PINGUICULA GYPSICOLA

(Pierre SIBILLE)


Photo : Gérard Blondeau

DETERMINATION

S'il est souvent difficile de déterminer telle ou telle espèce, sous-espèce, variété parmi les grassettes mexicaines, l'une de celles-ci, Pinguicula gypsicola,est bien caractérisée et reconnaissable.


PINGUICULA GYPSICOLA Brandegee fut découvert en 1910 par C.A PURPUS, conservateur du jardin botanique de Darmstadt, sur des gypses humides dans les mines de San Rafaël, près de Luis Potosi, à quelque 400km au N.O de Mexico.


Cette espèce diffère des autres grassettes mexicainespar ses feuilles d'été étroites et allongées (jusqu'à 7 centimètres environ) , effilées à leur extrémité : les bords du limbe sont recourbés vers le dessous. D'abord érigées, les feuilles, en se développant, forment une rosette étalée.


Les fleurs ont la même découpe que celles de Pinguicula moranensis ( = caudata ) mais sont plus petites avec des lobes assez étroits, de couleur violet pourpre, une gorge blanche et un long éperon.


En fin d'automne, les feuilles d'été disparaissent progressivement et font place à la rosette d'hiver. Celle-ci est formée de nombreuses feuilles courtes et charnues, étroitement imbriquées : elles sont dépourvues de glandes. A. Slack compare cette rosette d'hiver à un Sempervivum , capable comme celui-ci de résister à une période de sécheresse .


MODE DE CULTURE

P. gypsicola, probablement introduit en Europe par A . Purpus, frère du "découvreur", est maintenant cultivé dans de nombreux jardins botaniques.


On utilise pour cette plante un pot de 10 centimétres empli d'un mélange de tourbe, terreau et sable. Un amateur américain ajoute du corail broyé au compost pour la culture de ses "PINGS" : j'ai adopté la recette pour P. gypsicola avec un résultat satisfaisant.


À l'intérieur d'une serre tempérée, le pot sera placé sur une soucoupe emplie d'eau sauf en période de repos (hiver) où la plante doit être tenue presque complètement au sec pour éviter le risque de pourriture. On reprend progressivement l'humidification au printemps.


P. gypsicola se reproduit par boutures de feuilles. Celles-ci sont prélevées au printemps, même si le feuillage d'été n'a pas commencé sa croissance (voir l'article précédent sur les grassettes mexicaines) Laurent Legendre, qui a pratiqué le bauturage de différents Pinguicula , a observé que si P. caudata demande de 3 à 4 semaines pour reprendre, il suffit de 2 à 3 semaines pour obtenir le bourgeonnement de P. gypsicola.



Très attrayante, Pinguicula gysicola est assez capricieuse (unpredictable, dit notre ami Victor Smyth chez qui notre mexicaine produit des feuilles d'été et des fleurs parfois... en novembre , mais peut rester en rosette d 'hiver deux années durant !) mais son caractère fantesque n 'ajoute-il pas encore au charme de notre grassette gypsicole ?


BIBLIOGRAPHIE

  • Casper : Monographie der Gattung pinguicula.
  • Slack : Carnivorous plants.
  • Kondo : Carnivorous plants of the World.
  • Stapf : Pinguicula gypsicola (Curtis bot.mag.) 141 t 8602

DIONÉE 09 - 1986