SARRACENIA MINOR WALTER

(Daniel MORENO)


Photo : Denis Ferret

LIEU GEOGRAPHIQUE :

Nord-est de la Floride, sud de la Georgie, ouest de la Caroline du sud débordant sur la caroline du Nord. Seul Sarracenia de la péninsule de la Floride.


BIOTOPES

Marais et savane humide comme d'autres Sarracenia mais supporte des sols plus secs.

Dans certaines régions il est possible de trouver S. minor dans des fossés de drainage (région de Waycross, Georgie).


DESCRIPTION GENERALE :

  • Urnes courbées.

  • Coiffe horizontale ou rabattue sur le rouleau avec des réseaux internes de nervures.

  • Aréoles.

  • L'aile ventrale est large (la largeur maximum se situe dans le milieu de l'ascidie) le bord est dédoublé vers le bas, ou bifurque pour former le rouleau.

  • Coloration : verte à rouge bronze.

  • La fleur assez petite est jaune soufre.

  • Variétés : Il existe des variabilités dans l'inclinaison et la forme de la coiffe, mais cela semble dû aux conditions de culture. Certaines différences existent dans la coloration.

Micro-anatomie :

Nombreuses glandes à nectar sur le rouleau, sur la surface externe les gouttelettes sont visibles sur l'aile ventrale dans la partie haute.


ZONATION INTERIEURE :

  • Zone 1 : (Surface inférieure du couvercle) les poils courbés sont dirigés vers le bas. De nombreuses glandes à nectar.

  • Zone 2 : (1cm) cellules en écailles, nombreuses glandes très actives (gouttelettes confluentes).

  • Zone 3 : (3 à 4 cm) cellules en écailles plus allongées, épineuses. Glandes à nectar, apparence glauque avec reflet blanchâtre.

  • Zone 4 : Zone verte avec encore quelques glandes à nectar sur environ 1 cm.

  • Zone brune avec de nombreux poils dirigés vers le bas.

La rigidité du tube est assurée par l'hypoderme à cellules à paroi solide, ondulée (une couche sous les zones 2 et 3, 2 couches sous la zone 4)


PHYSIO-ANATOMIE

FONCTION CARNIVORE : Glandes à nectar ; densité maximum vers le haut surtout sur l'aile ventrale (ce qui encourage les insectes à monter). Captures : surtout des fourmis, ce qui représente environ 90 % de ses proies. Il ne faut pas oublier que Sarracenia minor vit dans des zones plus sèches, qu'affectionnent particulièrement les fourmis (seule une minorité des fourmis qui pénètrent dans le piège sont capturées).

LA COIFFE EST OBSCURE : Empêche l'entrée de la pluie et pousse les insectes à se diriger vers les aréoles qui "éclairent" l'intérieur de l'ascidie. Sinon, les insectes hésiteraient à descendre dans le tube.

FLORAISON : Les fleurs apparaissent de la fin mars à la mi-mai avec ou un peu après les premières ascidies. La fleur est inodore.

FRUCTIFICATION : Plus d'une centaine de graines par capsule. La récolte s'effectue à la fin septembre début octobre.


CONDITIONS DE CULTURE

Il est toujours difficile de parler de la culture des plantes (en général) sans faire d'erreurs qui sont dues au fait que nous ne possédons qu'un ou deux exemplaires de la plante intéressée.

Pour Sarracenia minor, deux spécimens dans des milieux différents :

  1. Installation d'un pied de S, minor dans un bac rempli d'autres Sarracenia. La croissance est normale, formation des urnes et des fleurs sans aucun problème, jusqu'au mois de juin où la température atteint 38 degrés. Le soleil chauffe les bacs d'où un échauffement anormal du réseau souterrain (racine et rhizome), les urnes deviennent rouge foncé puis brunes, aucune apparition d'urnes nouvelles. De toutes petites "feuilles" émergent du rhizome et atteignent péniblement 4 a 5 centimètres ; les capsules de graines continuent toutefois leur mûrissement. Avec la baisse de la température au mois de septembre l'équilibre tend à revenir à la normale. A des températures aussi hautes de la tourbe, la plante semble vieillir plus vite.

    Les Sarracenia contenus dans ce bac sont arrosés avec une solution d'engrais dilué une fois par mois, par les voies souterraines. De plus tous les quinze jours un engrais foliaire est pulvérisé.

    La température de ce bac ne descend jamais à moins de huit degrés en hiver.


  2. Dans le deuxième cas, il s'agit d'une tourbière extérieure, enterrée et recouverte d'une mini-serre plastique (épaisseur 5 millimètres). Le démarrage des plantes en général est plus tardif, la floraison de S. minor n'apparaît qu'à la fin mai début juin. S. minor n'est que rarement exposé au soleil direct, il se trouve pratiquement toujours protégé par le couvercle plastique qui atténue les rayons.

    Les urnes persistent beaucoup plus longtemps que dans le premier cas. La hauteur de la plante est légèrement inférieure mais aucun apport d'engrais n'est effectué dans ce milieu.

    La température minimale relevée en hiver est de moins 8 degrés, mais dans de telles conditions aucun courant d'air ne subsiste.


GERMINATION :

Des graines qui me sont parvenues d'Australie ont mis prés d'une année pour germer. Des graines fraîchement récoltées (septembre) et semées aussitôt en mini-serre germent dés le printemps. Un semis sur coton humide et tenu au chaud demande environ un mois. La transplantation a partir de culture sur coton exige quelques précautions afin de ne pas casser les radicelles.


CROISSANCE :

La croissance de Sarracenia minor est extrêmement lente ; en trois ans les plantes n'atteignent que 10 à 15 centimètres.


PARASITES


Les cochenilles sont traitées sans ménagement avec un produit "KB cochenille" en pulvérisation.

A la suite d'une attaque d'un parasite dans les racines, j'ai traité avec un produit en granulés sans aucun dommage pour S. minor.

EN RESUME :

Sarracenia minor est une superbe sarraceniacée, qui demande un pot assez grand en évitant l'échauffement des racines et du rhizome. Employez un compost de tourbe (2) et sable (1).

La première partie de cet article a été réalisée grâce au travail de synthèse, aimablement communiqué par J. D DEGREEF


"La conformation des urnes étrangement encapuchonnées leur donne une allure monacale, chacune semblant engagée dans quelque mystérieux conciliabule avec ses voisines."


DIONÉE 12 - 1987