ATLANTA, USA :
Première conférence internationale sur les Plantes Carnivores

(Patrick Henriquel)


La première conférence internationale sur les plantes carnivores s'est tenue à Atlanta (Géorgie, USA) du 16 au 20 mai 1997. Elle était organisée par le jardin botanique d'Atlanta (Ron Determann, Ron Gagliardo) et l'association internationale "International Carnivorous Plant Society". Cette conférence méritait bien le nom d'internationale puisque en dehors d'une majorité d'américains, étaient présents des allemands, anglais, japonais, australiens et malais. La représentation française était assurée par 4 membres de Dionée Sud-Ouest. Venus des quatre coins du monde, scientifiques, amateurs et producteurs se sont rassemblés pour la première fois le jeudi 15 au soir pour un buffet d'ouverture, occasion de rencontrer pour la première fois nos hôtes.


L'ouverture fut assurée le vendredi matin par Ron Determann (ABG) et Rick Walker (président de l'ICPS qui assura tout au long de la conférence le rôle de "chairman"). Après des remerciements à Mr Donald Schnell, un des fondateurs de l'ICPS, pour l'ensemble de ses activités consacrées aux plantes carnivores commencèrent trois jours de présentations orales. Les résumés présentés ci-dessous sont issus des notes prises pendant la conférence. Ils reflètent quelques idées saisies au cours des différents discours des auteurs et pas l'intégralité de ce qui été dit. Le barrage de la langue s'est souvent fait ressentir et j'espère être resté fidèle à l'esprit de la plupart des conférenciers.



Vendredi 16 mai

Mr Ron Determann, Jardin botanique d'Atlanta, USA
Le programme de conservation des plantes carnivores
au jardin botanique d'Atlanta


Deux des points clés du programme de conservation sont la propagation de plantes rares et la restauration de sites. La propagation est faite par semis et/ou par des techniques de culture in-vitro et a pour but d'augmenter des populations en place ou la restauration d'une population en danger. Après identification des sites en danger, leur restauration implique d'abord une compréhension globale passant par des études d'hydrologie, de la matière organique...Plusieurs techniques parfois utilisées en combinaison peuvent être mises en pratique parmi lesquelles l'augmentation du niveau d'eau par la création de barrages et le nettoyage par le feu. D'autres techniques pour se débarrasser des plantes indésirables ont été testées comme par exemple des herbicides mais les conséquences étaient néfastes pour la faune locale (poissons, alligators). Les programmes présentés concernaient essentiellement les Sarracénias.


Mme Nora Murdock et Cary Norquist,
US Fish and Wildlife Service, USA

Les projets de conservation concernant trois espèces de sarracénias :
S. oreophila, S. rubra ssp. alabamensis et S. rubra ssp. jonesii


Le processus d'extinction des espèces naturelles végétales ou animales bien que naturel s'est considérablement accru au cours des dernières années. Au cours de la période glaciaire du Pleistocène, soit environ 3000 ans, 90 espèces animales ou végétales avaient disparu d'Amérique du Nord ; plus de 500 ont disparu depuis 1620 !

L'organisme "U.S. Fish and Wildlife" s'occupe de déterminer les espèces végétales ou animales menacées ou en danger et de les protéger. Il prend en compte de nombreux paramètres tels que : la destruction des habitats, l'utilisation commerciale, les maladies et les prédations, les facteurs humains ou naturels... Les différentes agences ont différentes listes d'espèces en dangers. Elles s'occupent du suivi des sites où sont notés pour les plantes, leur nombre, leur distribution, les conditions du biotope...; cela permettant de définir qui a besoin de protection, et les outils spécifiques à utiliser, d'estimer le coût de la restauration de l'espèce et le planning de restauration.

Espèces en danger signifie souvent écosystèmes en danger. Le processus de restauration passe par une première phase de compréhension des dangers menaçants l'espèce (cela peut être un problème naturel comme la disparition des castors qui modifiaient le paysage en créant des marécages, la disparition des incendies, la modification de la couverture végétale. Le but est de restaurer suffisamment pour que la protection de la plante ne soit plus nécessaire.

Des techniques comme l'utilisation du feu ou la modification de l'hydrologie du site (toujours difficile) sont utilisées.

Un des moyens légaux à disposition pour préserver ses espèces et leurs habitats pour les générations futures est le "Federal Endangered Species Act" datant de 1973. Les plantes sur cette liste sont protégées. Il est illégal d'en faire du commerce avec l'étranger et même entre états au USA. Un permis est nécessaire pour enlever un pied. La peine maximale encourue en cas de non respect de cette loi peut aller jusqu'à 50000 $ ou 1 an d'amendes.

S. oreophila en 1979 et S. Rubra ssp alabamensis en 1989 ont été ajoutées à la liste des espèces en danger.

L'office de Caroline du Nord et du Sud surveille environ 600 espèces dont la Dionée et différentes populations de Sarracénias parmi lesquelles 11 populations de S. rubra ssp jonesii. Les causes de la disparition de ce Sarracenia sont liées à l'altération des milieux humides où elle vivait (drainage, cultures...)

