LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
Amérique du sud, Venezuela. Heliamphora minor habite ces étranges
plateaux brumeux où elle vit dans des conditions relativement spéciales :
elle pousse sur des landes plus ou moins marécageuses qui ressemblent très
fort aux landes d'Écosse : un mélange terreux proche de la tourbe mais
moins acide, des mousses de surface n'appartenant pas à la catégorie des
Sphaignes, des Lichens, d'autres petites plantes naines, arbrisseaux, etc.
( H. minor se trouve sur le mont Auyan-Tepui.)
DESCRIPTION
L'ascidie peut être observée en différentes parties : (en coupe
longitudinale)
PERIODE DE FLORAISON
H. minor produit des fleurs toute l'année. Si par hasard, elle en
produisait en hiver, je vous conseille de couper la tige à environ 5
centimètres des urnes, pas plus près car, le bout coupé pourrissant, il
pourrait contaminer l'ascidie qui lui a donné naissance. (En effet, il
est malaisé d'obtenir des graines et les plantules arrivent rarement à
l'âge adulte). La fleur fatigue beaucoup la plante, et surtout en hiver,
elle peut lui pomper toute sa vitalité (ce qui est arrivé à M. Chichery :
parti pour un voyage, il s'aperçut à son retour que les urnes desséchées
étaient mortes, mais la fleur, bien accrochée, continuait de vivre sur
les réserves du rhizome de la plante...) La fleur est superbe, rose pâle.
La hampe florale s'élève à environ 25 centimètres au-dessus du sol.
CULTURE
Dans son habitat naturel, H. minor pousse dans un humus noirâtre
essentiellement composé de tourbe, c'est pourquoi elle se plaît dans ce
milieu. Certains auteurs affirment qu'elle préfère de loin le sphagnum
vivant, H. minor pousse tout aussi bien dans de la tourbe. L'essentiel,
c'est que le milieu soit léger et surtout bien drainé : H. minor a
horreur du "tray system". Au contraire, elle aime qu'on l'arrose par
le dessus pour que l'eau pénètre bien le milieu et que les urnes en
soient toujours pleines. Il est possible d'ajouter de l'engrais dans
l'eau des urnes (très peu) pour obtenir un maximum de feuilles sans
déformation de la végétation, ceci pendant la belle saison seulement.
H. minor aime les "spray" d'eau minérale aussi régulièrement que
possible pour reconstituer l'humidité de son habitat naturel (en effet,
un brouillard enveloppe tout en quelques instants et humidifie les
plantes, sur le mont Auyan-Tepui).
L'habitat naturel d' H. minor étant les hauts plateaux, elle ne
reçoit le soleil que le matin, et le reste du temps, (sous un ciel
gris) elle ne reçoit que très peu de lumière, à cause des nuages.
H. minor pousse très bien en terrarium, sous tubes fluorescents, par
exemple, mais il sera alors difficile d'obtenir des plantes vertes
avec la ligne longitudinale et la "cuillère à nectar" rouge vif...
H. minor aime le soleil, mais pas trop tout de même, L'idéal est une
fenêtre exposée au sud-ouest.
H. minor n'a pas de véritable période de "dormance", des urnes
se forment même en hiver, bien qu'à un rythme moindre. En cette saison,
il est conseillé de la vaporiser moins souvent.
PROPAGATION
La meilleure méthode est la division comme pour les Sarracenia.
Une plante adulte forme des pousses d'urnes en différant endroits :
attendez le printemps pour diviser, (attention aux racines et aux
ascidies) mais surtout pas l'hiver : à cette saison, un amateur
américain, R. Ziemer, divisa cinquante plantes : sur ces cinquante
plantes, sept ont survécu à l'hiver, les plants ont pourri...
Peut-être que la plante pourrait repartir du rhizome ? Selon Dorothea
Huber, non... Pour diviser, sortir délicatement la plante de son pot
avec son bloc de tourbe autour des racines, et plongez la dans un bol
d'eau de pluie. La tourbe s'enlèvera d'elle-même. Ne jamais diviser
quand la plante dépend encore du "pied mère".
CONCLUSION
Cette plante coûtant assez cher, je demande aux amateurs d'expériences
"in-vitro" d'essayer cette multiplication. Les Allemands ont réussi,
pourquoi pas nous ? Selon L. Legendre, grand spécialiste, le milieu
serait proche de celui pour Pinguicula. Amateurs, à vos flacons !
RÉFÉRENCES
DIONÉE14 - 1988
|