DES PINGUICULA EN SUEDE (Peter CATRYSSE.)
Pendant les vacances scolaires (Août 1987), j'ai eu l'occasion de
visiter la Suède, pays magnifique où l'on s'est aperçu à temps de
l'importance de la nature... Sur Öland en effet, île dite des vents et
du soleil, la plus grande partie du cadre naturel a été protégée contre
la soi-disant civilisation.
J'ai très vite constaté que le climat qui règne sur l'île était si
chaud qu'on se serait cru en Méditerranée, et cela grâce au vent
d'Ouest.
Lors d'une excursion sur Öland, je fis une promenade inoubliable dans
l'Alvaret, lande suédoise typique d'une superficie de 300 kilomètres
carrés (près de 25 pour cent de la surface de l'île). Le sous-sol est
constitué de plaques calcaires, et ne porte qu'une fine couche de sol
fertile (rarement plus de 50 cm). Le terrain est donc dépourvu d'arbres :
c'est ce que signifie le mot "alvarett". En me promenant, je constatai
qu'il y avait deux sortes de terrain : soit des plaques calcaires
affleurant et dépourvues de végétation sinon des lichens et des plantes
grasses comme Sedum album, ou bien des prés marécageux couverts
d'herbe du type Sesleria caerulea.
Après plusieurs heures de marche, en me baissant pour observer de
plus près une orchidée en fin de floraison, à deux ou trois mètres d'un
lac, je remarquai subitement une dizaine de Pinguicula vulgaris. Un
vrai coup de chance ! C'étaient des plantes de quelques centimètres de
diamètre, mais il y en avait aussi de plus petites (quelques
millimètres), ce qui prouve que Pinguicula vulgaris peut se reproduire
par graines sur ce site.
Il n'y avait pas plus de deux centimètres de sol ici, de sorte qu aucun
arbre ou buisson ne pouvait y pousser. Les Pinguicula croissaient entre
des Acorus calamus, plante typique des berges.
En observant minutieusement les feuilles de Pinguicula, je constatai
qu il n y avait que très peu d'insectes collés dessus.
Peut-être ces plantes qui poussent sur un sol qui n'est pas extrêmement
pauvre, ne sécrètent-elles que peu de mucilage ? Ou un fort orage, qui
avait eu lieu quelques jours auparavant, avait-il lavé les feuilles
malgré l'enroulement classique de leurs bords ?
Références :
DIONÉE 12 - 1987
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