S. oreophila est limité au nord de l'Alabama, à la Géorgie et à la Nord Caroline. Il reste à l'état naturel 35 populations dont plusieurs ont moins de 50 plans individuels. Quelques unes des causes de sa rareté sont le développement de l'agriculture (drainage, utilisation d'engrais néfaste), le développement d'arbustes et la suppression des incendies qui limitaient leur croissance, la collecte pour le commerce et les amateurs...


Mr Leo Song, ICPS ,Californie, USA
L'importance des collections spéciales dans les institutions publiques


L'arboretum de Fullerton (Californie) s'occupe beaucoup d'éducation et possède une collection importante de plantes carnivores. Le problème d'une collection est qu'elle est souvent inaccessible au plus grand nombre. Un palliatif à ce problème a été de mettre la collection "online" ; ce n'est pas vraiment une substitution pour les plantes vivantes mais cela rend la collection plus largement accessible. Pour transformer cette collection en un outil d'éducation, ils sont en train de créer une base de données avec des infos sur l'écologie, la taxonomie....


Mr Joe Mazrimas, Californie, USA
Les marécages de la côte ouest


La présentation de J. Mazrimas fut axée sur Darlingtonia californica et les sites sur lesquels elle se trouve aux USA.

S'appuyant sur des photos magnifiques. toutes les étapes de croissance de Darlingtonia (jeunes feuilles, fleurs, graines ...) furent passées en revue. Son habitat est assez large , allant du niveau de la mer à 9000 ft (2740 m environ) et la plage de température que la plante subit va du gel à plus de 40°C. La plupart des marécages sont situés sur les zones en pente. La diversité des sites est grande. Certains sont très ombragés, alors que sur d'autres, de nombreuses plantes font face au Sud ce qui est très chaud. Darlingtonia est sensible à la température de l'eau et la limite tolérée pour la température de l'eau est de 65-70°F(18 à 21°C). Il termina par sa méthode de culture. Les plantes sont cultivées dans des pots en plastique, avec des soucoupes avec 5 cm d'eau, dans du sphagnum vivant.


Mr Cliff Dodd, Floride, USA
La culture en serre des Nepenthes


La première partie de cet exposé fut consacré à une présentation de la serre. Le côté exposé au soleil est peint et donc très ombragé voire pratiquement opaque. Deux ventilateurs donnent une bonne circulation de l'air. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre humidification et circulation de l'air. Un ensemble de problèmes rencontrés fut abordé ; développement de fougères, de champignons, de mites. Les Nepenthes d'altitude sont mis à l'ombre et ceux de plaine plus au soleil. L'exposé fut accompagné de belles photos de Nepenthes truncata, ampullaria, pilosa, veitchii, lowii... dont la plupart sont issus de culture in vitro.


Mr Peter D'Amato, California Carnivores, Californie, USA
L'invasion des carnivores


L'exposé de P. D'Amato fut assez général avec surtout deux grands axes développés ; sa serre, et ses méthodes de culture, et les problèmes généraux liés aux plantes carnivores et à leur commerce. Il commença par une présentation de sa serre où quelques 500 variétés sont exposées au public et des conditions de culture. En Californie, les conditions climatiques sont favorables à la culture des plantes carnivores. Il est obligé de chauffer en hiver et de refroidir en été pour maintenir la température en dessous de 90°F (32°C).

Un autre thème abordé fut la mise en valeur des plantes carnivores, montrées comme des plantes ornementales. Beaucoup de travail est fait au niveau de la présentation ; plantes installées dans des géodes de lave par exemple ou dans des pots normalement utilisés pour les compositions florales japonaises, dans des coquillages...

La suite fut consacrée à des problèmes plus globaux concernant leur commerce. Il évoqua le problème de la prolifération des vendeurs et de la nécessité d'éduquer les revendeurs. Un acheteur perdant une plante risque de ne jamais réessayer. Cela implique de donner de bonnes informations simultanément à la vente. Un autre point important est de ne pas inonder le marché avec n'importe quoi.



Samedi 17 mai

Prof. Katsuhiko Kondo, Université d'Hiroshima, Japon
Gestion de l'habitat et protection in situ et ex situ
des plantes carnivores en voie de disparition au Japon


Après quelques généralités sur les plantes carnivores au Japon, le professeur Kondo présenta un historique d'Aldrovanda au Japon puis développa quelques idées sur la protection des plantes carnivores.


Généralités

21 espèces de plantes carnivores sont présentes au Japon. Trois sont rares et endémiques (Pinguicula ramosa Miyoshi, Utricularia dimorphantha Makino et Utricularia nippponica Makino), 3 en danger (Aldrovanda vesiculosa L., Drosera anglica H. et Drosera indica L.) et 5 menacées (Drosera peltata T., Utricularia gibba L. subsp. exoleta, Utricularia ochroleuca R. Hatman et Utricularia uliginosa V).

