Nom botanique : Pinguicula primuliflora - (Wood & Godfrey).
Nom commun : Grassette à fleur de primevère.
Famille : Lentibulariacées.
Localisation géographique : Dans le Sud-Est des U.S.A.
Se limite à la plaine côtiére le long du Golfe du Mexique entre la
Louisiane orientale et l'Ouest de la Floride.
Pinguicula primuliflora pousse dans des endroits humides, généralement
ombragés, tels que les bords des étangs, des fossés et des cours
d'eau, sur des bosses de sphagnum ou parmi des touffes de graminées.
Période de croissance : Les feuilles restent en végétation
toute l'année. Contrairement aux grassettes de nos régions, cette
espèce ne forme pas d'hibernacle en hiver. Toutefois, en cette saison,
la plante marque un repos végétatif.
Période de floraison : Dans son habitat naturel , Pinguicula
primuliflora fleurit de fèvrier à avril . En culture, cette grassette
est souvent en fleur de la fin de l'été à l'automne. Il lui arrive de
produire quelquefois jusqu'à 12 fleurs dans une saison.
DESCRIPTION
La "grassette à fleur de primevère" est bien nommée. Cette
lentibulariacée se caractérise, en effet, par sa fleur régulière, assez
semblable à celle d'une primevère.
Cette plante forme une rosette de feuilles pouvant atteindre 15 cm
de diamètre . Les feuilles, vert clair, assez étroites, ont leurs bords
légèrement enroulés. La hampe florale qui pousse au printemps porte une
fleur unique, ayant une corolle de 2,5 à 3 cm, rose ou violet pâle avec
un anneau blanc autour du tube; l'éperon, jaune, est long de 4 à 6 mm.
MODE DE CULTURE
Pinguicula primuliflora se cultive et se multiplie aisément. On
utilise un pot de 15 cm de diamètre, empli d'un mélange de tourbe
(2 parties) et de sable (1 partie); on peut surfacer avec du sphagnum.
A la belle saison, placer le pot à l'abri du solei1 trop direct,
dans une soucoupe contenant 1 ou 2 cm d'eau. En fin d'automne et en
hiver, si la plante est installée en serre froide (minimum 4° ),
supprimer l'humidification par la base et se limiter à des arrosages
très modérés et espacés, sur le pourtour de la plante, en évitant de
mouiller les feuilles.
Ne perdons pas de vue que dans sa région d'origine, aux environs
de 30° de latitude nord, cette plante connaît un climat tempéré chaud,
avec des hivers doux (moyenne de janvier: 10°). Une ambiance tiède,
un éclairage fluorescent complémentaire peuvent être favorables,de
novembre à mars, au développement des plantules que cette grassette
produit volontiers.
PROPAGATION
Multiplication végétative
J'ai pu observer ainsi la naissance d'une plantule sur une hampe
florale de Pinguicula primuliflora.
Même si toute plante adulte, dans de bonnes conditions de culture,
donne chaque année, spontanément, une ou plusieurs plantules à
l'extrémité des feuilles, on peut aussi pratiquer des boutures de
feuilles (voir Dionée n°2). Veiller à ce que le dessous du limbe
soit bien appliqué sur le sphagnum (ou sur la tourbe humide) dans
lequel on enfonce le pétiole. Ambiance humide, ombre et température
douce favoriseront l'apparition de plantules au bout de quelques
semaines.
Par graines
CONCLUSION
Les amateurs qui la cultivent en conviendront: Pinguicula primuliflora
est une plante intéressante et fort jolie, qui mérite d'être
mieux connue, à l 'égal de ses séduisantes "cousines" du Mexique,
dont nous ferons bientôt le "portrait".
DIONÉE 7 - 1986
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En effet, parmi les grassettes, Pinguicula primuliflora est l'une
de celles dont la multiplication asexuée est la plus efficace;
elle s'effectue par boutures naturelles de feuilles. En fin d'été,
des bourgeons se forment à l'extrémité des feuilles les plus vieilles
et se développent en plantules. Il est réjouissant de voir ainsi
une plante-mère environnée de ses "petits". Evitons surtout le
"sevrage" prématuré: laissons tout le temps nécessaire aux plantules
de former leur système radiculaire avant d'opérer délicatement la
transplantation.
Si la multiplication végétative est la forme de propagation
la plus simple, elle n'exclut pas la reproduction sexuée, plus
productive. Pour obtenir des graines, en l'absence d'insectes
pollinisateurs, on peut tenter la fécondation manuelle sur une
fleur bien épanouie et encore fraîche (vers le 4ème jour de la
floraison). A l 'aide d'un instrument pointu (notre ami Laurent
Legendre utilise un cure-dents en bois) on prélève sur les anthères
des étamines un peu de pollen que l'on dépose sur le stigmate. Si la
pollinisation est réussie, l'ovaire grossit et quelques semaines
plus tard devient une capsule brunâtre contenant de fines graines
noires que l'on séme dès la récolte.
