Byblis gigantea: pour réussir la germination.

(Bruce PIERSON)


Photo : Allen Lowrie



Byblis gigantea est rarement cultivé, ceci en raison de la difficulté à se procurer des plants ou à réussir les semis. En effet si l'on peut assez aisément obtenir des graines,les tentatives de les faire germer sont généralement vouées à l'échec.


Bien que de nombreux procédés aient été proposés (tel qu'un mini-incendie à la surface de la terrine de semis ou le trempage des graines dans l'eau bouillante) ces méthodes aboutissent, dans le meilleur cas, à une faible proportion de germination et, le plus souvent, à l'échec complet. Pour toutes les fois que j 'ai utilisé l'un ou l'autre de ces procédés, mon meilleur résultat fut de faire germer trois graines sur une cinquantaine, ceci à la suite d'un trempage dans l'eau bouillante. L'une des plantules ayant pourri, je laissai le milieu de culture sécher légèrement, et les deux autres plantes vécurent plusieurs années et produisirent des graines. Pour le semis de celles-ci, j'ai utilisé une nouvelle méthode que m'a conseillé un autre amateur.


Le secret est le pré-trempage des graines dans une solution d'acide gibbérellique, pendant une durée de 24 à 36 heures. Un vingtième de gramme (soit 5 cg) d'acide gibbérellique à 10% est mis dans un très petit récipient avec les graines de B, gigantea et l'on ajoute 5 ml (soit 5 cm3) d'eau. Agiter le contenu pour faire couler les graines au fond, Après ce trempage de 24-36 heures, semer à la surface d'un pot empli de sable fin, puis couvrir le pot avec une vitre, Dés que les premières graines germent, retirer le verre pour éviter l'étiolement des plantules. Placer le pot dans un endroit bien éclairé, exposé au soleil pendant toute la matinée. Quand les plantules atteignent 50 mm de haut, elles peuvent être transférées dans leurs pots définitifs, et après quelques jours, exposées au plein sol. Le compost, formé principalement de sable fin auquel on ajoute un peu de tourbe, sera tenu humide sans être mouillé ni risquer le dessèchement. La plupart des échecs dans la culture de cette espèce tient à l'excès ou à l'insuffisance d'humidité du compost. Certains font allusion à une régression de cette espèce pour une période de repos, suivi d'une repousse à la saison suivante; je n'ai jamais constaté cela. Une plante que j 'ai cultivée pendant environ 5 ans n'a jamais flétri; elle est restée verte continuellement. Récemment, des graines produites par cette plante il y a 2 ans furent soumises au procédé décrit ci-dessus et le résultat fut environ 15 plantules qui ont de 10 à 70 mm au moment où j'écris. J'espère que ces plantes atteindront leur maturité fleuriront et donneront des graines.



DIONÉE 19 - 1990