Diverses sociétés existent maintenant au Japon (Insectivorous plant society, Nagoya CP Plant association, Hiroshima CP association, Nansou Cp association) ainsi que plusieurs producteurs.


Aldrovanda vesiculosa, un cas de réintroduction réussi.

En 1890, des populations d'Aldrovanda furent découvertes en différents endroits (Youda, Edo River, Tokyo) par T. Makino. En 1934, le mécanisme du piège est décrit par G. Ashida de l'Université de Kyoto. En 1966, le marécage Hozouji (Préfecture de Saitama, Mitagaya Chiku) est déclaré monument national et l'Ètat en achète 3 hectares. En 1967, Aldrovanda a disparu des milieux naturels où elle vivait mais subsiste en culture ex-situ.


Des plantes multipliées artificiellement sont réintroduites plusieurs fois en milieu naturel pour restaurer les populations. A partir de 1975 commence le suivi des sites par le "Saïtama Prefectural Board of Education". De 1979 à 1983, le suivi de la protection et de la propagation d'Aldrovanda est fait par "Hanyu City Board of Education" et financé par "Cultural Agency, Japanese Ministry of Education, Sciences, Sports and Culture".

Les plantes envoyées par le Japon de nos jours sont des clones issus du marécage Hozouji.

D'après la littérature, Aldrovanda est supposée largement répartie dans le monde. Toutefois elle est en danger ou menacée dans de nombreux endroits. Le laboratoire du Prof. Kondo a réussi la culture et la micropropagation d'Aldrovanda in-vitro (multiple shoots and tissue culture shoot primordia).


Protection in-situ

Les japonais ont une loi spécifique concernant la protection de la flore sauvage et incluant les plantes carnivores. Les habitats où se trouvent Aldrovanda vesiculosa et Pinguicula ramosa sont protégés. Plusieurs marécages sont protégés au niveau local ou gouvernemental.


Protection ex-situ, Micropropagation par des techniques de culture de tissus.

La majorité des plantes carnivores ont des systèmes de micropropagation communs en culture artificielle de tissus in-vitro. La méthode de culture (tissue culture shoot primordium method) utilisée permet de produire 2.03 X 10 31 individus par an avec une probabilité de mutation de 1/100 000e.


Transplantation

La plupart des plantes carnivores ont des habitats présentant des caractéristiques communes à travers le monde, généralement des écosystèmes fermés.Elles peuvent donc être aisément transplantées en des différents endroits présentant des caractéristiques identiques. Des espèces étrangères ont été introduites dans certains marécages parmi lesquelles Dionaea muscipula, Drosera adelae, Sarracenia leucophylla, Utricularia dichotoma, Utricularia purpurea.....


Conclusion

La protection des plantes carnivores au Japon passe par :

  • l'application de la combinaison de lois locales et internationales,
  • une meilleure compréhension et protection des habitats,
  • des études sur la démographie, les mécanismes de reproduction de chaque espèce.
  • la systématisation de la micropropagation par des méthodes de culture de tissus d'individus destinées à la réintroduction dans la nature,
  • l'industrialisation de cette technique à but commercial, permettant de diminuer le stress sur les espèces en danger.


Mr Ron Gagliardo, Jardin Botanique d'Atlanta, Georgie, USA
La culture in vitro des plantes carnivores ; passé, présent et futur


Comme il est impossible de tout cultiver in-vitro, le programme du jardin botanique d'Atlanta se concentre surtout sur les Nepenthes, la Dionée. Les graines donnent de bons résultats, surtout avec les Nepenthes mais la technique peut être pratiquée avec différentes parties de la plante avec toutefois un risque de contamination plus important. Les rhizomes de Sarracénias sont souvent contaminés par des champignons.

La culture in-vitro permet d'obtenir rapidement des plantes vigoureuses et de multiplier des plantes difficilement propageables par d'autres méthodes. Nepenthes rajah fournit l'exemple d'une plante rare maintenant facilement disponible. D'autres plantes comme Heliamphora tatei, Genlisea violacea, Sarracenia leucophylla Tarnok. ...sont maintenant multipliées par cette technique qui permet d'accéder à une commercialisation rapide.

Avec cette technique, il est possible d'envisager la réintroduction dans la nature de certaines espèces avec toutefois le problème de la diversité génétique ; en effet s'il existe une forte sélection au départ, les plantes sont par la suite génétiquement identiques.


Dr Thomas Gibson, Université du Wisconsin-Madison, USA.
La protection pour le collectionneur ("Conservation for the collector")


Le Dr Gibson présenta quelques généralités sur les plantes carnivores et la nécessité de les protéger puis un processus d'évolution en plusieurs étapes de collectionneur en protecteur.

