DROSERAS CAULESCENTS D'AFRIQUE (Jean Daniel DEGREEF)
Tous les Droséras sont caulescents, c'est à dire possèdent une tige, autour
de laquelle les insertions des feuilles décrivent une spirale. Chez les espèces
en rosette, le pas de vis de la spirale est simplement très serré, et la tige
est indistincte. Mais si vous avez déjà cultivé des espèces genre Drosera
aliciae pendant plusieurs années, vous aurez remarqué que la rosette finit par
se trouver comme posée sur un empilement cylindrique de feuilles fanées. Si l'on
devait couper ces dernières, on disséquerait une tige de plusieurs centimètres
de longueur.
Ce dont il sera question dans cet article, ce sont des espèces chez lesquelles
la spirale d'insertion des feuilles est beaucoup plus lâche. Les feuilles
s'étagent sur une tige, et sont séparées par des internoeuds de longueur
variable. Les plus connues de ces espèces sont australiennes. Il y a surtout les
rossolis tubéreux de la section Ergaleium (D. peltata, etc...) et D. indica. Les
deux espèces citées ont d'ailleurs pu s'implanter en Afrique à la faveur des
glaciations du Quaternaire. Les Droséras caulescents d'Afrique sont infiniment
moins bien connus, si l'on excepte les espèces de la flore très particulière du
Cap (D. capensis, D. glabripes, D. hilaris) et aussi D. madagascariensis, qui
existe dans certaines collections d'amateurs, et dont une photographie est
reproduite dans KONDO, p.46. Pourtant, un bon tiers des rossolis africains sont
caulescents. C'est leur faible accessibilité et le peu d'intérêt manifesté pour
la botanique par les pays africains devenus indépendants (sauf l'Afrique du Sud,
et Madagascar) qui explique la rareté de ces espèces en culture, et dans les
bulletins de nos associations.
Commençons par les espèces de la région du Cap. Le climat ici est
méditerranéen: hivers pluvieux et étés secs. C'est le contraire dans le reste de
l'Afrique du Sud, et Jusqu'au Sahel: la saison des pluies y tombe l'été. Cela
explique le caractère particulier de la flore du Cap. L'espèce la plus connue
est Drosera capensis L. C'est sans conteste l'un des plus beaux rossolis, mais
il est tellement courant qu'on ne l'apprécie sans doute pas à sa juste valeur.
La tige est peu spectaculaire, rampante sauf la portion qui porte les feuilles
fonctionnelles, qui est dressée. Au fil des ans, la tige peut atteindre une
longueur assez considérable. La littérature ne précise pas de maximum. À vous de
communiquer celui que vous avez observé! Les limbes foliaires allongés,
linéaires, sont parmi les plus évolués d'Afrique. Vous connaissez les fleurs
roses, pourpre rougeâtre ou mauves de cette espèce. Une variété blanche apparaît
depuis quelque temps dans les banques de graines. La tige de Drosera glabripes
(HARV.) STEIN est mince et rampante, elle aussi. Elle mesure souvent ± 25 cm,
mais pourrait atteindre une longueur de "plusieurs pieds" (SLACK, 1956 p.45)!
Les petites feuilles ont un limbe obovale (ovale inversé), leur face inférieure
est pileuse. La couleur des pétales varie entre le pourpre rougeâtre et le rose.
Le D. hilaris CHAM. & SCHLECHT. est rampant lui aussi. Les feuilles peuvent
atteindre 7 cm de long, et ont un limbe elliptique étroit. Sa face inférieure
porte un duvet rougeâtre. Les fleurs sont pourpres. L'espèce la moins connue
parmi les Droséras du Cap est D. ramentacea BURCHELL EX DE CANDOLLE, qui est
proche de D. glabripes et de D. madagascariensis. HAMET (1907) avait même tenté
de l'identifier avec cette dernière espèce et avec D. flexicaulis. La confusion
persiste encore dans la littérature pharmaceutique, où le rossolis utilisé pour
la préparation de médicaments est nommé D. ramentacea. Or il s'agit de D.
