Drosera pygmaea

(Pierre SIBILLE)


Photo : Victor Smyth

Les droséra pygmées sont d'exquises miniatures originaires, pour la plupart, d'Australie occidentale. Une vingtaine d'espèces sont décrites dans le livre de Rica Erickson "Plants of Prey" (1968) auxquelles sont venues s'ajouter plusieurs autres (espèces ?) récemment découvertes et provisoirement désignées par la localité où elles ont été trouvées : "Bannister, Lake Badgerup"...

L'ouvrage annoncé de Allen lowrie "Carnivorous Plants of Australia" devrait faire le point sur ces minuscules végétaux qui, ici et là, peuplent les immenses étendues australiennes.


Aujourd'hui, loupe en main, penchons-nous sur le droséra pygmée type, Drosera pygmaea D.C , muni -depuis 1824 ! - d'une solide identité botanique.


Cette espèce se rencontre sur les sols humides de landes et marais dans les régions côtières du sud-ouest (près d'Albany) et du sud-est de l'Australie (depuis la péninsule d'Eyre jusqu'à l'est du Queensland) ; on la trouve aussi en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. C'est le seul droséra pygmée ayant une répartition géographique aussi étendue.

Drosera pygmaea forme une rosette d'environ 1,5 centimètre de diamètre, plus petite donc qu'une pièce de 50 centimes. Autour du centre garni de stipules soyeuses rayonnent les fins pétioles verts, longs de 5 millimètres environ, portant à leur extrémité une petite feuille (1,5 millimètre environ) arrondie, couverte de poils glanduleux rouges. Chaque hampe florale, ténue, porte une seule fleur, très petite, de type 4 ; quatre pétales blancs, quatre sépales, un peu plus courts que les pétales, quatre étamines, quatre styles, les minuscules graines noires, ellipsoïdes, ont des stries peu marquées.

La culture de Drosera pygmaea est relativement aisée dans une serre ou véranda tempérée, bien exposée. On protégera ces plantes d'un ensoleillement direct trop vif et le compost ne devra pas se dessécher. En hiver, la température sera maintenue au-dessus de plus 5 degrés et des tubes fluorescents apporteront un complément de lumière.


On peut aussi hiverner ces plantes en terrarium bien éclairé, placé à l'intérieur de la maison.

Le milieu de culture se compose de tourbe de sphagnum (2 parties) et de sable horticole (1 partie). Un pot de l0 centimètres de diamètre convient pour accueillir plusieurs plantes dont les racines fibreuses sont plus longues que ne le laisseraient supposer les petites rosettes.


Les pots sont placés sur des soucoupes emplies d'eau de pluie ; réduire l'humidification en hiver, en fonction de la température.


La multiplication s'effectue par semis au printemps, ou, plus simplement, quand on dispose de pieds pères, par prélèvement de propagules (gemmes), en automne ou en hiver. Ce procédé de propagation a été décrit dans DIONÉE N°3. La photo prise par notre ami Victor Smyth, le 12 novembre 1983, montre au centre des rosettes de Drosera pygmaea des amas de gemmes. On repartit celles-ci à la surface du compost ou encore sur une couche de sphagnun finement haché. En quelques mois, les gemmes formeront des rosettes, la croissance étant activée si les pots sont placés en mini-serre bien éclairée, à température douce. Et quelle satisfaction, à la belle saison revenue, de contempler une dense colonie de droseras pygmées scintillant au soleil !



BIBLIOGRAPHIE

  • Rica Erickson ; Plants of Prey
  • Flora of Australia volume 8
  • A. Slack ; Carnivorous plants
  • A. Slack ; Insect-eating plants



DIONÉE 11 - 1987