L'homme détruit de nombreux marécages et en augmentant la distance entre eux limite les possibilités de migration pour les plantes. Bien que de nombreux marécages aient vu leur population de Sarracénias disparaître, il existe encore des raisons d'espérer car de nombreux sont activement protégés.

Les collectionneurs ont la possibilité d'évoluer en protecteurs sérieux ("conservationists") qui peuvent aider à la protection de populations sauvages d'espèces rares.

La question qui se pose est : quel est le processus pour transformer un collectionneur en protecteur ?

Tout d'abord un individu apprend l'existence d'une espèce végétale ; découverte personnelle ou provoquée par quelqu'un d'autre, devient fasciné par un ou plusieurs aspects de cette espèce végétale, puis acquiert des informations pour apprendre tout ce qui la concerne. Ce processus d'apprentissage le conduit à une compréhension plus profonde et une meilleure appréciation. A ce stade, le collectionneur à la possibilité de s'orienter plus vers la protection. Dans certains cas, il désirera voir des populations dans la nature plutôt que d'y prendre des spécimens et/ou en apprendre plus sur ces populations sauvages. Il pourra en constater la destruction vouloir l'empêcher.

Une des possibilités est de devenir un membre actif des organismes de protection.


Dr Larry Mellichamp, UNCC, Caroline du Nord, USA.
La culture et l'alimentation des Sarracénias


Le début de l'exposé fût consacré aux Sarracénias dans la nature et aux nombreux hybrides ou variations (les Sarracénias montrent de nombreuses variations peut être issues d'anciennes hybridations) qui s'y forment et le reste à différent tests de culture.

Ces tests portaient sur :

  • les effets du substrat sur la croissance des semis de Sarracénias (tests avec de la sphaigne pure, sphaigne + sable, sphaigne + tourbe + sable, tourbe + perlite + vermiculite),
  • la durée de la stratification,
  • l'utilisation d'engrais avec des essais de différentes compositions avec mesures du poids, du nombre de feuilles, de leur longueur...


Mrs Sharon Hermann, Tall Timbers Inc, Floride, USA.
Ecologie et protection des savanes à Sarracenias
dans la plaine Côtière du Sud Est des USA.


Dans le cadre d'études d'écologie et de contrôle de populations de Sarracénias sont menées des expériences d'apport et de privation de nourriture. Les plantes nourries ont quelques feuilles qui ouvrent plus tôt alors que les plantes affamées ouvrent plus tard. Après la deuxième saison, apparaissent des différences de taille, et après la troisième des différences dans la floraison. Un apport de nourriture provoque une augmentation du nombre de feuilles. Par contre le rôle réel du rhizome reste une des questions importante du projet. D'autres études portent sur les facteurs contrôlant l'évolution des biotopes.

Parmi ces facteurs importants se trouvent l'hydrologie et le feu. Le feu est un facteur naturel de ces habitats bien qu'il ait été longtemps considéré comme un ennemi. Ils a pu être constaté des différences entre des zones brûlées deux années auparavant et d'autre restées sans feu ; le point le plus étonnant est que le nombre d'espèces au mètre carré d'une zone non brûlée est inférieur à celui d'une zone brûlée. D'autres variations portent sur la hauteur des urnes. Il y a aussi une interaction avec les larves de mites ; pas de larve dans les zones brûlées alors qu'elles sont présentes dans les zones non brûlées. Pour Sarracénia alata , le feuillage augmente après le feu.

Le feu détruit les arbres, réduit la biomasse totale de plantes, élimine les espèces envahisseurs, favorise la floraison. Mais une des inconnues majeure est la connaissance du régime des feux ; fréquence, saisons, intensité sont des paramètres à contrôler. Certaines plantes peuvent disparaître si elles sont trop jeunes. Faut il brûler et selon quelles procédures (Période ; Printemps, hiver ou automne / Période de dormance versus période de croissance / Fréquence ; conséquence d'un feu annuel ??? / Intensité ; peu à pas d'informations dans la littérature) ??

Il s'avère un outil difficile à manipuler.


Mr Mike Rinck, Agristarts, Floride, USA.
La production commerciale des plantes carnivores par la culture in vitro.


Quelques-unes des techniques utilisées dans leur laboratoire furent montrées ; nettoyage du méristème, stérilisation. La procédure dure environ 1 an avant la commercialisation. Attention au détail ; De nombreuses choses peuvent arriver dans un pot ; bactéries, champignons sont des problèmes courants et il faut essayer de réduire les variables. La capacité de production est de l'ordre de 250000 Dionées par année.


Mrs Madeleine Groves, Jardin botanique royal de Kew, Angleterre.
Recherche et protection des plantes carnivores
sur un plan local et international.


Après une présentation générale du jardin botanique de Kew et "Carnivorous Plant Specialist Group" furent abordés différents points liés à la protection des plantes carnivores parmi lesquels :

  • la standardisation des termes, vulnérable, menacées (définir des catégories de menaces),
  • les CITES,
  • les accords avec les douanes et les autorités scientifiques.

