QUELQUE SYSTEMES AUTOMATIQUES D'IRRIGATION

(Serge LAVAYSSIERE)



Quel amateur de plantes ne s'est jamais trouvé devant le problème de l'arrosage des pots en cas d'absence prolongée ? On trouve aisément dans le commerce des pots à réserve d'eau, des systèmes de goutte-à-goutte (dont le réglage est un véritable casse-tête même pour les plus patients), mais tous ces gadgets ne permettent pas de donner une quantité d'humidité suffisante pour nos plantes.


Mes plantes sont installées dans trois lieux différents.

  • En terrarium, je garde mes pinguiculas mexicaines, quelques pieds de D.capensis, D.capillaris et deux Utriculaires, le tout sous tube TRUE LITE. J'y fais aussi des semis en toutes saisons.

  • Sur une balconnière extérieure, j'ai D.rotundifolia et S.purpurea.

  • Suivant la saison, D.binata, D.capensis, S.flava, S.leucophylla, S.psittacina et dionée se promènent entre un grenier bien éclairé et une fenêtre exposée au S.W dans l'appartement.


Si le terrarium fermé et le grenier (froid en hiver) offrent une "autonomie" assez longue, la balconnière et l'étagère devant la fenêtre, par temps chaud, nécessiteraient un arrosage quotidien.


Le problème est aujourd'hui résolu.

J'ai construit un bac en planches de 1,30 m sur 0,50 profond de 12 cm. L'intérieur a été tapissé d'une double épaisseur de bâche plastique et le tout rempli de boulettes d'argile. Dans le coin le plus caché du bac j'ai fixé une invention géniale de ce siècle : un robinet de chasse d'eau. Un flotteur interrompt l'écoulement lorsque le niveau est suffisant et laisse couler l'eau lorsque celui-ci s'abaisse.



Le niveau (3 à 4 cm) étant inférieur la hauteur des boulettes d'argile, un simple pot en terre cuite permet au flotteur de tremper dans l'eau, J'ai préféré, au flotteur sphérique d'origine, un évasé vers le bas offrant une très grande précision.


Les pots sont donc enfoncés dans l'argile de manière à tremper dans l'eau. Voisinent dans ce bac des carnivores, un cypérus lui aussi assoiffé, mais également des fougères, dans des pots réserve d'eau, dont la réserve a été démontée et dont les mèches seules trempent dans l'eau.


Les boulettes d'argile offrent plusieurs avantages :

D'une part l'évaporation est bien plus limitée que dans des soucoupes, mais tout de même offre une humidité ambiante indispensable. Les pots enfoncés restent au frais quelle que soit la température extérieure.

Une réserve de 20 litres dans un jerrycan :

Offre une autonomie largement suffisante, même pour un mois d'absence, ce système s'avère parfaitement fiable, quel que soit le temps ou la température ambiante, le niveau reste constant au millimètre prés.


Le deuxième système

Lui, amovible, s'adapte à un terrarium ou un grand pot, pourvu qu'un tuyau donne accès à la couche de drainage. Tout fonctionne grâce à un échange air-eau dans un réservoir étanche.

Matériel nécessaire :

  • 1 bidon aux parois rigides avec un bouchon hermétique,

  • 2 tuyaux fins de longueur sans importance, (les plus courts possibles tout de même, dans les magasins d'aquariophile).

  • 15 centimètres de gros tuyau d'arrosage.

Montage :

Le bouchon du réservoir est percé de deux trous au diamètre des tuyaux fins. Le tuyau servant à l'entrée d'air sera enfoncé de 20 centimètres à l'intérieur du bidon, celui servant à la descente de l'eau ne rentrera que de quelques centimètres. Le bouchon sera soigneusement hermétisé. A l'aide d'un mastic silicone, les deux tuyaux rentrent dans le gros tuyau d'arrosage. La descente d'eau arrive presque en bas, alors que la montée d'air s'arrête en haut du gros tuyau. Un trou sera percé latéralement sur le gros tuyau afin de déterminer le niveau minimum d'eau désiré.



Comment cela fonctionne-t-il ?

Lorsque le niveau d'eau baisse en dessous du trou latéral, une bulle d'air pénètre dans le gros tuyau et remonte jusqu'au bouchon de silicone. Là, cherchant une issue vers le haut comme toute bulle d'air dans l'eau (Archimède), elle emprunte le seul chemin possible ; le tuyau appelé montée d'air. Arrivée dans le bidon, cette bulle prend la place d'une petite quantité d'eau qui, elle, descend par le tuyau "descente d'eau" et fait monter le niveau jusqu'au dessus du trou latéral.


Efficacité.

Ce mécanisme, s'il est efficace, est malgré tout beaucoup plus délicat que le système "chasse d'eau". Le bidon ne doit pas être trop surélevé car, avec une dénivellation trop importante, la pression écrasera le bidon ou dilatera excessivement la réserve d'air, une température extérieure forte dilatera elle aussi l'air contenu dans le bidon et expulsera un excédent d'eau sur les plantes.

Cependant, en utilisant un bidon suffisamment rigide, en le plaçant très légèrement au dessus du niveau souhaité (pas plus de 50 centimètres) et en le protégeant d'une chaleur excessive (en le recouvrant par exemple d'une bonne épaisseur de tissus) on aura un système efficace et fiable si on s'assure de son fonctionnement suffisamment longtemps à l'avance.


Bricoleur, à vos outils et BONNES VACANCES.


DIONÉE 11 - 1987