Un Pyrénéen victime de Plantes Carnivores. ( Hervé BELLAT)
Je suis francilien depuis 4 ans, mais pyrénéen de souche, adhérent
à "Dionée" depuis peu et comme vous amateur de plantes carnivores.
Lorsque l'on est "petit homme", on a soif de découverte et
d'aventure. Pour moi l'aventure c'était : LA MONTAGNE.
Je voulais tout savoir des mystérieuses Pyrénées : Les pics acérés,
les vallées cachées, les lacs profondément bleus ou verts, l'écume
blanche des torrents, les roches aux formes étranges, les minéraux
aux cristaux étincelants, les animaux sauvages, les plantes et les fleurs
aux couleurs éclatantes, etc.
Sortie après sortie, saison après saison, je découvrais toujours
quelque chose de nouveau.
C'est ainsi qu'un jour, me désaltérant à l'eau claire d'une source, je
découvrais une grassette (probablement une Pinguicula grandiflora)
que j'identifiais à une violette ou une pensée. J'avais bien remarqué
quelques moucherons collés sur ses feuilles, d'un vert particulier, mais
de là à penser que c'était une plante carnivore, ...
Il me fallu attendre quelques années, que le hasard me fasse
rencontrer un exposant dans la galerie marchande d'un centre
commercial de la région parisienne, pour que le déclic se fasse. Ce
marchand et cultivateur exposait et vendait des plantes carnivores.
Pour un non initié, le terme "plante carnivore" attire l'attention.
M'approchant de ce stand,je découvrais un monde végétal qui m'était
inconnu : maintes plantes aux propriétés inhabituelles (mouvement de
la Dionaea muscipula) et aux fleurs étranges (fleur de Sarracenia).
Mais c'est une Pinguicula moranensis, qui captiva le plus mon
attention. Cette plante, par la forme et la couleur de sa fleur et de ses
feuilles, me rappelais ces dites "violettes ou pensées" que je trouvais
aux abords des sources et des ruisseaux pyrénéens.
C'est alors que j'ai questionné à outrance ce pauvre commerçant
sur ces végétaux si particuliers et si intéressants. Outre la passion qu'il
me transmit, cet interlocuteur, passionné lui même, me confirma ce
que je soupçonnais déjà en voyant Pinguicula moranensis : mes
"violettes ou pensées" étaient en fait des plantes carnivores.
Je repartis heureux, les mains chargées de plantes à cultiver et
d'un livre sur la façon d'y parvenir.
Aujourd'hui, mes plantes se portent bien et certaines de mes
randonnées pyrénéennes font l'objet d'observations attentives de
plantes carnivores. Ainsi, au cours du mois de juillet 1995, j'ai pu
observer dans leur milieu naturel PINGUICULA et DROSERA.
DIONÉE 35 - 1996
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