D'impressionnantes photos de "cueillettes" de feuilles Sarracenia leucophylla lorsqu'elle fût élue plante de l'année furent montrées.

Le problème majeur concernant les plantes carnivores reste la destruction des habitats.



Dimanche 18 mai

Dr Martin Cheek, Jardin botanique royal de Kew, Angleterre.
Diversité au sein du genre Utricularia.


Le Dr M. Cheek fût là pour nous rappeler que la carnivorité existait en dehors des Sarracénias et Nepenthes et que les utriculaires constituaient aussi un genre fascinant. Les principales sections du genre Utricularia (Oligicista, Utricularia, Pleiochasia, Phyllaria, Calpidisca, Aranella, Orchidioides, Psyllosperma, Iperua..) avec des clés pour les différencier (forme du piège, de la fleur..) furent montrées. Chaque chapitre était suivi de magnifiques diapositives.


Mrs Mimi Repin, Parc du Sabah, Sabah.
Distribution en fonction de l'altitude des Nepenthes du Mt Kinabalu.


Il y aurait eu un manque certain si personne n'avait parlé de cette montagne fantastique qu'est le Mont Kinabalu. Les représentants du parc du Sabah montrèrent de belles photos de Nepenthes tentaculata, reinwardtiana, burbidgeae, lowii, rajah, kinabaluensis, villosa, Rafflesia du bouton à la fleur (pas carnivore mais superbe), abordèrent les activités du jardin botanique (culture in vitro...) et nous rappelèrent que le Mt Kinabalu est aussi renommé pour ses rhododendrons et ses orchidées.


Mr Rob Naczi, Université du Kentucky du Nord, USA.
Défier les pièges mortels ; Mites et mouches des Sarracénias
Implications pour la protection.


Les urnes constituent un piège très efficace et peuvent représenter un microécosystème assez stable (température, humidité). Les restes de proies sont abondants et s'y décomposent lentement. Les larves de mouches se nourrissent des restes. Six espèces ont été étudiées (Sarcaphaga sarraceniae ...). Certaines mites se nourrissent aussi de restes. Les Sarracénias possèdent des mites ; les Nepenthes en ont aussi mais différentes. Ces mites appartiennent au genre Sarraceniopus. Ce sont des hôtes spécifiques. Au printemps les mites quittent les vieux pièges et vont vers ceux qui vont s'ouvrir.


Mr Phil Sheridan.
Aspects de l'évolution biologique, génétique et biochimique
des Sarracénias.


Certaines formes de Sarracénias sont rouges, d'autres vertes. l'objectif de cette étude était donc de déterminer les bases biochimiques des couleurs rouges et vertes. Un mutant vert n'est obtenu que lorsque l'on croise vert avec vert (si l'on croise différentes espèces de mutants verts on obtient un mutant vert). L'étude de la couleur a été menée par la génétique. Il existe un précurseur dans les mutants verts qui peut être modifié pour atteindre la couleur rouge. La couleur verte dans toutes les espèces est causée par une mutation affectant un gène structurel.


Mr Michael Szeeze, Maryland, USA.


Les professeurs considèrent que ce qui concerne les plantes est souvent difficile à enseigner, la botanique est considérée comme ennuyeuse et les plantes carnivores sont souvent omises dans l'éducation. Mr Michael Szeeze a développé une stratégie spéciale avec les enfants. Les séquences diapositives ne donnent pas de bons résultats. Les enfants ont une intelligence multiple et ont besoin d'être impliqués tactilement avec les plantes. Il faut donc apporter les plantes dans la classe (surtout des Dionées), s'arranger pour que l'enfant découvre par lui-même le fonctionnement (touche les poils intérieurs de la Dionée sans savoir ce qui va se passer). Un fois qu'un enfant a réalisé qu'une dionée vient des milieux humides il apprécie mieux la nécessité de protéger ce type d'habitat. Il est nécessaire aussi d'éduquer les professeurs. Les sujets que l'on peut aborder à travers les plantes carnivores adaptation et variation, sélection naturelle, évolution, protection.

Les questions principales sont ;

  • que sont les plantes carnivores ?,
  • pourquoi y-a-t'il des plantes carnivores ?,
  • comment fonctionnent elles ?,
  • où les trouver ?,
  • comment les cultiver ?,
  • pourquoi sont elles importantes pour l'environnement ?...

Parmi le matériel utilisé se trouvent des dessins à colorier (fait à partir de photos), des stéréogrammes,des photos rapprochées où il faut deviner de quelle plante il s'agit, une espèce de Monopoly / Trivial Pursuit, des plantes (ils perturbent le cycle des dionées pour en avoir toute l'année scolaire de disponibles ; environ 200 Dionées pour une classe de 30 enfants). Des travaux pratiques sont faits en classe ; multiplication, semis, mesure de la vitesse de fermeture...

