LA TOURBIERE AU JARDIN (Alain Chauchoy)
L'idée m'est venue lors de mes fréquentes sorties dans
les tourbières et lieux humides du littoral aquitain.
Des conseils précieux m'ont été fournis par JJ. LABAT
et par le livre "Les plantes carnivores, comment les
cultiver ?".
C'est sur un bord du bassin, que j'ai créé en 1987,
que j'ai installé la tourbière. Le bassin d'une
surface de 30m2 et d'une profondeur moyenne de 50cm est
planté et entouré d'une végétation locale et cultivée
(nénuphars, châtaignes d'eau, potamots, osmonde royale,
touradons de carex, bambous, fougères, arum,.. .).
Création de la tourbière
L'emplacement choisi est situé en plein soleil qui
sera par la suite ombragé par un cèdre pleureur lors
de son plein développement. La forme donnée et piquetée
(4m x 4m), j'ai creusé la cavité sur une profondeur de
1m. Ceci fait, j'ai recouvert le fond et les côtés d'une
bâche étanche. Sur une hauteur de 25cm, j'ai comblé le trou
de gravier rond et non calcaire. Ils ont été ensuite
recouverts d'une feuille de géo-textile afin que le
mélange tourbeux ne colmate ce gravier. Le sol des
Landes étant un sol acide, sablonneux et tourbeux,
je le choisis donc en mélange avec de la tourbe blonde
d'Irlande (1/4). Enfin, un morceau de tube en PVC, percé
de trous, est placé verticalement depuis le fond de la
tourbière. Il fait office de jauge d'eau. C'est
un bac à réserve d'eau agrandi.
Ces travaux ont été effectués l'hiver 1991 /1992.
Le milieu paysager
Une fois le tout installé, j'ai créé un relief
(points bas et hauts). Les points bas,
couverts de bâche étanche, représentent des trous
d'eau. L'eau employée est l'eau
de pluie ou l'eau de mon forage, eau acide.
Des végétaux locaux inféodés aux milieux tourbeux
ont été introduits.
Exemples : Narthecium ossifragum, Juncus, Erica
tetralix et ciliaris, Sphagnum.
Installation des plantes carnivores
Le printemps 1992 est arrivé. Les dernières gelées
ne sont plus à craindre. J'installe les premières
plantes. Il s'agit de Sarracenia purpurea venosa, flava,
rubra, de Darlingtonia californica et de semis de
Drosera capensis.
Dans les trous d'eau, je mets Utricularia vulgaris,
abondant ici ; sur les bords, dans la sphaigne, des
semis de Drosera rotundifolia, sur la tourbe nue, des
semis de Drosera intermedia' de Pinguicula lusitanica
et vulgaris, graines récoltées localement.
Protection hivernale
Un cadre de bois recouvert de plastique à bulle est
adapté sur la tourbière. Les plantes sont ainsi protégées
des gelées (le 1 2 février 1 993, la température est
descendue à -1 0°C ; aucune plante n'a souffert).
Le printemps 1993. la vie floristique se réveille
Nous sommes en avril, les plantes
sortent de leur engourdissement hivernal.
Les SARRACENIA commencent à former de nouvelles urnes,
et à ma grande joie des hampes florales apparaissent.
Il en est de même pour Darlingtonia californica.
J'en ai profité au moment voulu pour effectuer une
pollinisation artificielle.
Les Drosera capensis renaissent de terre plus robustes
en touffe, et, en ce mois de juin, les hampes florales
se sont développées. Les DROSERA et PINGUICULA locales
ont repris leur cycle végétatif. Utricularia vulgaris
est maintenant bien implanté et fleurit.
Nouveaux essais
Courant juin, j'ai introduit Drosera binata issu de
boutures de racine, Dionaea muscipula et
Sarracenia X mitchelliana.
Climat sud-ouest océanique du littoral atlantique.Soustons
DIONÉE 30 - 1993
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