Pinguicula grandiflora dans les Pyrénées

Photo : Serge Lavayssière

Un Pyrénéen victime de Plantes Carnivores.

( Hervé BELLAT)


Je suis francilien depuis 4 ans, mais pyrénéen de souche, adhérent à "Dionée" depuis peu et comme vous amateur de plantes carnivores.

Lorsque l'on est "petit homme", on a soif de découverte et d'aventure. Pour moi l'aventure c'était : LA MONTAGNE.

Je voulais tout savoir des mystérieuses Pyrénées : Les pics acérés, les vallées cachées, les lacs profondément bleus ou verts, l'écume blanche des torrents, les roches aux formes étranges, les minéraux aux cristaux étincelants, les animaux sauvages, les plantes et les fleurs aux couleurs éclatantes, etc.

Sortie après sortie, saison après saison, je découvrais toujours quelque chose de nouveau.

C'est ainsi qu'un jour, me désaltérant à l'eau claire d'une source, je découvrais une grassette (probablement une Pinguicula grandiflora) que j'identifiais à une violette ou une pensée. J'avais bien remarqué quelques moucherons collés sur ses feuilles, d'un vert particulier, mais de là à penser que c'était une plante carnivore, ...

Il me fallu attendre quelques années, que le hasard me fasse rencontrer un exposant dans la galerie marchande d'un centre commercial de la région parisienne, pour que le déclic se fasse. Ce marchand et cultivateur exposait et vendait des plantes carnivores. Pour un non initié, le terme "plante carnivore" attire l'attention. M'approchant de ce stand,je découvrais un monde végétal qui m'était inconnu : maintes plantes aux propriétés inhabituelles (mouvement de la Dionaea muscipula) et aux fleurs étranges (fleur de Sarracenia). Mais c'est une Pinguicula moranensis, qui captiva le plus mon attention. Cette plante, par la forme et la couleur de sa fleur et de ses feuilles, me rappelais ces dites "violettes ou pensées" que je trouvais aux abords des sources et des ruisseaux pyrénéens.

C'est alors que j'ai questionné à outrance ce pauvre commerçant sur ces végétaux si particuliers et si intéressants. Outre la passion qu'il me transmit, cet interlocuteur, passionné lui même, me confirma ce que je soupçonnais déjà en voyant Pinguicula moranensis : mes "violettes ou pensées" étaient en fait des plantes carnivores.

Je repartis heureux, les mains chargées de plantes à cultiver et d'un livre sur la façon d'y parvenir.

Aujourd'hui, mes plantes se portent bien et certaines de mes randonnées pyrénéennes font l'objet d'observations attentives de plantes carnivores. Ainsi, au cours du mois de juillet 1995, j'ai pu observer dans leur milieu naturel PINGUICULA et DROSERA.



DIONÉE 35 - 1996