madagascariensis ! Profitons-en d'ailleurs pour dénoncer le saccage des stations
de cette espèce, dont la thérapeutique moderne peut très bien se passer, et dont
les substances actives peuvent être synthétisées par voie chimique ! Notre vrai
D. ramentacea possède une tige pouvant atteindre 50 cm. Les feuilles sont
obovales étroites à oblancéolées. Les limbes peuvent atteindre une longueur de 4
cm. Les fleurs sont pourpres.
Les biotopes de ces espèces sont décrits comme humides, soumis aux brumes
matinales. Les sols sont sablonneux-tourbeux (DIELS: OBERMEYER; CHRISTOPHE).
Toutes ces espèces appartiennent à la section Drosera (ex Rossolis) du genre
Drosera. Quelques rossolis proches ont acquis un mécanisme leur permettant de
résister aux étés secs: D. cistiflora, D. alba, D. pauciflora (Ils possèdent des
racines charnues, qui seules survivent à la sécheresse. Les nombreuses variétés
(ou sous-espèces? ou nouvelles espèces?) attendent un Allen LOWRIE local.
Le mystère s'épaissit lorsqu'il faut aborder les rossolis d'Afrique tropicale:
qui d'entre nous peut se vanter d'avoir vu (même en photo !) un D. affinis WELW.
caulescent (ancien D. flexicaulis WELW.), malgré la présence de cette espèce
dans les banques de graines ? Sans parler de D. bequaertii TATON, D. elongata
EXELL & LAUNDON, D. humbertii EXELL & LAUNWN, D. katangensis TATON ?!
D. madagascariensis DC n'est nullement confiné sur l'île qui lui a donné son
nom. En fait, c'est le rossolis le plus cosmopolite du groupe. Son aire va de la
région du Niger, via l'Angola et (au moins l'Ouest du) Zaïre, jusqu'en Tanzanie,
le Swaziland, le Transvaal et le Natal (Afrique du Sud). La tige peut atteindre
25 cm. Elle est décrite comme mince et rampante. Cependant, sur la photographie
publiée par KONDO, la tige paraît droite, forte et dressée. Les feuilles sont
obovales étroites à spatulées, le limbe un peu courbé à la façon d'une
fourchette. Les fleurs sont pourpres ou roses. L'habitat est marécageux (DIELS,
TATON). En conditions suboptimales, la plante acquiert une disposition en
rosette. De telles formes ont pu être décrites erronément comme de nouvelles
espèces; (p. ex. D. congolana TATON -voir EXELL & LAUNWN, 1956 p.219-), encore
signalé "côte à côte avec D. madagascariensis" près de Brazzaville par BOUQUET,
1970).
Il y a un autre rossolis caulescent à Madagascar: D. humbertii EXELL &
LAUNDON. La tige ne mesure que 3-7 cm, et est densément couvertes de petites
feuilles (1.5-20 mm), dont la face inférieure est pileuse. Les pétales des
fleurs sont roses veinés. La plante ressemble à un tout petit D. capensis. Le
biotope est un sommet montagneux couvert de végétation éricoïde (EXELL &
LAUNDON, 1956 p.219).
