Pour leurs coups d'essai, les "cadets" de DIONÉE visent haut.
Dans le précédent bulletin Romain DUVAL présentait Heliamphora minor.
C'est maintenant Jacques BESNARD qui se lance "A LA DÉCOUVERTE DES
DARLINGTONIA".
Depuis longtemps je souhaitais aller parcourir les Etats-Unis.
Cette année j'ai pu réaliser ce rêve. Accompagné de mon frère, je
débarquais fin juillet à San Francisco.
Ma première préoccupation fut de rentrer en contact avec Monsieur
MAZRIMAS, principal responsable de l'International Carnivorous Plant
Society et l'un des premiers spécialistes en la matière. Monsieur
MAZRIMAS fut d une grande amabilité. Il me donna très précisément
l'itinéraire que je devais prendre pour trouver le "Darlingtonia
californica" que l'on m'avait signalé.
Il me fallut faire prés de 300 miles pour rejoindre Crescent
City sur l'océan Pacifique au nord de San Francisco. Suivant les
instructions"super" détaillées de Mr MAZRIMAS je pus, faisant le
navigant, guider mon frère qui conduisait la voiture qu'il avait
louée. C'est ainsi que je découvrais le premier site de Darlingtonia
californica près de la localité de "Gasquet" citée entre autres dans
le Carnivorous Plant Newsletter.
Il s'agissait d'une petite forêt entourée de pâturages parsemés
de zones humides. Là, sur la face droite du bois, sur 1OOm2, s'étendait,
isolé, comme perdu, un splendide parterre de Darlingtonia californica.
En raison de la faible altitude (1500m) une vive chaleur (38 degrés)
régnait. Elle n'incommodait que nous. Par contre les Darlingtonia
californica, eux, semblaient à leur affaire. Jaunes, ils élançaient
leurs dragons a 1 mètre du sol, lequel était sec en surface, mais de
caractère spongieux. Leurs moustaches striées de rouge dégageaient un
doux parfum auquel de nombreux insectes se laissaient prendre. A leur
pied s'étalaient des Drosera rotundifolia et Pinguicula vulgaris, aux
feuilles sensitives.
Le lendemain,après un voyage en montagne de 300 kilomètres c'est
prés de Redding qu'en plein bois je découvris comme prévu un dernier
site. Il s'agissait toujours de Darlingtonia californica mais cette
fois, à l'ombre, ils se présentaient sous forme d'un tapis mousseux
aux feuilles plus courtes et vertes.
Admirer les Darlingtonia n'a rien d'exceptionnel, mais les découvrir à
l'état sauvage dans leur élément, est un plaisir rare. On ne dira
jamais assez combien il faut être vigilant pour les protéger. L'envie
est grande d'en rapporter; heureusenent la photographie en laisse le
souvenir.
Un grand merci à Monsieur MAZRIMAS qui m'a aidé à rechercher et à
trouver ce petit coin de paradis.
Dans un bulletin de l'International CP Society (vol II N° 2)
Robert ZIEMER donne les précisions suivantes sur le climat de cet
endroit: "Le climat à Gasquet peut être considéré comme méditerranéen:
hivers frais et humides, été secs et chauds. La moyenne des
précipitations est de 94 inches (239 cm) dont moins de 5% de juin à
septembre. Les températures d'hiver sont clémentes avec, en janvier,
une moyenne des minima de 35°F (= 2°C), la plus basse
température observée étant de 20°F {environ - 7°C). La
moyenne des maxima de juillet est de 75°F (= 24°C) avec
un maximum proche de 103°F (= 39°C)".
DIONÉE 15 - 1988
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