Les plantes carnivores sont une voie créative pour enseigner aux enfants.


Rick Walker, Président de l'ICPS.


L'exposé de R. Walker porta sur l'association internationale en général (le présent mais aussi son futur) et aussi sur la nécessité d'élargir le débat ; la compréhension des plantes carnivores passe par une approche globale incluant d'autres spécialités.


Thomas Carow, Nudlingen, Allemagne.
Pièges mortels


Cerise sur le gâteau, ce film vidéo permettait de voir des images remarquables de plantes carnivores dans différents biotopes (Afrique du Sud ...)




Parallèlement à ces exposés se tenait une session poster / vente assez peu développée ; peu de vendeurs présents, quelques posters ; un sur Meadowview et leurs activités (protection et restauration de rares plantes de marécages dans la plaine côtière du Maryland et de la Virginie), un sur US Wildlife, un sur la culture hydroponique et les posters de "Dionée Sud Ouest" sur la flore carnivore du Sud Ouest.


Le jardin botanique d'Atlanta

Tous les soirs, à l'issue des présentations orales étaient organisées des visites guidées des serres du jardin botanique. A l'extérieur, des jardinières remplies de la Dionée rouge "Akay Ryu" (création locale) accueillaient le visiteur et laissaient présager des merveilles qui attendaient derrière les portes vitrées. Dès l'entrée, Orchidées et Nepenthes servaient d'hôtesses d'accueil. La visite commençait par les serres de "travail" du jardin où sont cultivées de nombreuses espèces de Nepenthes (ampullaria, bicalcarata, reinwardtiana,...) ainsi que diverses plantes tropicales ou désertiques. Plus loin se trouvaient le lieu de multiplication des Sarracénias (avec la nouvelle forme qui sera commercialisée cette année) et de la dionée rouge à côté desquelles on pouvait observer quelques autres variétés de plantes carnivores (Brocchinia ...). La visite se poursuivait par les serres ouvertes au public avec tout d'abord la serre tropicale, puis la serre désertique avec cactées, euphorbes et plantes grasses. Avant de sortir, des terrariums permettaient d'observer Heliamphora et les fameuses grenouilles venimeuses. A l'extérieur, une tourbière recréée permettait de rêver à ce qui nous attendait les jours suivants lors de l'excursion.


Conclusion / Commentaires


Après ces trois jours de présentations, débats et discussions, l'heure est venue de tirer les premières conclusions de cette conférence. Tout d'abord avant de parler "idées", il nous faut remercier tous les organisateurs de cette première conférence et les féliciter du professionnalisme dont ils ont fait preuve que ce soit au niveau d'une logistique parfaite, du respect des horaires tout au long des exposés et de la qualité de ces exposés. Il est à noter aussi la patience des organisateurs envers un "french group" pas toujours au point au niveau de la langue anglaise. L' équilibre était parfait entre des présentations scientifiques, techniques et d'autres à vocation plus naturaliste. Scientifiques, amateurs et commerciaux se sont côtoyés pendant quelques jours sans séparation notable entre le monde académique et les autres. La barre a été placé haut lors de cette conférence et il reste à souhaiter que les conférences suivantes maintiennent un telle qualité. La seule suggestion qu'il est possible de faire serait de rajouter un livret avec un résumé de toutes les présentations et posters et une liste des participants avec adresses, téléphones et e-mail.


S'il fallait dégager des mot-clés de l'ensemble de cette conférence, ce serait les mots :