D. bequaertii TATON (prononcez: béquaaartii) a à peu près la même taille: 3-6
cm. La tige est dressée, et densément couverte de glandes pédiculées. Les
feuilles spatulées sont assez larges, leur envers est couvert de poils rouges ou
gris. Les fleurs sont jaunâtres ou roses. L'espèce a été récoltée au Shaba (Sud
Est du Zaïre) et en Angola (où elle fut publiée sous le nom de p. compacta par
EXELL & LAUNDON, dans EXELL & MENDONÇA, 1955). D. katangensis TATON n'est connu
que du Shaba. La tige est nettement plus longue: Jusque 15 cm. Comme dans
l'espèce précédente, elle est couverte de poils glandulaires. Il en est de même
du dessous des feuilles, qui sont spatulées et étroites. Les fleurs sont
blanches nervurées de rose. Le D. affinis/flexicaulis,lui ressemble beaucoup,
mais sa tige de 10-25 cm est flexueuse et glabre, et la base du pédoncule floral
est courbe (comme chez D. capensis, D. humbertii, D. madagascariensis,
D. ramentacea : son insertion est horizontale, puis le scape se courbe pour acquérir
sa position verticale, une disposition similaire à celle dans notre espèce
indigène D. intermedia). Tandis que chez D. bequaertii et D. katangensis,
l'insertion du pédoncule est verticale. Le biotope de D. katangensis serait une
plaine humide (TATON, citant la feuille d'herbier HOMBLÈ 773 de 1912), celui de
bequaertii des marais sur les pentes de part et d'autre des rivières (EXELL &
MENDONÇA).
Mais l'espèce sans doute la plus extravagante de cette série est D. elongata
EXELL & LAUNDON. Les Petites feuilles ont un pétiole d'1-1,5 cm, et un limbe
obovale-elliptique minuscule de maximum 6 x 3 mm. La tige est moins banale: elle
peut atteindre une longueur de 60-90 cm! Elle est pileuse, et feuillue sur toute
sa longueur. Les fleurs sont roses. Elle se trouve dans des marais encombrés
d'herbes. L'allongement de la tige lui permet de grimper sur ces dernières. Les
Utriculaires locales ont adopté une morphologie similaire (EXELL & MENDONÇA,
1955). On est habitué aux rossolis grimpants australiens, qui ont certes une
longue tige, mais aussi des feuilles peltées d'un type fort évolué. Le contraste
entre les petites feuilles très banales, et l'immense tige de D. elongata est
assez étonnant !
SOURCES :
APPENDICE : DESCRIPTION DES ESPECES
Drosera affinis WELW.
Tige très allongée, flexueuse, longue de 10-25 cm, en bas feuilles plus petites,
internoeuds plus longs, en haut feuilles plus grandes, plus rapprochées ou
produites en bouquet. Stipules membraneux, ovales, roux, longueur ± 1,5-2 mm,
plurifides se prolongeant en segments pointus; pétiole long de 1-2 cm, limbe
étroitement spatulé ou oblancéolé, ± glabre en dessous, long de 5-8 mm X largeur
1,5-2 mm, la longueur des tentacules marginaux égalant presque la largeur de la
feuille. Pédoncules (scapiformes) 1 ou 2, sur le coté de la tige, à base à peine
courbe ("genouillée") puis verticaux, longs de 8-15 cm, presque glabres.
Inflorescence à 3-7 fleurs; pédicelles longs de 1-1,5 mm, poils glandulaires
clairsemés; sépales aux bases spectaculairement fusionnées, allongés, concaves,
avec poils glandulaires épars, longs 4-5 mm sur 1,2-2 mm de large; pétales
obovales, violacés, longs de 5-8 mm X largeur 3-4 mm; étamines longues de 4-5
mm; styles bifurqués dès la base en branches ascendantes entières ou ± bilobées,
dotées de papilles.
Drosera bequaertii TATON
Tige courte, longue de ± 3 cm, à pilosité dense. Feuilles les plus basses
séparées, mais feuilles supérieures quasi en rosette; stipules membraneux,
rougeatres, longs de 4,5 mm, fusionnés à la base [du pétiole], divisés en
segments pointus; pétiole long de 5-8 mm, applati, pilosité dense; limbe spatulé
large, à base en coin, densément couvert de poils appliqués contre la surface,
long de 8 mm X 4 mm de largeur. Pédoncule scapiforme vertical, avec poils
glandulaires épars, longueur jusque 12 cm; inflorescence de 3 à 5 fleurs;
bractées droites, longues de 2-3 mm; pédicelles dressés, avec poils
glandulaires, longs de ± 2,5 mm; sépales lancéolés, au sommet parfois légèrement
dentelé, longs de 4,5 mm X 1,5 mm de largeur, la face externe avec poils
glandulaires épars; pétales jaunes [roses, violet-pourpre à pourpre (DIELS,
p.88; EXELL & MENDONçA)], obovales à base en coin, longs de 5-7 mm X 2,5-4 mm de
large; étamines longues de 3 mm; styles bifurqués à la base en branches
ascendantes élargies ou bilobées au sommet. Graines nombreuses, ovoïdes, noires.
