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Drosera falconeri
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Drosera dilatato-petiolaris
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Drosera falconeri X D. dilatato-petiolaris
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Drosera lanata
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Photos : Serge Lavayssière
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DROSERAS DU NORD AUSTRALIEN (2ème partie)
(Romain DUVAL)
Il fallait comme dans toute plante ou famille de découverte
récente, faire l'inventaire des espèces et leur description. C'est chose
faite. On peut maintenant s'intéresser à des choses plus importantes
pour l'amateur à la recherche de "trucs" et d'observations personnelles
(en culture).
OBSERVATIONS SUR LES DROSERAS DU GROUPE PETIOLARIS EN CULTURE.
- Au seuil de la dormance chez D. lanata
- Chez les deux exemplaires de cette plante, il y eut apparition de 3
ou 4 longs poils blancs, de 5 à 8mm de long, sur chaque feuille
nouvellement produite. Ces poils dépassaient des deux côtés du
pétiole déjà remarquablement laineux de nature.
- Evolution de D. falconeri de la reprise végétative jusqu'au repos.
- Les 3 exemplaires reprirent leur croissance fin mai, à deux ou trois
jours d'intervalle seulement les unes des autres. La taille des feuilles
produites augmente très rapidement jusqu'au milieu de l'été, moment à
partir duquel la plante, ayant atteint sa taille maximale, produit 4 ou 5
feuilles de même gabarit que les dernières formées. Après quoi, la
taille des feuilles va en diminuant progressivement, puis d'une manière
très sensible (jusqu'à 6mm de perte d'une feuille à l'autre au niveau de
l'envergure de la lame foliaire). La surface collante de la dernière feuille
produite mesure souvent moins de 8mm, contre 2.5cm pour les feuilles
d'été les plus grandes. Les pétioles aussi tendent à diminuer. La
croissance fut nulle à partir de mi-novembre.
- Les fleurs des Droseras du groupe Petiolaris.
- Je les ai observées dès la reprise en juin pour les D. falconeri et
l'hybride D. falconeri X D. dilatato petiolaris, seulement fin août pour D.
lanata. Elles étaient blanches chez l'hybride et D. lanata, roses chez D.
falconeri. Le second spécimen de l'hybride que j'ai en collection
(génétiquement différent du premier car prélevé dans la nature) peut
réserver des surprises quant à la couleur de ses fleurs (des différences
notables au niveau des fleurs et des feuilles sont même observées au
sein d'une même espèce botanique donnée).
La hampe florale de D. lanata, extraordinairement velue, portait
une trentaine de fleurs, à raison d'une par jour. Certains jours, aucune
fleur ne s'ouvrait sans raison apparente. Celle de D. falconeri, assez
courte, ne portait que de 3 à une petite dizaine de fleurs seulement.
Chez D. lanata, j'ai pu observer des fleurs "doubles" à 8 pétales. Il
est intéressant de mentionner que la hampe produisait aussi bien des
fleurs doubles que des fleurs simples (normales) dans une proportion
semblable.
- Remarques sur l'hybride D. falconeri X D. dilatato petiolaris.
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- Il a hérité de D. falconeri:
- La belle couleur rouge des lames foliaires et des pétioles.
- Les feuilles ovales ou rondes.
- Le nombre extrêmement important de poils glanduleux sur la périphérie
du pétiole.
- Il a hérité de D. dilatato petiolaris:
- La taille plus réduite de la rosette.
- Les feuilles légèrement dressées (plaquées au sol chez D. falconeri).
- La longueur des poils glanduleux.
- La légère concavité des lames foliaires (plates chez D. falconeri).
- Capture des proies et mouvement chez D. falconeri.
- Les poils glanduleux latéraux sont nombreux mais courts et peu
efficaces chez cette plante. La lame foliaire se replie totalement sur
elle-même (comme une feuille de papier à cigarette) quand la
substance nutritive (oeuf, lait) est étalée sur toute la surface collante.
Dans la cas d'une proie telle qu'une petite mouche, seule la région de
la lame folaire concernée se repliera, comme certains Pinguiculas. Si la
proie est vraiment petite (moucheron, moustique, drosophile...) il n'y
aura pas à proprement parler de mouvement foliaire, seuls 5 ou 6 poils
glanduleux entreront en action.
METHODES DE CULTURE EN AQUARIUM
- Compost:
- classique (tourbe et sable) ou pure tourbe.
- Lumière et chaleur:
- Un ensemble de deux tubes "Lumière du Jour", d'un tube "Blanc
Chaud" et d'un tube "Grolux" fournit chaleur et lumière en quantité
suffisante (placé à 15cm des plantes). Les Droseras, dont les pots
reposent sur une grille au-dessus de l'eau du fond de l'aquarium, sont
aussi beaux que dans la nature et arborent fièrement leurs plus belles
couleurs. Pour ne pas rendre l'air trop sec, j'ai mis deux plaques de
verre épais (6-7mm) séparés aux angles par par 4 petites cales de
5-6mm de haut. La première plaque s'échauffe très fortement tandis
que la seconde (séparée de la première par de l'air) est juste tiède. On
peut ainsi rapprocher les tubes sans crainte.
- Pots:
- Profonds (8-10cm) car les racines sont longues et cassantes. Les
pots peuvent tremper pendant quelques semaines dans 0.5cm d'eau si
l'on part en vacances (les plantes le tolèrent). Pendant la croissance, le
subtrat doit être humide.
- Repos végétatif:
- Le compost des plantes doit progressivement sécher tout au long
de la phase de croissance ralentie précédant la dormance, jusqu'à état
sec complet (aussi sec qu'un Drosera tubéreux ou qu'un hibernacle de
Drosera pygmée). toutefois, il faut s'assurer que les jeunes feuilles ne
se flétrissent pas, car ce serait le signe d'un substrat que l'on aurait
prématurément trop fait sécher. Il est assez délicat de faire sécher le
substrat de D. lanata ou de D. petiolaris sans subir le phénomène
précédemment cité. En effet, plusieurs feuilles sont produites quasi
simultanément sur ces plantes et leur taille ne varie presque pas au
cours du temps qui précède le repos. Il est donc difficile de prévoir en
observant la plante le moment ou la croissance de celle-ci sera nulle.
En revanche, chez D. falconeri, on peut déterminer avec plus de
précision la date de la dormance, étant donné que les feuilles sont
produites une par une, et que la taille très décroissante de celles-ci
rend clairement compte du nombre de feuilles qui seront produites
jusqu'au stade de repos complet. (La pré-dormance est un état litigieux
où il faut constamment observer ses plantes. A partir du moment où la
croissance est nulle et le compost sec, il n'y a plus rien à faire pendant
de longs mois: la plante, subsistant à l'état de "bourgeon" à quelques
millimètres sous la surface, ne demande rien d'autre que d'être
oubliée).
EN CONCLUSION:
Ces plantes sont superbes, toutes différentes de couleurs et de
formes, très actives et extraordinaires.
Le respect du cycle végétatif (à la lettre) est primordial. Pour finir,
je dirais que l'intérêt de cette famille est indéniable, puisque la section
"lasiocephala" qui les regroupe constituerait peut-être le stade évolutif
manquant entre Drosera et Dionée. Observez les plantes, vous verrez
très vite d'extraordinaires similitudes: capture, morphologie, cycle
végétatif, adaptatif... Ces plantes, pour toutes ces raisons, méritent
d'être dans chaque collection d'amateur à la recherche de nouveautés.
DIONÉE 24 - 1991
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