Un «must» sur les Utriculaires
Un nouveau livre sur les Utriculaires vient de paraître. Il s'agit de
"The genus Utricularia, A taxonomic monograph" par Peter TAYLOR.
Ce livre énorme (729 pages) est illustré de beaux et clairs dessins.
P. JOLIVET,l'auteur de "Les Plantes Carnivores", éditions du ROCHER,
nous signale cette parution et nous en communique la préface qu'il a
traduite à notre intention.
Une étude à l'échelle mondiale de n'importe quel genre de plantes
par un seul auteur est vraiment un événement rare aujourd'hui,
cependant nous avons ici une monographie globale d'un genre, et d'un
des genres de plantes à fleurs les plus difficiles à étudier.
Utricularia est réellement distribué dans le monde entier puisqu'il
existe pratiquement dans tous les pays du globe, y compris de
nombreuses îles océaniques isolées et sous les climats tempérés et
tropicaux. Le genre est difficile à étudier parce qu'il est difficile
de rencontrer des spécimens d'herbariums adéquats. La plupart des
collecteurs récoltent les fleurs attractives et leurs tiges sans les
parties végétatives de la plante , uniques et fascinantes. L'auteur de
cette monographie a réussi dans sa tâche à cause de son vaste
travail de terrain pour collecter du matériel préservé de la totalité
de la plante et à cause de son encouragement aux autres collecteurs à
faire de même. Le résultat est la production de l'une des plus
importantes monographies de plantes de ce siècle.
Utricularia a fasciné de nombreuses personnes à cause de son
étrange et actif piège à insectes qui fonctionne aussi bien si la
plante pousse dans les lacs, sur les arbres comme épiphyte ou dans les
savanes herbacées.
Je me rappelle bien ma surprise en voyant cette "Orchidée" fleurie
croissant en épiphyte sur les arbres d'une montagne du Vénézuela. Ce
fut là que j'appris la variété morphologique de ce genre passionnant
Utricularia. C'était mon introduction à la section Orchidioides.
Je suis également intrigué par la section Iperua d'Utricularia ,
qui généralement croît dans les réservoirs suspendus des
Bromeliaceae. La morphologie, I'écologie et l'évolution de ce genre
est tout à fait passionnante. À présent, nous serons capable
d'identifier les 214 espèces d' Utricularia , grâce à ce travail
magnifiquement illustré. Ceci est dû au mérite de cet auteur qui
pendant ses quarante années au Jardin Botanique de Kew a persisté,
pendant son temps libre, bien qu'assigné à un tout autre travail, et a
amené cette belle monographie à une telle conclusion.
Ghillean T. PRANCE
Prix du livre de P TAYLOR: 40 livres sterling.
Le bulletin de Kew Vol. 18 No 1 (1964) contenait une étude de
Peter TAYLOR sur le genre Utricularia en Afrique (sud du Sahara) et
Madagascar. En 245 pages, l'auteur y présentait 31 espèces de ces
régions: descriptions minutieuses, multiples croquis d'une extrême
précision, distributions géographiques très détaillées. Ce travail
méticuleux trouve son aboutissement dans le monumental ouvrage qui
nous est maintenant proposé, un "mammoth work" comme le désigne
Richard TILBROOKE dans le bulletin de l'Australian C.P. SOCIETY.
Dans un domaine où régnait une certaine confusion, Peter TAYLOR
avec une rigoureuse exigence taxonomique, limite son étude à 214
espèces bien définies connue actuellement. Ce genre si vaste réserve,
sans aucun doute, bien des découvertes encore, en particulier dans les
tepuis du Vénézuela et le Territoire du Nord australien, "mine"
d'utriculaires qui sera le lieu privilégié de prospection d'Allen
LOWRIE pour son troisième livre.
Les botanistes paient beaucoup de leur personne au cours de ces
expéditions dans des contrées parfois insalubres. La maladie a
contraint Peter TAYLOR à prendre prénaturément sa retraite. Comme nos
amis de la Société australienne, nous lui exprimons respectueusement
nos voeux de meilleure santé.
DIONÉE 19 - 1990
|