Drosera capensis L.
Tige parfois très courte, parfois ± allongée, couverte de restes de feuilles.
Feuilles en bouquet; stipules membraneux, ovales, concaves, au sommet divisé en
quelques pointes, pour le reste entiers ou presqu'entiers, longs de 6-8 mm X 4-5
mm de large; pétiole se rétrécissant à partir de sa base élargie, glabre ou
poils clairsemés, long de 3,5-10 cm, limbe droit ou spatulé-droit, long de 3 à 6
cm X 3-4 mm de large, les tentacules marginaux dépassant bien souvent la largeur
de la feuille. 1 à 3 pédoncules (scapiformes) verticaux, à section polygonale,
poilus, poils glanduleux plus ou moins présents en haut, longs de 20-35 cm.
Inflorescence allongée à 6-30 fleurs; pédicelles longs de 3-5 mm, dressés, avec
poils glandulaires; sépales ovales-elliptiques, glanduleux, longs de 5 mm,
larges de ± 2 mm, se redressant après défloraison; pétales obovales-en forme de
coin, pourpres, longs de 8-10 mm sur 5-7 mm de large; étamines longues de ± 5
mm, élargies sous le connectif; 3 styles, bifurqués dès la base, longs de 4-5
mm, branches ascendantes aux sommets dilatés ou non rarement bilobés [et ainsi
que je l'ai observé dans la variété à feuilles larges, parfois bifurquées une
seconde fois]. Graines pales, cylindriques étroites, au test dépassant un peu
aux deux pointes.
Drosera elongata EXELL & LAUNDON
Tige allongée, légèrement flexueuse, longue de 60-90 cm, diamètre jusqu'à 1 mm,
pourvue de feuilles sur toute sa longueur, présence de petits poils appliqués
contre la surface. Feuilles près du sommet dressées, puis bientot horizontales,
plus bas pendantes, pourvues de stipules en écaille, longs de ± 3 mm, avec
encoches en haut; pétiole long de 1-1 ,5 cm, pileux; limbe obovale ou elliptique
large de 3-6 sur 2-3 mm, muni de tentacules marginaux rouges longs de 4 mm, et
de poils inclinés sur sa face inférieure. Fleurs pourpre-roses en racème
unilatéral, pédicelles de 1-4 mm, pileux, pédoncule scapiforme solitaire long de
10-25 cm, avec bractées droites et poilus, longues de 2-4 mm. Sépales
elliptiques aux bases fusionnées et à sommet obtus ou pointu. Pétales obovales,
5 X 2 mm, glabres, membraneux. étamines avec filets longs de 4 mm. Ovaire
ellipsoïdal, 1,5 X 1 mm, glabre. 3 styles bifurqués dès la base, longs de 2-3
mm. Graines fusiformes, 0,6 X 0,2 mm, noires brillantes, glabres.
