PINGUICULA LUSITANICA

(Victor SMYTH)


Photo : Jérôme Chaïb

Pinguicula lusitanica (1) est une grassette de nos régions mais bien difficile à observer même en état de floraison car les minuscules plantes sont généralement blotties sous le sphagnum environnant avec lequel elles se confondent. (2)

Les graines de cette petite plante germeront d'autant plus facilement qu'elles auront été semées des leur collecte.


Je cultive ces plantes en serre où elles ne risquent rien des limaces et autres parasites. Les graines semées en juillet ont donné des plantes fleuries en octobre, ainsi ai-je obtenu deux séries de fleurs et capitules. Mais les graines ne germent pas toutes en même temps et il se produit au printemps suivant une nouvelle, mais moins abondante, germination.


Pour le semis utiliser une terrine peu profonde (avec trous de drainage) assez grande pour pouvoir répartir les plants quand elles germent. Le compost, tourbe de sphagnum mélangée à du sable, forme une couche peu épaisse (environ 2,5 cm ). Eventuellement, répartir çà et là à la surface, du sphagnum haché, en laissant dégagés les emplacements où les plantes doivent se développer. Quand la terrine est garnie, plonger celle-ci dans de l'eau de pluie. Ensuite semer les graines ; comme elles sont minuscules on peut les mélanger à du sable fin pour faciliter la répartition. Si, lors de la germination, les plantules sont trop serrées, il sera toujours possible à I'aide d'une aiguille (ou d'un cure-dents) de les transplanter à un endroit plus dégarni de la terrine ou dans d'autres pots.


Après la germination, tenir le compost humide en gardant la terrine sur un récipient d'eau de pluie. La croissance des plantes se poursuit alors sans que l'on ait à intervenir et c'est un plaisir de les contempler.


Victor SMYTH.


(1) Voir Dionée N°2 ou premier recueil (1984-1985)

(2) Jérôme Chaïb (Centre de Documentation sur le Milieu Naturel, Rouen) a observé que Pinguicula lusitanica se rencontre généralement sur tourbe nue. Cette discrète petite plante tend à disparaître lorsque le tapis végétal environnant l'enserre trop étroitement. Nous remercions vivement Jérôme Chaïb de nous avoir communiqué cette photo dans une tourbière bretonne.



DIONÉE 15 - 1988