DROSERA PULCHELLA

(P. SIBILLE)


Photo : Gérard Blondeau



Drosera pulchella - Pretty sundew - appartient à cette engageante tribu des droseras pygmées à laquelle Allen LOWRIE consacrera son prochain livre (Carnivorous plants of Australia, T.2) où seront décrites quelque quarante espèces et sous-espèces.


Comme les autres droseras nains, à l'exception de Drosera pygmaea dont la répartition géographique est plus étendue (voir DIONÉE 11), Drosera pulchella est une espèce endémique du sud-ouest de l'Australie. Elle pousse dans la zone côtière entre Perth et Albany sur les rives moussues et détrempées des cours d'eau ainsi que dans les marais tourbeux de la côte méridionale où, d'après la Flore d'Australie, elle est très commune.


Décrite en 1844 par J.C LEHMANN, cette plante a dû séduire le botaniste pour qu'il lui attribue le nom de Drosera pulchella. L'attrayante image de ce "rossolis gracieux" est fidèlement restituée par l'objectif de Gérard BLONDEAU.


La rosette, qui atteint rarement deux centimètres de diamètre, déploie avec régularité ses feuilles rondes aux longs tentacules portées par les "rayons" que forment les pétioles relativement larges, caractéristiques de cette espèce. Au coeur de la rosette s'ébouriffe une touffette de stipules finement laciniées.


Dans son habitat naturel, Drosera pulchella fleurit de novembre à janvier. A la différence de Drosera pygmaea dont la hampe est uniflore, celle de Drosera pulchella ouvre successivement de quatre à huit fleurs aux pétales satinés, d'un rose pâle. On cite une variété rose vif ou rouge et une autre à fleurs orange.


La fleur est relativement grande (près d'un centimètre de diamètre) avec cinq pétales, cinq sépales, cinq étamines et un pistil à cinq ,stigmates. Les graines, très fines, ellipsoïdes, noires, sont finement pointillées et rainurées.


CULTURE

Drosera pulchella qui ne connaît pas de stricte période de repos, se cultive aisément. Comme pour Drosera pygmaeae, on installe plusieurs plants en pot de dix centimètres dans un compost de tourbe (2) et sable horticole (1), maintenu humide, la base du pot dans une soucoupe remplie d'eau de pluie. Sous abri vitré, à température minimale de cinq degrés, le pot est placé à exposition ensoleillée avec un ombrage léger quand le soleil se fait trop vif.


En automne et en hiver, la plante forme des propagules (gemmes) au coeur de la rosette. Ce mode de reproduction asexuée caractérise les droseras nains. Les gemmes sont des feuilles modifiées qui, à maturité, se détachent du pétiole. On prélève ces propagules quand elles sont prêtes à se séparer du pied-mère. Chaque gemme ressemble à une écaille minuscule, oblongue (fig. 1). Dès qu'on les a collectées, on répartit ces gemmes à la surface d'un pot rempli du même compost que les plantes adultes - ce milieu de culture ayant été préparé à l'avance (3 semaines, par exemple) pour y permettre le développement des micro-organismes.


Les figures 2 et 3 montrent de profil et de face, une gemme en voie de bourgeonnement, deux mois après sa plantation. Le processus de croissance dans une véranda non chauffée et médiocrement ensoleillée a été lent ; il peut être accéléré en plaçant les pots contenant les gemmes dans un terrarium éclairé par tubes et modérément chauffé.


Si les gemmes on été suffisamment espacées, il ne sera pas nécessaire de repiquer les plantules, opération très délicate en raison de l'extrême ténuité des racines.


Dans de bonnes conditions (d'éclairage, surtout) les jeunes plantes deviendront adultes dès l'été suivant.




Nous souhaitons continuer notre "galerie de portraits" de droseras nains avec le concours des amateurs qui cultivent ces attachantes plantes miniatures.

DIONÉE 16 - 1989