Drosera glabripes (HARV.) STEIN
Tige mince, rampante, parfois ramifiée, couverte de vieux pétioles et stipules,
longueur ± 25 cm. Feuiles serrées; stipules de grande taille (1 cm), orange-
bruns, à sommet clivé en 5-7 longues pointes; pétiole à face inférieure concave,
long de 2-2,5 cm; limbe oboval, poils appliqués contre la surface inférieure,
longueur max. 10 mm X 5 mm de large; pas de tentacules marginaux applatis. 1 ou
2 scapes filiformes, un peu flexueux, issus de l'apex de la tige, longueur
jusque 10 cm; inflorescence de 6-12 fleurs avec pédicelles de maximum 7 mm;
sépales ovales pointus, longs de 5 mm; pétales obovales larges à cunéiformes,
pourpre rougeatres, longs de 11 mm; étamines à filet court et connectif
rhomboïdal; ovaire globuleux; 3 styles bifurqués dès la base, branches
ascendantes à sommet en éventail ou multifide court. Graines fusiformes longues
d' 1,5 mm, raphé élargi et extrémité distale pointue, surface papillée-perlée.
Drosera hilaris CHAM. & SCHLECHTD.
Plante robuste. Tige allongée ± couverte des restes d'anciennes feuilles et de
pétioles persistants à peine rigides. Feuilles de l'année disposées en bouquet;
stipules en écaille, divisés presque jusqu'à la base en segments pointus, longs
de 5-8 mm; pétiole élargi, bien souvent peu distinct du limbe, long de 0,5-3 vm,
densément couvert de poils rougeatres; limbe elliptique très étroit ou
lancéolé -spatulé, avec tentacules rouges, et pilosité rouille sur la face
inférieure, long de 4-6 cm X 0,7-1,1 cm de largeur. Pédoncule scapiforme
généralement solitaire, à moitié dressé, densément pileux à la base, en haut
couvert de poils glandulaires, long de 20-30 cm. Inflorescence de 4-8 fleurs,
aux pédicelles de 3-4 mm densément pubescents; sépales presqu'ovales à ovale
allongés, fusionnés à la base, concaves, densément glanduleux, longs de 6-8 mm X
4-5 mm de large; pétales grands, obovales, pourpre saturés, longs de ± 15-20 mm
X 8-10 mm de largeur; étamines longues de 5-6 mm, filet souvent élargi sous le
connectif; ovaire ovo.ide; 3 styles bifurqués dès la base, longs de ± 6-7 mm, aux
branches ascendantes à sommet dilaté lobulé, presqu'entier ou parfois bifide.
Graines fusiformes, ailées apicalement, longues de 0,5 mm.
Drosera humbertii EXELL & LAUNDON
Tige longue de 3-7 cm, densément feuillue sur toute sa longueur. Feuilles
insérées en spirale, vers le sommet de la tige: dressées, vers sa base:
pendantes; stipules triangulaires étroits, au sommet dentelé, longs de 3-9 mm X
1-1,5 mm de large; pétiole long de 1-8 mm, applati, glabre au-dessus et face
inférieure pileuse; limbe de 4-12 X 1-1,5 mm, poilu en dessous. 1 scape, issu
horizontalement près du sommet de la tige, puis se redressant de sa base un peu
courbe; glabre sauf l'apex, d.oté de minuscules poils glanduleux. Sépales
mesurant 5 X 1 ,5-2 mm, eliiptiques larges fusionnés à la base, sommet avec
denticulation irrégulière, présence de petites glandes. Pétales longs de 8-9 mm,
obovales, nervurés roses. étamines à filaments longs de 6 mm. Ovaire de 2 X 1,5
mm, arrondi, glabre; 3 styles longs de 3 mm, bifurqués dès la base. Graines non
mûres, fusiformes.
