Dans le petit monde des plantes carnivores, le genre
Utriculaire est, de loin, le plus nombreux : quelque deux cents
espèces "validées" sur un nombre quadruple d'espèces, variétés,
sous-espèces, formes, hybrides décrits jusqu'à présent !
Aussi les synonymes sont-ils fréquents, particulièrement pour les
espèces polymorphes et celles dont l'habitat est très dispersé.
Pour l'Utriculaire livide on ne compte pas moins de 25
dénominations ! Ainsi quatre espèces décrites dans la Flore de
Madagascar (H. Perrier): Utricularia humbertiana, U. ibarensis, U.
mauroyae et U. spartea, sont considérées comme synonymes d'U.
livida.
Utricularia livida décrit par E. Meyer (1837) est une
utriculaire terrestre dont la répartition géographique s'étend sur
l'Afrique orientale depuis l'Ethiopie et la Somalie jusqu'à la
province du Cap; quelques stations également à Madagascar et au
Mexique.
Elle pousse dans des prairies marécageuses, sur sols humides
recouvrant des rochers, sur les rives de cours d'eau, du niveau de
la mer à 2600 m d'altitude.
Les feuilles, de linéaires à oblongues-spatulées, à
l'extrémité arrondie, sont généralement longues de 1 à 2 cm, larges
de 1 à 3 mm.
U. humbertiana, de Madagascar, a des feuilles plus courtes, 3 à 6mm.
Les pièges (1 à 2 mm) sont nombreux sur les feuilles et les
stolons. La-hampe florale, de longueur très variable (2 à 80 cm) est
droite ou légèrement flexueuse, simple et portant d'une à
cinquante fleurs ou parfois ramifiée avec une inflorescence plus
fournie.
La corolle mesure de 5 à 15 mm. La lèvre inférieure atteint parfois
mais dépasse rarement la longueur de l'éperon; celui-ci est droit ou
légèrement incurvé.
Cette description imprécise en raison de la polymorphie de
l'espèce donne une image plutôt... floue de l'Utriculaire livide.
Une photo, prise dans la collection de Pierre Tourmente présente un
aspect de cette plante en pleine floraison (novembre 1985) .
CULTURE
Bien que moins florifère que l'extraordinaire Utricularia
sandersonii (voir DIONEE N° 6 ou premier recueil), espèce très
voisine,Utricularia livida fleurit volontiers en culture.
Pour les utriculaires terrestres, le compost conseillé par A.
Slack est formé de tourbe de sphagnum (2 parts) et de sable horticole
(1 part) dans des pots de 10 ou 12 cm. Alastair Culham préconise une
proportion inverse: tourbe (1) et sable (2).
Les pots sont placés à bonne lumière, avec une protection
contre le soleil direct en été. Des bacs aux parois transparentes
permettent de mieux observer les pièges.
La base des récipients plonge dans l'eau, dont la hauteur doit
varier en fonction de la température ambiante et de l'éclairement;
en hiver réduire la hauteur d'eau à 1 centimètre.
Les températures favorisant le développement des
utriculaires terrestres se situent entre 20 et 30 degrés, avec un
décalage de quelques degrés entre les températures diurne et
nocturne. En hiver, si ces plantes peuvent accepter une température
minimale de 4 degrés, il est préférable de les maintenir à 8 degrés
au minimum.
La culture en terrarium avec éclairage artificiel semble bien
convenir aux utriculaires.
Le procédé de reproduction le plus simple est la division des
touffes en pleine saison de croissance (mai-juin) à l'occasion de la
transplantation - au moins tous les deux ans - nécessaire au bon
développement de ces plantes.
Pour finir, un souhait : que les catalogues de plantes
s'enrichissent bientôt de ces étranges utriculaires terrestres ou
épiphytes.
Références:
DIONÉE 12 - 1987
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