIONÉE 39 - 1998 |