Drosera katangensis TATON
Tige allongée mais pas du tout flexueuse, ayant jusque 15 cm de long, densément
couverte de poils glandulaires. Feuilles séparées par longs internoeuds, peu
nombreuses, plus petites en bas; stipules longs de 2 mm, multifides, les
segments se prolongeant par des pointes; pétioles longs de 7-20 mm, redressés,
applatis, densément pubescents, parfois à base entourant la tige; limbe spatulé
allongé, long de 5-15 mm X 1,5-5 mm de largeur, la face inférieure couverte de
poils appliqués contre elle. Pédoncule scapiforme solitaire, à base droite,
ayant jusqu'à 20 cm de long, densément hirsute, les poils souvent courbés à la
pointe. Inflorescence à 8 fleurs; bractées lancéolées à droites, longues de 5
mm, les bords et la face dorsale muni de poils glandulaires courts épars;
pédicelles longs de 2-3 mm, poilus; sépales oblongs à sommet obtus, longs de 8
mm, larges de 2 mm, l'extérieur densément pileux; pétales obovales à base en
coin, blancs mais striés de nervures roses, longs de 12 mm et larges de 4 mm;
étamines longues de 6 mm, avec anthères en pointe de flèche longs d' 1,5 mm, le
filet se rétrécissant vers la base; ovaire ovoïde; 3 styles bifurqués en
branches ascendantes à sommet entier ou bipartite, longues de 2,5-3 mm. Graines
nombreuses, fusiformes, noires.
Drosera madagascariensis DC
Tige de longueur variable, à peine flexueuse, couverte des restes de vieilles
feuilles, surtout des restes de pétioles pendants, peu rigides. Feuilles de
l'anrnée généralement plus ou moins distantes les unes des autres, plus rarement
± groupées; stipules membraneux, de couleur rouille, plurifides, se prolongeant
en segments pointus; pétiole long de 1,5-3 cm; limbe obovale étroit ou spatulé,
le dessous avec poils épars, long d'1,5-3 cm, large de 0,3-0,4 cm. 1 ou 2
pédoncules scapiformes courbés à la base, puis montant verticalement, longs de
10-30 cm, couverts de petits poils glandulaires, mais souvent glabres vers la
base. Inflorescence à 5-I5 fleurs; pédicelles longs de 2-5 mm, avec poils
glandulaires; sépales ovales oblongs et étroits, fusionnés à la base, concaves,
glanduleux, de dimensions variables; pétales obovales, pourpres, de taille
variable, de l'ordre de 6-12 mm de long sur 4-6 mm de large; étamines longues
d'environ 4-5 mm; 3 styles bifurqués dès la base, longs de 3-5 mm, branches
ascendantes aux extrémités clivées, ± bilobées; graines fusiformes, au test
dépassant aux deux extrémltés.
Drosera ramentacea BURCHELL, EX DC
Tige allongée couverte de restes de vleilles feuilles, souvent pendantes, et des
restes des stipules. Feuilles de l'année assez groupées; stipules presqu'en
écailles, lancéolés larges, légèrement rougeatres, longs de ± 6-8 mm, plurifides
et les segments, souvent au nombre de 6, prolongés en pointe; pétiole long
d' I ,5-3,5 cm; limbe obovale étroit ou oblancéolé, face inférieure couverte de
poils raides, long d'1 ,5-3,5 cm X 0,4-0,5 cm de large, les tentacules marginaux
égalant presqu'en longueur la largeur de ia feuiIle; les bourgeons des nouvelles
feuiiles sont coniques étroits, et poilus. Pédoncule scapiforme souvent
solitaire, se dressant verticalement à partir d'une base fréquemment courbée,
long de 10-15 vm, couvert de petits poils glandulaires, mais devernant plutot
glabre vers le bas. Inflorescence de 6-25 fleurs, parfois fourchue; pédicelles
longs de 3-6 mm, glanduieux; sépales ovales oblongs étroits, spectaculairement
fusionnés à la base, concaves, glanduleux, longs de 4-6 mm X 2-3 mm de largeur;
pétales obovales, pourpres, les bords grignotés par petites dentelures, longs de
10-14 mm sur 6-7 mm de large; étamines longues de ± 6 mm; Ovaire allongé. 3
styles bifurqués dès la base, longs de 3-5 mm, branches ascendantes au sommet
cLivé ± bilobé. Graines fusiformes brunatres, longues de 0,4 mm, à surface
perlée.
DIONÉE 20 - 1990
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