PROTECTION / PRESERVATION


La culture in vitro permet de diminuer le stress sur certaines espèces, voire de conserver des plantes en danger hors de leur milieu naturel mais la protection ex situ n'est qu'un substitut temporaire. Il y a donc nécessité de protéger les espèces in situ et cela passe par une compréhension plus générale de la place des plantes carnivores dans les écosystèmes. Protéger les plantes carnivores passe par la préservation des sites où elles vivent et cela nécessite une approche plus globale, et l'intervention d'autres spécialistes dans d'autres disciplines (comme par exemple l'hydrologie, ou l'étude des relations avec les insectes). Il est donc important d'élargir le débat. De nombreuses techniques d'entretien ou de restauration de sites ont été présentées comme l'utilisation du feu ou des modifications de l'hydrologie. Une question à se poser est où s'arrête la préservation des sites et où commence la manipulation de phénomènes naturels avec un recul à l'échelle humaine qui ne permet peut être mal de juger de l'impact réel de ces actions. Jouer sur l'équilibre naturel en recréant artificiellement des processus naturels que l'homme a fait disparaître (crues, feu) est bien mais il faut aussi prendre en compte que de tout temps ces milieux ont eu une tendance à disparaître (à une échelle de temps quelquefois supérieure à l'échelle humaine). La technique par le feu en est un exemple ; pour ou contre ; le feu était un élément naturel, l'homme l'a fait disparaître mais doit on le réintroduire et comment mesurer ses effets passés, ce qui serait nécessaire avant d'entreprendre quoi que ce soit. Doit on réaménager des tourbières au stade terminal ou au contraire les laisser disparaître et voir si les plantes ont une capacité à se réadapter à quelque chose de nouveau, de voyager, sous réserve que l'être humain, en détruisant les marécages, n'ait pas trop augmenté la distance de sorte que les plantes puissent encore se déplacer. Il faut prendre en compte que le paradoxe des milieux humides est que l'activité humaine à tendance à les faire disparaître mais que livré à eux mêmes le processus de disparition existe aussi, et que la biodiversité existe mais la disparition naturelle de certaines espèces aussi (Cf US Wildlife). En admettant que l'homme ait détruit les possibilités de migration des plantes, une solution envisageable pourrait être le déplacement artificiel de plantes dans des biotopes identiques . Poussé à l'extrême, cela rejoint les expériences présentées au Japon.Ce que font les japonais peut paraître critiquable mais il n'y a pas forcément plus de risque qu'avec les plantes de nos jardins ou alors nous devrions cultiver des plantes asexuées et incapables des se reproduire. Il y a là une polémique à débattre ; beaucoup de "scientifiques sont contre" mais ne peut on imaginer un marécage servant de banque de protection pour des espèces qui vivent sur des milieux en voie de disparition à la façon d'un zoo. En comparant avec un zoo, cela permettrait de faire des expériences et d'arriver à une meilleure compréhension des plantes carnivores. N'oublions pas que les continents n'ont pas toujours été séparés et que les possibilités de migration naturelles ont été supérieures à celles existant aujourd'hui. Et histoire de jeter un peu d'huile sur le feu, beaucoup des personnes étaient contre cette idée lors de la conférence mais ,quelques jours plus tard, ont trouvé la tourbière de Bob Hanrahan superbe (voir excursion) et n'ont pas fait le moindre commentaires concernant l'introduction de nouvelles plantes allochtones. Encore une fois la vérité n'est pas simple et ce n'est pas le botaniste seul dans son coin qui la détient ; sa connaissance des choses n'est que parcellaire.

Une autre question à se poser est le coût de la protection ou du suivi d'un site, du maintien de collections d'espèces en voie de disparition ; où est l'argent ?? Un petit appel au monde scientifique ; ne serait il pas intéressant de former des amateurs et d'utiliser leurs compétences pour faire ce que les scientifiques n'ont pas le temps (ni les moyens financiers ?) de faire.

Cette attitude n'existe pas en France mais nous avons eu l'occasion de constater aux USA qu'il existait des ponts entre les mondes scientifiques, amateurs et mêmes les professionnels du commerce.

Une seule chose est sûre ; il est nécessaire de protéger les populations sauvages de plantes carnivores.



Excursion sur le terrain

(Alain Chauchoy, Patrick Henriquel)


Dionaea muscipula "Akay Ryu" au Jardin botanique d'Atlanta


Tourbière privée de Bob Hanrahan


Apalachicola Forest, 1er jour, Sarracenia flava




Tourbière
de Bob
Hanrahan :
un très bel
hybride



Après trois jours de "théorie", arriva enfin le grand moment du départ de l'excursion pour un voyage à l'échelle des Etats Unis (c'est à dire long) qui nous a permis au cours de ces deux jours de parcourir la Géorgie, la Floride et l'Alabama à la découverte des marécages américains. Le temps était idéal, très chaud et très humide. Dans cette ambiance moite, nous avons découvert une végétation différente, des forêts de pins, des chênes de Virginie où pendaient de longues tresses de Tillandsia usneoïdes, des cyprès chauves, des mares où flottaient des jacinthes d'eau mais pas de crocodiles !.


Départ pour le Sud, tôt le matin afin d'éviter les embouteillages à la sortie d'Atlanta, et direction la Floride et "l'Apalachicola Wildlife Management Area" avec deux mini-bus et une série de voiture. Sur le coup de midi, alors que la fin commençait à se faire sentir se produisit le premier arrêt ; à priori rien de sensationnel ; une petite dépression en bord de route et des bas-côtés très humides (1à cm d'eau par endroit). Le temps de descendre et là, surprise, ce fut notre premier contact avec un parterre de Sarracenia leucophylla et de Dionées en fleurs, accompagnées de Drosera filiformis, Utricularia subulata et gibba et Sarracenia psittacina. De nombreux parterres de Dionées se trouvaient au pied des arbres dans des emplacements qui semblaient assez ombragés. Quelques plantes avaient été fauchées sur le bord de la route lors de l'entretien des bordures.


