Entretien avec J. Mazrimas

(John DE WITTE)



En août dernier j'étais à San Francisco et j'ai profité de l'occasion pour rendre visite à Joe MAZRIMAS. Joe, un des fondateurs de la société Internationale des Plantes Carnivores, est biochimiste et habite Livermore, 50 km à l'Est de San Francisco. Il est très connu comme expert en genre Nepenthes (références A. SLACK)

Joe devait admettre de n'avoir guère de Nepenthes à la maison. La croissance sous le soleil californien est telle que les plantes remplissent la serre en peu de temps. Il a transféré sa collection en quasi-totalité à l'arboretum de Fullerton, où Leo Song s'en occupe. Néanmoins, il lui reste quelques plantes très jolies: un N. Mizuho, avec des urnes assez grandes, des N.alata et des descendants des deux variations de N. maxima. En plus il a pu me communiquer qu'un étudiant américain a la preuve que, aux alentours du Mt Kinabalu, peut-être ou Mt Tambuyukon, l'hybridation, dans la nature est plus répandue qu'on aurait pu le croire auparavant. Nous pouvons nous attendre à voir des espèces nouvelles apparaître.


S'il n'a plus de Nepenthes, que trouve-t-on chez Joe ? D'abord, des Sarracenia en toutes quantités.Ils restent à l'extérieur, en plein soleil, et en été avec une humidité minimale. Néanmoins, chaque plante a au moins cinq urnes d'au moins 75 cm de haut. Joe essaye de trouver des plantes variation "heterodoxa". J'ai vu deux S. purpurea d'un vert total, sans translucidité ni veines dans la partie supérieure. Joe distribue les graines à travers les U.S.A. C'est à espérer que l'on en reçoive quelques-unes ici.


Un autre terrain d'intérêt se trouve au Mexique. Des voyages là-bas ont rapporté des Pinguicula et Utricularia, dont des espèces nouvelles. Joe a aussi confirmé que P. gypsicola a presque disparu de son habitat naturel et qu'une réintroduction serait nécessaire. Malheureusement, il y a la stérilité quasi reconnue de P. gypsicola. Joe a réussi des croisements avec d'autres Pinguicula, qui se reproduisent sans problèmes (s'agit-il d'une stérilité "interne"?

Nous devrions essayer plus de pollinisation afin de trouver deux plantes compatibles).


En dernier lieu, nous avons discuté les réglementations dites "CITES". La dernière explication que les autorités des U.S ont donné est que pour le passage des frontières des plantes dans l'appendice 1 (N. khasiana, N. rajah, S. rubra alabamensis, S. oreophila) on a besoin d'une documentation CITES complète. Des graines provenant de plantes de l'appendice 2 (tous les autres Nepenthes) peuvent traverser, à condition que le vendeur prouve son adhésion aux règles CITES.


Joe a exprimé son désir d'avoir un échange plus régulier entre les U.S.A et l'Europe.


Merci à Joe pour cette rencontre très intéressante.


DIONÉE 19 - 1990