Les droséra pygmées sont d'exquises miniatures originaires, pour la
plupart, d'Australie occidentale. Une vingtaine d'espèces sont décrites dans le
livre de Rica Erickson "Plants of Prey" (1968) auxquelles sont venues s'ajouter
plusieurs autres (espèces ?) récemment découvertes et provisoirement désignées par la
localité où elles ont été trouvées : "Bannister, Lake Badgerup"...
L'ouvrage annoncé de Allen lowrie "Carnivorous Plants of Australia" devrait
faire le point sur ces minuscules végétaux qui, ici et là, peuplent les immenses
étendues australiennes.
Aujourd'hui, loupe en main, penchons-nous sur le droséra pygmée type,
Drosera pygmaea D.C , muni -depuis 1824 ! - d'une solide identité botanique.
Cette espèce se rencontre sur les sols humides de landes et marais
dans les régions côtières du sud-ouest (près d'Albany) et du sud-est de l'Australie
(depuis la péninsule d'Eyre jusqu'à l'est du Queensland) ; on la trouve aussi en
Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. C'est le seul droséra pygmée ayant une répartition
géographique aussi étendue.
Drosera pygmaea forme une rosette d'environ 1,5 centimètre de
diamètre, plus petite donc qu'une pièce de 50 centimes. Autour du centre garni de
stipules soyeuses rayonnent les fins pétioles verts, longs de 5 millimètres environ,
portant à leur extrémité une petite feuille (1,5 millimètre environ) arrondie,
couverte de poils glanduleux rouges. Chaque hampe florale, ténue, porte une seule fleur,
très petite, de type 4 ; quatre pétales blancs, quatre sépales, un peu plus courts que
les pétales, quatre étamines, quatre styles, les minuscules graines noires,
ellipsoïdes, ont des stries peu marquées.
La culture de Drosera pygmaea est relativement aisée dans une
serre ou véranda tempérée, bien exposée. On protégera ces plantes d'un ensoleillement
direct trop vif et le compost ne devra pas se dessécher. En hiver, la température sera
maintenue au-dessus de plus 5 degrés et des tubes fluorescents apporteront un complément
de lumière.
On peut aussi hiverner ces plantes en terrarium bien éclairé, placé
à l'intérieur de la maison.
Le milieu de culture se compose de tourbe de sphagnum (2 parties) et de
sable horticole (1 partie). Un pot de l0 centimètres de diamètre convient pour
accueillir plusieurs plantes dont les racines fibreuses sont plus longues que ne le
laisseraient supposer les petites rosettes.
Les pots sont placés sur des soucoupes emplies d'eau de pluie ;
réduire l'humidification en hiver, en fonction de la température.
La multiplication s'effectue par semis au printemps, ou, plus
simplement, quand on dispose de pieds pères, par prélèvement de propagules (gemmes), en
automne ou en hiver. Ce procédé de propagation a été décrit dans DIONÉE
N°3. La photo prise par notre ami Victor Smyth, le 12 novembre 1983, montre au
centre des rosettes de Drosera pygmaea des amas de gemmes. On repartit celles-ci à
la surface du compost ou encore sur une couche de sphagnun finement haché. En
quelques mois, les gemmes formeront des rosettes, la croissance étant activée
si les pots sont placés en mini-serre bien éclairée, à température douce. Et quelle
satisfaction, à la belle saison revenue, de contempler une dense colonie de droseras
pygmées scintillant au soleil !
BIBLIOGRAPHIE
DIONÉE 11 - 1987
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