Après un bref repas, le groupe repris la route. Plus habitué cette fois tout le monde repérait de ci de là des plantes sur le côté de la route et à la lisière du bois (Sarracenia flava par sa taille spectaculaire était la plus souvent observée). Le deuxième arrêt eut lieu encore une fois en bord de route mais sur un site moins humide (l'eau était plus concentrée dans des petits canaux). L'espèce dominante était Sarracenia purpurea avec quelques uns de ses hybrides et Sarracenia flava. Le sol sur lequel elles vivent est constitué de sable (constituant dominant = quartz) quasiment pur alors que l'on s'attendrait à trouver un mélange sable / végétaux décomposés; les pluies provoquent sans doute une concentration de la matière organique plus profond dans le sol et ce que nous observons n'est peut être que l'horizon lessivé. Cela mériterait une réflexion plus approfondie mais nous n'avons ni le temps ni le matériel pour faire un trou assez profond pour y vérifier mais le rhizome lui se trouve dans une zone entièrement sableuse. Rapidement l'attention est attirée par une série de petits points roses à rouges à fleurs d'eau dans certains petits "canaux" très peu profonds ; il s'agit de Utricularia purpurea en fleur.

Le groupe repartit jusqu'au site suivant où nous eûmes le loisir d'observer le nettoyage par le feu. les urnes présentent une belle teinte roussie mais les graines sont toujours en place et les rhizomes présentent déjà des signes de reprise. Les Pinguiculas ne semblent pas plus affectés par le feu et il est possible de voir Pinguicula caerulea et P. planifolia. Les groupes de Sarracenia flava se trouvent en lisière de la forêt et sont réellement spectaculaires et font oublier les autres espèces qui les entourent carnivores (S. psittacina, S. purpurea..) ou non (Spiranthes...). Les sites visités sont de plus en plus spectaculaires et cela était plutôt de bonne augure pour le site qui devait clôturer la journée. Le dernier emplacement nous permit d'observer les plus beaux rassemblements de Sarracenia flava et S. flava var atropurpurea ; des centaines de pieds avec des urnes approchant le mètre de quoi faire oublier définitivement les heures passées dans le minibus.Georges Mischler nous fait remarquer que le sol présente une couverture argileuse plus importante.

Mais malheureusement il fallait reprendre la route, le trajet était long jusqu'à l'hôtel que nous atteignîmes à la nuit. La soirée se termina réunissant le petit groupe français et le Dr M. Cheek pour une discussion animée sur les mérites du Chardonnay américain mais aussi sur les Utriculaires (occasion pour nous de voir des photos rares de ces plantes magnifiques avec entre autres Utricularia quelchii poussant dans un Brocchinia).


La journée suivante fut consacrée à un seul site et au voyage de retour. Il s'agissait d'une propriété privée d'environ 16 hectares appartenant à Bob Hanrahan (World Insectivorous Plants) achetées il y a quelques années pour 24000 US$. La première vue est celle d'un champ immense de Sarracenia leucophylla en fleurs mais lorsque l'on s'approche il est possible de découvrir un grande diversité ; la plupart des Sarracénias sont présentes (nous n'avons pas observé S. oreophila mais nous n'avons pas non plus visité tous les recoins) souvent dissimulées dans les hautes herbes et il faut faire attention à ne pas en écraser, mais aussi des Dionées, des Droséras (filiformis, intermedia) et des Utriculaires (subulata, juncea..). Chaque pas permet de découvrir de nouvelles sources d'étonnement. La concentration de différentes espèces en un lieu assez restreint permet à la "nature" de créer de nombreux hybrides (avec ou sans aide humaine). Le plus bel hybride est un mélange de S. flava et de S. leucophylla qui, s'il est commercialisé dans les années à venir connaîtra un grand succès public. A l'origine, ce terrain possédait un bon nombre d'espèces autochtones dont S. psittacina, S. leucophylla et S. purpurea ; par la suite des semis de ces espèces ont été faits sur place, des jeunes plants repiqués (par le jardin botanique d'Atlanta) et des espèces allochtones introduites ce qui aboutit aujourd'hui à un espace privé où la biodiversité est très grande et où le nombre de plans est phénoménal.

Un tel lieu pourrait servir à engager une réflexion sur la protection in-situ et l'introduction d'espèces ;

  • une position stricte et rigide consisterait à condamner un tel lieu ou l'être humain intervient dans la compétition entre les espèces, joue avec la nature de façon inconsciente,
  • un autre point de vue serait de considérer qu'un tel lieu est un point central ou peuvent se rejoindre le commercial ,le scientifique et même l'amateur ; quoi de plus intéressant pour faire du commerce que de disposer d'un tel lieu où la multiplication est "naturelle", les graines abondantes ? quoi de plus intéressant pour un scientifique que ce lieu pour faire une multitude d'expériences, observer la compétition entre les espèces, mesurer l'impact humain, observer les créations d'hybrides ... ?, quoi de plus beau pour un amateur que cet endroit présentant une multitude d'espèces ?, quelle meilleure garantie pour le futur de ces espèces ???

Cette visite clôturait en beauté notre voyage aux USA avec l'envie d'y retourner un jour pour revoir toutes ces merveilles.



DIONÉE 39 - 1998