DROSERA ARCTURI Hook. appartient aux Drosera de la section
Psychophila de même que D. uniflora Willd et D. stenopetala Hook. Ces
trois espèces forment un groupe distinct en raison de leur mode de
criissance et de la morphologie de la base des feuilles.
DROSERA ARCTURI Habite les régions alpines et sub-alpines de
sont les marais à sphaignes où D. arcturi se trouve généralement
isolé ou les marais tourbeux dans lesquels il pousse parmi les
herbes et les carex.
DROSERA ARCTURI a des feuilles linéaires pouvant atteindre 12 cm
de long et 1 cm de large qui émergent, au printemps, des restes de la
végétation précédente. En plein soleil les feuilles sont souvent
rouge-brun ; en situation ombragée, elles tendent au vert.
Les plantes croissent vigoureusement jusqu'à ce qu'au milieu ou en
fin de l'été, elles produisent une grande fleur blanche solitaire.
Celle-ci est très probablement pollinisée en fin d'après-midi ou en
début de soirée par des papillons de nuit.
La capsule est plus grande que celle de la plupart des Drosera
pouvant atteindre 1 cm et les graines peuvent être presque aussi
grosses que celles de Sarracenia en certains cas.
Quand l'hiver approche, les nouvelles feuilles produites sont de
plus en plus petites jusqu'à ce que toute formation de feuilles
cesse et que la plante devienne dormante.
DROSERA ARCTURI ne produit pas de bourgeon d'hiver comme
D. filiformis mais "compte" plutôt sur les restes de feuilles de la
saison précédente pour abriter le méristème. C'est un efficace moyen
de protection car en beaucoup d'endroits où pousse D. arcturi, les
sphaignes ou la tourbe sont souvent durcies par la gelée pour un
certain temps durant l'hiver.
MODE DE CULTURE
D. arcturi peut être cultivé avec succès en observant les
conditions requises.
Le facteur le plus important est la période de repos. En hiver, le
froid doit être suffisant pour déclencher l'hibernation. Ceci
pourrait être, au minimum, une gelée occasionnelle.
Je cultive les plantes à l'extérieur dans un endroit dégagé où elles
subiront la gelée.
Si elles ne sont pas exposées à un froid suffisant, les plantes
continueront à se développer et, en général, mourront avant le
printemps.
Dans les régions où l'hiver n'est pas rigoureux, les plantes
pourraient être placées dans un endroit ombreux et froid, et, pour de
courtes périodes (par exemple, pendant la nuit), mises dans un
récipient fermé (pour éviter la dessication) dans le réfrigérateur
pour simuler les conditions hivernales.
En général, les plantes seront placées en plein soleil, dans du
sphagnum ou de la tourbe, chacun de ces milieux de culture
semblant leur convenir.
Utiliser des pots relativement grands car Drosera arcturi a un
système radiculaire assez profond.
Il est important aussi de maintenir le niveau d'eau assez élevé, à
2cm de la surface du sol. Ceci toute l'année, même en hiver.
Ne pas laisser l'eau croupir.
Si l'on tient compte de toutes ces conditions, il sera relativement
aisé de cultiver Drosera arcturi.
MULTIPLICATION.
La multiplication de Drosera arcturi est une tâche malaisée.
Les boutures de racine ou de feuille ne donnent pas de bons
résultats.
Parfois les plantes adultes produiront une autre petite pousse que
l'on peut aisément détacher.
Le seul moyen efficace de propager Drosera arcturi est le semis.
La germination peut être difficile à obtenir ; toutefois j'ai réussi
après une longue période de stratification, de 12 semaines environ.
Le mieux est de commencer cette stratification en début de l'hiver
ce qui permet d'espérer la germination au printemps.
Les plantules obtenues seront alors élevées dans les mêmes
conditions que les plantes adultes.
Ayant reçu quelques graines de Nouvelle Zélande, nous avons
tenté, Victor Smyth et moi-même, de les faire germer. Les
terrines à semis, placées dans un sac plastique, sont restées
quelques semaines dans le réfrigérateur puis ont été mises en serre
(au printemps)
Victor a constaté que les graines placées sur un mélange tourbe
+ sable n'ont rien donné : d'autres, sur sphagnum haché, ont
germé. Sur un compost tourbe + sable + sphagnum haché, j'ai obtenu
aussi quelques plantules dont la croissance est très lente.
La serre froide (à défaut un simple châssis) doit convenir en
hiver à cette espèce montagnarde que nos amis d'Australasie
apeellent aussi Alpine sundew.
DIONÉE 09 - 1986
|